<p></p><p>Les compagnies pétrolières ont reçu un paiement équivalent à un mois de taxes à rembourser à titre de subventions. Un bateau livrera du carburant à la fin du mois pour DINASA et trois autres compagnies. Le rationnement sera maintenu jusqu’à l’arrivée du navire pour éviter une rupture de stock, a confié au journal une source proche d’une compagnie pétrolière, vendredi 23 août 2019. « Les compagnies ont commandé moins de produits que d’habitude du fait du manque de trésorerie », a poursuivi cette source. « L’avenir dépendra de la capacité de l’administration à rembourser les subventions », a indiqué notre source.</p><p>« Le MEF a payé, Total a reçu moins de 30% du montant dû. Des compagnies vont faire une petite commande pour couvrir les frais opérationnels. Selon elles, jusqu’à la mi-septembre, on aura cette situation de rareté sans pour autant avoir une rupture totale. Si rien n’est fait pour réviser les prix, à ce moment la rupture peut être totale. Sol a une petite commande en route qui arrivera probablement le 26 ou le 27 août pour deux semaines maximum », a indiqué une autre source proche de l’Anadipp. </p><p>Plusieurs propriétaires de pompes à essence anticipent, dans ces conditions, une obligation de s’adapter au rationnement. Cela aura des impacts sur les activités et des revenus des pompes à essence, a-t-elle précisé. Pendant toute la journée du vendredi, des files de véhicules et de motocyclettes étaient remarquées dans quelques pompes à essence. Certaines sont restées fermées et d’autres ont reçu du carburant en fin d’après-midi, a constaté le journal.</p><p>Roberson Alphonse</p><p></p><p></p>
<p> <p>Des représentants des Filles de Marie, de l’Institution Saint-Louis de Gonzague, de l’École Sainte-Trinité, de l’Académie chrétienne, des collèges Saint-Louis de Bourdon et Marie Anne ont répondu à la convocation du chef du parquet près le tribunal de première instance de Port-au-Prince. Pendant plus d’une heure, tout le beau monde impliqué dans cette affaire s’est réuni dans le carré du commissaire du gouvernement Paul Eronce Villard. Des membres du syndicat de parents attendaient nerveusement le verdict.</p> <p>Vers une heure de l’après-midi, la porte s’ouvre. Les plaignants et les avocats des écoles ont défilé à toute allure, laissant au commissaire du gouvernement d'annoncer le nœud gordien des discussions. «Les écoles qui ont exclu des élèves parce que leurs parents ont contesté les augmentations se sont engagées à réintégrer ces élèves. On a trouvé une entente entre les différentes parties», a laconiquement déclaré Paul Eronce Villard. Les échanges portaient également sur les dispositions de la loi Bastien, promulguée le 3 janvier 2017. Le chef du parquet a fait savoir que des écoles se sont engagées à réviser avec les parents contestataires les frais scolaires de cette année académique.</p> <p>Le parquet n’est pas en mesure de contraindre les directeurs d’écoles de se rétracter de leurs décisions que celui-ci n’est pas la juridiction compétente pour résoudre en premier un tel contentieux, selon la loi Bastien. Paul Éronce Villard a souligné qu’il a convoqué les parents sur la base des plaintes qui ont été déposées. De plus, l’article 9 du Code d’instruction criminelle stipule qu’il est responsable de la pérennité de l’ordre social. En termes de voies de recours, la loi Bastien a prévu un service de contentieux au niveau de chaque direction départementale du ministère de l’Éducation nationale.</p> <p>Ce n’est qu’après avoir épuisé cette voie de recours qu’on peut intenter une action au parquet. C’est pourquoi le commissaire du gouvernement a invité les parents à déposer leurs plaintes audit ministère qui est une institution essentielle dans l’application de la loi de 2009. «Le ministère de l’Éducation nationale et la Direction générale des impôts (DGI) ont pour devoir de vérifier les cahiers des charges de chaque établissement scolaire pour savoir si les frais ont augmenté ou pas», a ajouté l’homme de loi qui a longuement éxposé le rôle du MENFP en la matière.