Les ballerines des nuits de Delmas

Elles servent. On s’en sert. Elles dansent, on les fait danser. Majeures et consentantes, elles n’appellent pas cela de la prostitution. Mais, sur la longue route qui mène de Port-au-Prince à Pétion-Ville, les serveuses offrent davantage que des Prestige. Dans les bars dansants de Delmas, elles encouragent à consommer contre un pourcentage du prix de la bière et plus si affinités.

« J’engrange 5 gourdes sur chaque bière servie », souffle Danielle*, 24 ans, accoutrée de son « pantalon san fouk ». Il est presque 22 heures. Sur Delmas, la ville qui se contrefout de ses vieilles misères, de ses enfants qui ronflent à la belle étoile au carrefour de l’Aéroport, la vie s’égaie. Les tap-taps qui courent à contre-sens, saturés de travailleurs pressés de regagner leur foyer, ne sont plus qu’un vague souvenir. À Delmas 85, sur une petite cour au ventre profond, des hommes s’affaissent autour d’une table épuisée par des années de
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