Il y avait, dans le créole d’autrefois, des mots, substantifs, verbes, adjectifs, qui désignaient le manque d’éthique, de conviction, le sans-gêne à l’œuvre chez ceux, celles qui, méprisant tout à part leurs intérêts privés, l’obsession du gain ou du paraître, la satisfaction d’un plaisir ou d’un besoin de pouvoir immédiats, étaient capables de tout et de n’importe quoi. Quand une vieille dame vous traitait de « sanvègòy », de « chòche », de « malandren » ou d’une autre injure de ce type, on savait qu’on avait franchi une limite, qu’on était al