</p> <p>Me Arnel Rémy, avocat de l’Institution Saint-Louis de Gonzague, a fait savoir que lui et ses pairs s’y sont présentés «par respect» pour le parquet. S’empressant de quitter l’espace, l’avocat a rappelé que le commissaire du gouvernement ne peut nullement contraindre les responsables des écoles ni de prendre des mesures restrictives de liberté contre eux. «Le parquet est là pour trouver des solutions à l’amiable», a insisté Me Arnel Remy, qui a quitté le parquet à la dérobée. </p> <p>Certains avocats ont demandé de renvoyer à la huitaine cette convocation parce qu’ils ne disposaient pas de tous les documents probants. Une prochaine audience est fixée au jeudi 29 août 2019 au parquet de Port-au-Prince afin que cette affaire puisse être classée une bonne fois pour toutes. Une chose est claire pour les parents, le parquet ne peut les satisfaire totalement, ils doivent saisir le service de contentieux. À noter que le MENFP n’a pas encore mis sur pied cette structure juridique prévue dans la loi Bastien qui est décriée même par des responsables du ministère.</p> <p>«Nous vivons dans une société capitaliste, les écoles sont libres de fixer les prix qui leur conviennent ; d’ailleurs rien ne pousse un parent à inscrire son enfant à une école qui augmente ses frais scolaires », avait déclaré le mercredi 21 août 2019 au Nouvelliste le ministre de l’Éducation nationale Pierre Josué Agénor Cadet, qui avait aussi indiqué qu’ils ont préparé un texte d’application puisque, ajoute-t-il, cette loi contient plusieurs dispositions qui sont dépassées.</p> </p>
<p>Les autorités bahamiennes ne vont plus accorder de visa aux citoyens haïtiens pendant un certain temps. Le ministre haïtien des Affaires étrangères, Edmond Bocchit, a confirmé que son homologue bahamien l’a appelé jeudi pour l’informer de la décision de son gouvernement de suspendre l’émission de visa au profit des Haïtiens en attendant de mettre à jour un nouveau système.</p><p>Pour les autorités bahamiennes, cette décision n’aurait aucun lien avec le scandale de trafic de visa ayant impliqué des diplomates haïtiens en poste aux Bahamas et des employés du ministère des Affaires étrangères du Bahamas. Le chancelier haïtien, lui, n’est pas de cet avis. « Ils ne veulent pas le dire ouvertement, mais moi je suis sûr qu’il y a un lien. S’il n’y avait pas eu ce scandale, ils n’auraient pas jugé nécessaire d’opérer maintenant cette mise à jour dans leur système », analyse Edmond Bocchit. Avant, précise-t-il, le processus d’émission de visa était fait à la main. Mais maintenant, ils vont utiliser des moyens technologiques.</p><p>Le ministre haïtien des Affaires étrangères a toutefois précisé que cette décision ne va pas affecter tous les demandeurs de visa. « Cette décision va toucher uniquement les détenteurs de passeports ordinaires, les demandeurs de visa pour la première fois. Ceux qui ont un passeport diplomatique ou officiel ou qui ont déjà eu un visa américain, canadien ou Schengen ne seront pas concernés », a fait savoir le ministre.</p><p>Les autorités bahamiennes ne sont pas pour le moment en mesure de préciser combien de temps va durer cette suspension. « J’avais attiré l’attention du ministre des Affaires étrangères sur le fait que cette suspension ne doit pas trop durer parce qu’il y a une forte communauté d’Haïtiens au Bahamas qui pourraient avoir besoin d’inviter des membres de leurs familles à des mariages, des funérailles ou d’autres événements importants. Il ne faudrait pas pénaliser ces gens », a révélé Edmond Bocchit.</p><p>Le 25 juillet dernier, un article paru dans le journal bahaméen "The Nassau Guardian" avait fait état d’une importante enquête menée par les autorités bahamiennes sur la corruption dont le trafic de visa impliquant certains diplomates haïtiens en poste à Nassau. Ce qui avait amené le ministère des Affaires étrangères haïtien à dépêcher une commission sur place pour aller vérifier. Des mesures administratives ont été prises contre six diplomates en poste aux Bahamas après la soumission du rapport de la commission d’enquête.</p>
