Il était 7 heures du soir, peut-être un peu plus tard ou un peu plus tôt, quand il m’appela. J’ai toujours cette confusion du temps, durant cette période de mai où le printemps s’éloigne en perdant du terrain et l’été qui s’échauffe sur la ligne de touche. Les jours s’allongent, l’horizon se dilate. le soleil comme les enfants étirent l’heure du coucher. Le temps est suspendu.
À l’autre bout de la ligne téléphonique , la voix est prompte, franche et décidée. Les premières paroles percutent tel un roulement de tambours.