La victime n’est pas forcément la bonne personne pour faire face à son oppresseur, ni même pour identifier proprement cet oppresseur. Il faut un sang-froid qu’on trouve difficilement sous le joug de la douleur. De plus, le vrai maître n’est jamais sur le terrain des opérations. Analysant cette situation, Glissant remarque, avec une impeccable intuition, que le drame de l'esclave est que, durant cette sanglante guerre coloniale, il n’a jamais fait face à son vrai propriétaire, un absentéiste resté à Nantes, Bordeaux ou Paris. Il n’a ja