<p><p>De ce que j’entends dans les médias et dans les conversations, plusieurs types de réactions au vote inconstitutionnel de la majorité pro-Jovenel à la Chambre des députés. J’en cite quelques-unes.</p> <p>L’indifférence. Il y a ceux qui disent, la sagesse populaire nous l’enseigne : « Yo pa bay chat veye mantèg ». On ne s’attendait donc pas à un revirement dans le sens de la dignité. Ce n’était pas une caverne et ils étaient un peu plus de quarante, mais le chef Bodeau et sa bande savaient où ils allaient, et nous savons qui ils sont, ce qu’ils ont fait, ce qu’ils peuvent faire. Alors pourquoi perdre son temps à assister à la mascarade ?</p> <p>L’humour. Il y a ceux qui disent qu’il ne manquait qu’Ali Baba.</p> <p>L’écoeurement. Il y a ceux qui disent, s’accrochant à l’idée d’une haute valeur aux fonctions électives : Comment sommes-nous tombés si bas ? De qui sont nés et comment ont été élevés ces gens de la bande à Bodeau ? Comment des notions comme le bien, la décence, le respect de soi ont-elles pu leur échapper à ce point ? Ont-ils des parents, des enfants ? Que peuvent-ils penser de tels pères, de tels fils ? Que garde d’humain un homme qui peut tout faire sans connaître la honte ?</p> <p>L’humour encore. La moquerie. La panse heureuse, très heureuse, de ceux qui ne doivent pas beaucoup marcher dans les zones reculées de sa commune… Le premier secrétaire qui a besoin de cours de lecture…. Les rires de rapaces. Les accolades complices… Le ridicule et le grotesque. Mieux que Molière et Languichatte.</p> <p>L’inquiétude. Il y a ceux qui disent, nous vivons déjà une crise économique qui vire à la crise alimentaire. L’argent est rare pour les services publics. De quelle somme, qui aurait pu être mise au service des démunis, ce vote nous a-t-il dépouillés ? Qu’ont reçu les députés au détriment de leurs communes ? On nous a quasiment tout pris : PetroCaribe, les organismes autonomes, les fonds des ministères, et voilà que, sur le peu qu’il reste, on nous en prend encore. On sait qu’avec Moïse/PHTK, les comptes ne sont jamais bons, mais qu’ils nous disent un chiffre, même revu à la baisse.</p> <p>La résolution politique. Il y a ceux qui disent que ce vote infâme est la (dernière) preuve qu’il n’y a pas de solution institutionnelle pour débarrasser le pays du pouvoir PHTK. Et qu’il s’agit aujourd’hui d’envisager une mobilisation nationale pour engager le pays sur une autre voie.</p> <p>Une note d’espoir. Il y a ceux qui disent que cela ne va trop bien dans le camp Moïse/PHTK. Tel ténor qui s’en va. Et, malgré la corruption, les avantages, la bande à Bodeau n’a pas atteint la majorité requise par la Constitution.</p> <p>Mais tout ce monde a sans doute tort. C’était une séance honnête, conduite par un président honnête et débouchant sur un vote honnête. On voudrait bien le croire, mais pourquoi est-ce que personne ne dit cela à part les votants eux-mêmes?</p> </p>
<p> <p>Très tôt, vendredi 23 août, les directions du Collège de Côte-de-plage et Centre d’Études Lumière commencent à recevoir les parents. Accompagnés de leurs enfants, ils sont en quête d’une place dans une nouvelle école. Craignant pour la vie de leurs protégés, ces derniers optent enfin pour une école à Carrefour. Pour l’instant, l’essentiel est que l’enfant ne traverse ni Martissant ni le Bicentenaire qui restent une grande préoccupation pour la population.</p> <p>Malgré son admission en nouveau secondaire 3 à l’Institut Michel-Ange de Martissant, cette fille âgée de 16 ans, ne veut plus continuer à partager son quotidien entre les cours et les rafales d’armes automatiques. « Quand je suis à l’école, je suis tout le temps stressée, il m’est difficile de rester concentrée. Au cours de l’année, nous n’avions pu boucler les quatre contrôles », a-t-elle confié avant de passer son examen de passage au Collège de Côte-de-Plage.