Le système de santé haïtien vit une succession de tragédies ces dernières années, obligeant la population à s'accommoder au pire. Personne ne se rappelle la dernière fois qu'un problème majeur de santé publique a été identifié et qu'une réponse structurée y a été apportée. Les hôpitaux, la formation médicale, l'exode des professionnels, l'accès aux soins, la transfusion sanguine, la promotion de la santé, les autorités sanitaires essaient à chaque fois de toucher à tout sans toucher à rien en profondeur.

Des campagnes vaccinales ratées, rupture de stock prolongée de certains vaccins dans plusieurs centres de santé du pays, les affres de l'insécurité qui limitent le périmètre d'action des autorités sanitaires, tous ces problèmes ajoutés à la nécessité de lutter contre les maladies évitables par la vaccination font de ce secteur un pilier important dans la sécurité sanitaire du pays. Longtemps aux abonnés absents, c'est avec une feuille de route adaptée à la réalité sociopolitique et un nouveau directeur, le Dr Martial Benêche, que le ministère de la Santé publique et de la Population compte adresser cette situation.

Les gangs armés, selon le témoignage de riverains, ont mis le feu au bâtiment de l'Hôpital de l'Université d'État d'Haïti le jeudi 13 février 2025. Du moins de ce qu'il en restait. Le plus grand centre hospitalo-universitaire du pays, fermé depuis le 29 février 2024, a fait son dernier saut vers l'effondrement après de multiples péripéties.

Le dernier rapport d'évaluation de la prestation de services de soins de santé date de 2018. Beaucoup de chiffres sur les ressources sanitaires de ce rapport d'évaluation sont utilisés dans le rapport statistique 2023 du ministère de la Santé publique et de la Population. Le Nord-Est a été et est aujourd'hui encore l'un des plus faibles départements sanitaires du pays.

La disponibilité des produits sanguins comme beaucoup de matériels et d'intrants médicaux se mesure au rythme de l'insécurité. Le Centre national de transfusion sanguine, parfois dépassé par les événements, essaie de tenir la barque entre les nombreux défis institutionnels et la nécessité de s'adapter à un environnement sécuritaire de plus en plus hostile.

Le Dr Bertrand Sinal a été installé à la tête du ministère de la Santé publique et de la Population le vendredi 24 janvier 2025 en remplacement de l'actuel ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Patrick Pélissier. Qui est celui qui est devenu le 4e ministre de la Santé publique de l'ère CPT?

La commune de Kenscoff a vécu une journée de tension à la suite d'une attaque armée ayant fait des morts, des blessés et des dégâts le lundi 27 janvier 2025. L'hôpital de Fermathe, un centre de santé mixte, situé à quelques kilomètres de la scène de crime, a reçu un nombre inhabituel de patients victimes de la violence des gangs armés.

Le Département d'État américain annonce, à travers un décret exécutif, une suspension des travaux sur la majorité des programme d'aide étrangère, dont le plan d'urgence du président pour la lutte contre le Sida (PEPFAR) qui joue un rôle déterminant dans la lutte contre le VIH/Sida dans le monde entier depuis 22 ans.

À environ un mois du limogeage du Dr Duckenson Lorthé Blema, le Dr Bertrand Sinal a pris les rênes du ministère de la Santé publique et de la Population le vendredi 24 janvier 2025, mettant fin à la période intérimaire du ministre de la Justice et de la Sécurité publique Patrick Pélissier.

La santé vit une période noire en Haïti. Les turbulences sociopolitiques ont affecté, comme jamais, tous les compartiments d'un système de santé déjà bancal.