Par Carl-Henry CADET
Cet après-midi encore, une musique lancinante emplit la salle d’exposition. Je m’inquiète au Grand Palais. Mais je ne dirai rien à personne. Surtout pas ce soir où les chuchotements, entre les visiteurs, sont timides et les babillages discrets. Depuis quelques jours, ce n'est plus la grande foule comme à la soirée du vernissage. Alors, je m’habitue à ce silence léger, si cher aux galeries d’art. Ici, il faut surtout se taire et se laisser contempler.
Ce n’est pas croyable, je le sais. Moi, née à Port-au-Prince, dans la