</p> <p>Selon les responsables de ces établissements scolaires, un examen de passage est obligatoire. Le résultat sera connu lundi 26 août, « afin que le parent puisse se conformer aux exigences de la direction pour la rentrée et l’écolage ». Les parents demeurent optimistes quant à la possibilité pour leurs enfants d’intégrer ces écoles qui jouissent d’une bonne réputation dans la commune. Même en cas d’échec, le centre-ville ne sera pas une option. « J’ai deux enfants qui allaient à l’école à Cité-Militaire. Compte tenu ce que j’ai vécu non loin de Chancerelles et au Bicentenaire, ils ne remettront plus les pieds là-bas », s’est exclamé une dame.</p> <p>Le ministre de l’Éducation nationale, Pierre Josué Agénor Cadet, contacté pat le Nouvelliste, a fait savoir que le MENFP est bien conscient de cette situation. Mais la responsabilité revient aux forces de l’ordre. L'ancien professeur d'histoire dit s’en remettre aux responsables de la police nationale pour faciliter la mobilité des élèves dans les zones où les bandits armés sèment la terreur. M. Cadet a assuré qu’au cours des réunions pour planifier la rentrée des classes avec les autres entités de l’État, cette question sera à l’ordre du jour.</p> </p>
<p> <p><strong>Un cadavre au Bicentenaire</strong></p> <p>Le corps d’un homme sans vie a été remarqué dans la journée du vendredi 23 août 2019 non loin du Théâtre national au Bicentenaire. On ignore les circonstances de la mort de cet homme, les mains liées dans son dos. Il a été apparemment tué par balle. On compte les morts par balle dans cette zone contrôlée depuis quelque temps par des gangs armés.</p> <p><strong>Un policier abattu par balle à Côte-Plage 18</strong></p> <p>Goof Junior Williamson, issu de la 21e promotion de la Police nationale d’Haïti (PNH) a été abattu jeudi soir par des individus armés non identifiés à Côte-Plage 18 (Carrefour), alors qu'il se défoulait dans l'une des activités récréatives de la zone. Williamson est père de trois enfants.</p> <p><strong>Sympathies aux familles et collaborateurs du maire de Quartier-Morin</strong></p> <p>Le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales (MICT), dans une note, déplore la disparition du maire de Quartier-Morin, Jean Erick Béliard, la veille de la fête patronale de cette commune du département du Nord. Il est décédé dans la matinée du jeudi 22 août 2019, des suites d’une tumeur au cerveau pour laquelle il avait déjà été opéré. Agé de 51 ans, l'édile de Quartier-Morin était à son second mandat municipal. Profondément affligé par ce décès, le MICT salue la mémoire du défunt et exprime ses sympathies à sa famille, à la Fédération nationale des maires d’Haïti (FENAMH), à l’Association des maires du Nord (AMNOR), aux membres restants du cartel municipal de Quartier-Morin, ainsi qu’au personnel de cette municipalité. </p> <p><strong>Le commissaire du gouvernement de Hinche m</strong>is en disponibilité</p> <p>Le commissaire du gouvernement de Hinche, Me Serge Desrameaux, installé en mars dernier, a été mis en disponibilité le jeudi 22 août 2019 suite à des accusations portées contre sa personne pour corruption. Les avocats du barreau de Hinche se disent satisfaits de la décision du ministère de la Justice et en profite pour demander au ministre Jean Roudy Aly de placer un commissaire par intérim pour que les activités puissent reprendre au parquet. </p> <p><strong>La météo sur Haïti jusqu'au dimanche 25 août 2019</strong></p> <p>Des averses localement orageuses sont prévues sur le pays notamment sur les départements du Nord, du Nord-Est, du Centre, de l'Artibonite, de l'Ouest, du Sud-Est, du Sud, des Nippes, de la Grand'Anse jusqu'au dimanche 25 août 2019, selon le dernier bulletin de l'Unité hydrométéorologique d'Haïti (UHM). Dans un environnement relativement humide et instable, se déplace l'axe d'une onde tropicale peu active au Sud-Ouest de l'île d'Haïti. Cette situation ajoutée aux effets locaux et diurnes reste susceptible de favoriser de bonnes averses orageuses associées à quelques rafales de vents spontanés par endroits sur le pays. Face au niveau de paturation du sol de plus de 90% constaté sur plusieurs bassins versants du pays, l'UHM et la Direction de la protection civile (DPC) demande à la population de respecter les consignes de sécurité.