Il y a des morts que l’on ne tue pas. Leurs voix résonnent parfois au-delà de l’au delà. Dans le souffle du vent, ils posent une grimace, suffoquent une complainte, formulent une interrogation telle une ultime accusation. Leur sang, indélébile, comme celui de Jean Léopold Dominique, éclabousse. Quinze ans après son assassinat le 3 avril 2000, ce gros mort hante. Parle et parle encore.
La justice, interpellée depuis, bégaie. Elle peine à parler, à démontrer des culpabilités, à enferrer les auteurs matériels et intellectuels de ce crime. Des exé