Laferrière s’arme de Legba pour entrer à l’Académie française

Dany Laferrière a reçu mardi à Paris son épée d’académicien des mains de l’écrivain Jean D’Ormesson. L’œuvre d’art forgée par le sculpteur Patrick Vilaire fait un clin d’œil au métier de l’écrivain avec une bulle d’encre au bout de la lame. L’épée de Laferrière reprend des éléments d’un vèvè sur sa garde. Pour l’auteur de « L’Art presque perdu de ne rien faire », « il fallait qu’Haïti l’arme » et « c’est à l’esprit vif de Legba, ce dieu capable d’ouvrir toutes les barrières, même celle de l’Académie française », qu’il confie son sort. Jeudi, Dany Laferrière sera intronisé sous la coupole du quai Conti en cérémonie solennelle au fauteuil numéro deux occupé jadis par Montesquieu.

Frantz Duval
Par Frantz Duval
26 mai 2015 | Lecture : 6 min.
« Il y a une personne qui n’est pas présente ici, et c’est ma mère. Je l’imagine assise près du massif de lauriers roses, le regard tourné vers les montages chauves qui entourent Port-au-Prince. A quoi pense-t-elle, je ne saurais le dire ? », c’est par ces mots que Dany Laferrière a débuté son discours lors de la cérémonie de l’épée, mardi, dans un salon lambrissé de l’hôtel de ville de Paris, devant une brochette de dignitaires et d’invités accourus de Port-au-Prince, du Québec et de France. Dany Laferrière, moment rare, a lu son texte sans f
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