</p> <p><strong>Publication des résultats complets des examens de 9e année fondamentale</strong></p> <p>Le Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), dans un communiqué, a publié les résultats complets des examens de la 9e année fondamentale de l’année académique 2018-2019. Suivant les données communiquées par le bureau départemental des examens d’État (BUDEXE), le taux national de réussite est de 76, 48 %, soit 170 255 candidats admis sur 222 621 participants. En comparant les résultats de tous les départements, la Grand’Anse a le taux de réussite le plus élevé avec 80, 64 %, soit 5 645 admis sur 7 000 participants. En deuxième position, on retrouve le Nord avec 79, 97 %, suivi du Centre avec 78, 79 %. Le taux de réussite le moins élevé est celui du Sud avec 68, 68 %.</p> <p><strong>Des membres de la PNH formés sur les crimes à caractère sexuel </strong></p> <p> La Mission des Nations unies pour l'appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), en partenariat avec l'École de la magistrature, a organisé cette semaine une formation sur les techniques d’enquêtes pour les crimes à caractère sexuel à l'intention des membres de la Police nationale d’Haïti (PNH) et des services départementaux de la police judiciaire. Cette formation a pour objectif de renforcer la capacité des participants autour de ces thématiques dans l'exercice de leurs fonctions.</p> <p><strong>Rues Mgr Guilloux et Paul VI : appel au MTPTC </strong></p> <p>À l'angle des rues Mgr Guilloux et Paul VI à l'arrière du bâtiment de la Cour de cassation, l'inachèvement de ce tronçon constitue un véritable calvaire pour les automobilistes qui doivent emprunter régulièrement cette voie. Ces derniers demandent aux autorités de se pencher sur la situation en prenant toutes les mesures nécessaires. </p> <p><strong>Les bandits ont repris du service à Santo </strong></p> <p>Des habitants de Santo, quartier de la commune de Croix-des-Bouquets, lancent un cri d’alarme aux agents de police du commissariat de Croix-des-Bouquets en vue de stopper les actes de vol nocturne qui sont enregistrés depuis quelques jours dans ce quartier, plus précisément dans les parages de l’école du Sacré-Cœur, perpétrés par des individus armés. Un appel pressant est donc lancé à la PNH pour remédier à cette situation qui prend de l'ampleur depuis des jours dans cette communauté. </p> <p><strong>Shella Privert et Eder Roméus exposent à la 14e édition de CARIFESTA</strong></p> <p>La communauté des personnes handicapées en Haïti est représentée à la 14e édition de CARIFESTA qui se tient à Trinidad and Tobago du 16 au 25 août 2019. Alors que Shella Privert expose des œuvres artisanales (sacs, bijoux et autres articles en crochets), Eder Roméus présente sa peinture au public de cette grande festivité caribéenne. La participation des artistes en situation de handicap au CARIFESTA est une initiative du BSEIPH, soutenue par le ministère de la Culture et de la Communication, qui vise la mise en évidence des capacités des personnes en situation de handicap et leur inclusion à tous les niveaux politique, social, économique et culturel.</p> <p><strong>Renforcement des cadres du BSEIPH</strong></p> <p>Le bureau du secrétaire d’État à l’Intégration des personnes handicapées (BSEIPH), en collaboration avec Humanité et Inclusion (HI), a organisé trois journées de formation sur l’insertion professionnelle et la gestion d’une base de données, lit-on sur la page Facebook de l'institution. Cette session, du 19 au 21 août 2019, a réuni des cadres des bureaux départementaux et du bureau central du BSEIPH. L’objectif de la formation, est de permettre aux participants d’avoir les compétences nécessaires pour accompagner les personnes handicapées en vue de leur insertion sur le marché du travail.</p> </p>
