Le temps est sombre. Une rafale de vents humides rentre par effraction par la fenêtre de ma chambre. Mes voisins parlent de la politique et du peyi lòk. Ils discutent. Après une semaine avec, sans cesse, des bruits de balles et un air imprégné d’odeur de pneus enflammés et de détritus, ils fêtent un retour à la normale. Dans ce quartier populaire de Delmas, les gens n’ont jamais cessé de discuter et de rire à gorge déployée. Il y a toujours le bruit d’une petite fête, un tohubohu, un jappement de chien maigre qui empêche le silence d'