La balade de Quai-Colomb

À Port-au-Prince, la prostitution elle-même est stratifiée. Du front de mer aux clubs ultraclimatisés de Pétion-Ville, chaque corps semble avoir son prix.

Juno Jean Baptiste
jjeanbaptiste@lenouvelliste.com
Par Juno Jean Baptiste jjeanbaptiste@lenouvelliste.com
06 avr. 2015 | Lecture : 10 min.
Derrière le Bicentenaire, à un jet de pierre de la Primature, il n’est pas encore 10 heures, ce matin. Un couple s’enlace dans une mer placide. On dirait les amoureux d’un classique hollywoodien. L’absence du moindre alizé, de sables fins sous les pieds ne semble pas altérer leur passion. Mais hélas, le plaisir n’aura duré que cinq minutes. Autour d’eux, flottent des préservatifs comme les drapeaux d’un match de foot. La fille, torse presque nu, slip bleu-ciel, sort lentement de l’eau verdâtre. « Sous les tentes, je gagne 25 ou 50 gourdes pour
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