<p><p>La mort est un phénomène moins bien rationnel qui dépasse l’entendement humain. Elle est inexorable. À l’inverse, la vie est un bien précieux, un cadeau divin que nous pouvons chérir et rendre glorieux. </p> <p>Dans tes interventions publiques, dans tes prêches, dans tes enseignements, tout le monde voyait que tu étais un amoureux de la vie. Je te cite « Quand on regarde l’émerveillement de l’univers, Dieu ne pourrait être autre qu’un progressiste. » Dans mon enfance, je me souviens que tu te levais tôt pour contempler tes fermes et, surtout, tu les entretenais avec tant de charme et d’amour. L’intensité de ton combat pour la vie, ta vie et celle des autres et le lâcher-prise lorsqu’il n’est plus possible de lutter, c’est ce que je retiens davantage de ma quotidienneté à tes côtés. Pour toi, un homme doit toujours savoir quand reculer pour mieux rebondir.</p> <p>Cher papa, tu viens de laisser derrière toi 58 longues et belles années qui ont, d’une façon ou d’une autre, marqué ton passage sur Terre. Cet exercice très difficile à réussir dans notre univers et à nous forger en tant qu’humains, tu l’as passé avec beaucoup d’aisance. L’égocentrisme, la méchanceté, la malhonnêteté, l’individualisme et le matérialisme privent l’homme de tout bon sens et d’amour. </p> <p>Honnêtement, j’ai tremblé de peur en recevant la nouvelle. Mon cœur a failli s’arrêter quand ma sœur m’a dit : « As-tu les nouvelles de papa ? » Je lui ai dit qu’on s’était parlé ce matin. Après un moment de silence, elle m’a dit ce que quelqu’un lui a rapporté… C’étaient les secondes les plus difficiles de ma vie. Mon existence s’est comme arrêtée à l’horloge du temps. Ce temps suspendu qui reflète l’inadmissible, l’inacceptable, l’irréparable, mais pourtant l’acceptation du présent. D’un coup, la vie devenait une absurdité, quelque chose de non-sens... C’est alors que je me suis rappelé ce que tu m’avais dit une fois à un moment très critique de ma vie. Tu m’as dit que la peur était la seule chose qui nous maintenait en vie. Lorsqu'un danger nous guette, la peur exacerbe nos sens et nous aide à trouver des solutions aux problèmes que nous pensions insolubles. Affronter nos peurs est la meilleure façon de les surmonter. Et de recouvrer le sentiment de contrôle de la situation. </p> <p>Je ne peux, cher père, croire que tu nous as quittés aussi brusquement, en de pareilles circonstances. Mes sœurs attendent toujours que tu les appelles pour vérifier si elles sont rentrées en bien à la maison, si elles ont mangé durant la journée, si elles ont versé les frais de scolarité que tu leur as donnés, si elles sont allées à l’église, etc. Tu voulais tout gérer et planifier dans les moindres détails, ce qui te rendait indispensable et incontournable. Tu nous aimais comme si nous représentions les battements de ton cœur. C’est de cet amour naturel que tu puisais la force de tes combats.</p> <p>Aujourd’hui, nous sommes devenus des hommes et des femmes à peine capables de prendre leur envol et de tracer leurs destinées, et voici que tu pars sans nous dire au revoir. Tu as durement travaillé pour faire de nous des hommes et des femmes responsables. Tu avais la vocation de nous éduquer. Une tâche difficile en fonction de nos personnalités différentes. Toutefois, tu as réussi à nous élever si haut que nos pieds sont ancrés dans la terre ferme de l’existence. Malheureusement, les méchants ne nous ont pas laissé la chance de te donner en retour l’intérêt de tes investissements. Au moment où nous nous apprêtions à te retourner ce que tu as légué en nous, ils t’ont enlevé à notre insu et à notre impuissance. </p> <p>Tu as fait don de 35 années de ta vie au système éducatif haïtien. Un choix périlleux sur le plan financier pour la famille, mais nous avions accepté ce sacrifice parce que tu faisais ton travail avec fougue, honneur et dignité. Parce que, pour toi, œuvrer dans l’éducation était la meilleure façon de contribuer dans les valeurs auxquelles tu croiyas. Le manque d’investissement dans les valeurs (les jeunes) est l’une des causes fondamentales de notre dérive comme peuple. Deux ans avant ma naissance, tu as reçu ta lettre de nomination comme enseignant à l’école nationale de Nan-Café. Depuis ce moment, tu as parcouru tous les échelons de ce système pour arriver à la place d’Inspecteur principal en 2013. La Gonâve était non seulement fière de ton