Les Cahiers d’études romanes

Bouleverser la non fiction : Haïti chez Michel Soukar

L’écrivain Haïtien Michel Soukar (1955-) a publié trois romans: 1) Cora Geffrard, Mémoire d’encrier (2011), 2) La prison des jours, Mémoire d´encrier (2012) et 3) La dernière nuit de Cincinnatus Leconte, Mémoire d´encrier (2013). Les trois parlent de trois faits historiques dans l’histoire haïtienne: le premier de l’assassinat de la fille du Président Fabre Geffrard, Cora Geffrard en 1861, le deuxième du résistant Antoine Pierre-Paul contre les forces de l’Occupation étatsunienne (peut-être 1915-1917) et le troisième de l’assassinat du Président Cincinnatus Leconte en 1912 juste avant l’Occupation étatsunienne. Cependant, les faits historiques (la non fiction) sont bouleversés à travers l’écriture de Michel Soukar. Dans cet article on analysera les voies, c’est-à-dire les stratégies narratives et le traitement littéraire des protagonistes dans les romans de Soukar pour problématiser les notions de fiction et de non fiction.

Margarita Aurora Vargas Canales
Par Margarita Aurora Vargas Canales
30 mars 2021 | Lecture : 28 min.

La première partie de cet article analyse dans l’écriture du roman Cora Geffrard (2011) les liens complexes entre l’histoire et la littérature, et surtout les stratégies narratives qu’utilise l’auteur pour conceptualiser la non fiction. Peut-on écrire l’histoire dans un roman ? Le roman est-il de l’histoire ? Peut-on parler ici, comme Ivan Jablonka, d’un substrat « méta-historique ? »

L’histoire d’Haïti pendant la deuxième moitié du XIXe et les premières années du XXe siècle est une histoire bouleversée, d’une part, par les

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