Gonaïves. Elle s’agite, bouillonne. Cette fois, son effervescence n’a rien de politique. Aucune calamité n’a frappé à ses portes. Les images apocalyptiques de milliers de morts noyés, comme en 2004 et 2008, appartiennent au passé. La vie a pris le dessus au point que dans ces rues jadis empuanties, ensevelies sous des milliers de tonnes métriques de boue venant des montagnes chauves, on plante le décor pour le carnaval.
Des étoiles dans les yeux, une sexagénaire, mère de maître Kesner Pierre-Charles qui a converti sa demeure en maison d’hôte