travail, mais aussi d’avoir une représentation de qualité au Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP). Tu as défendu avec honneur notre arrondissement. Le ministre de l'Éducation nationale eut à dire que tu étais « dynamique, dévoué, respectueux des consignes du ministère, ayant le sens de la responsabilité et du leadership, et faisant partie de ces agents publics qui travaillent pour l’avancement du secteur de l’éducation ». Cependant, tu as traversé des moments difficiles tout au long de ta carrière tels que travailler pendant des années sans rémunération (je crois même qu’après ta mort on te doit des arriérés de salaire pour des années de travail), marcher plus de 10 kilomètres chaque matin pour aller travailler à Pointe-à-Raquette presque pendant 6 ans. Tout cela pour illustrer combien il est difficile d’œuvrer dans l’éducation en Haïti.</p> <p>En même temps, tu dirigeais l’École Joli-Verger (De la petite enfance à la philo), une institution communautaire que tu avais fondée depuis les années 1990 pour aider les jeunes démunis et orphelins à Fond-Nègres. Conscient de l’importance de marier la formation professionnelle et technique à l’enseignement secondaire, tu as fondé dans ces mêmes années, Le Centre Ergotico Moderne, une école professionnelle qui octroie, presque gratuitement, un métier aux jeunes avant de terminer leur études secondaires. Parce que pour toi, un jeune qui termine ses études secondaires en Haïti avec une profession est plus apte à affronter l’avenir, à rentrer sur le marché du travail. Sans réfléchir souvent, tu encaissais ta propre paie pour payer les professeurs de ces deux institutions.</p> <p>Tu étais un père pour beaucoup de familles à l’île de La Gonâve. Tu répondais à leurs besoins comme si c’était ta propre famille, et ce, sans mépris, et je ne peux énumérer le nombre de personnes démunies dont tu as organisé leurs funérailles du début jusqu’à la fin. Je ne peux énumérer le nombre de maisons que tu as construites pour des personnes qui nécessitaient un toit décent. Je ne peux énumérer combien de jeunes que tu as soutenus en payant leur université à Port-au-Prince... Tu aimais toute personne rencontrée sans jamais préjuger de ce qu’elle pouvait penser de toi. Merci pour la joie, cette onde positive que tu envoyais autour de toi avec beaucoup de sagesse ! Tu nous as profondément touchés par ta bonté, ta tendresse, ta dureté, ta générosité, ton amour du prochain, ton sens du travail acharné. Ce qui fait ton héritage hors du commun. La seule promesse que nous puissions te faire aujourd'hui est de suivre ton chemin, de mettre en pratique les valeurs que tu nous as inculquées, d’accomplir tes rêves et d’écrire un nouveau chapitre sur le livre de ta vie.</p> <p>Papi, encore une fois, je voudrais de tout mon être te dire que je n'ai plus de force, voire d'inspiration,</p> <p>pour terminer cette lettre ... </p> <p>Mon amour pour toi, c'est tout ce qui reste de ton fils unique.</p> <p>Au revoir père!</p> <p>Fred Lagrandeur.</p> <p>Montréal, le 22 août 2019.</p> </p>
<p> <p>À quelques jours de la présentation de sa politique générale à la Chambre des députés, le Premier ministre nommé Fritz William Michel est en butte à un nouvel obstacle au Parlement. Huit députés de l’opposition, par lettre adressée au président Gary Bodeau, contestent l’arrêt de quitus octroyé à Fritz William Michel par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif. À travers leur argumentaire, les députés signataires ont analysé toutes les étapes de la procédure utilisée par le collège de jugement qui a octroyé l’arrêt de quitus au Premier ministre nommé Fritz William Michel. Ils ont épinglé le conseiller instructeur, l’auditeur et les membres du collège de jugement.</p> <p> Se basant sur le pourvoi en cassation du président du Conseil d’administration de la section communale de Source-Matelas, Pierre Joseph Jacquelin, les députés de l’opposition évoquent le caractère suspensif de la démarche du CASEC pour demander au président de la Chambre des députés de surseoir à la présentation de la politique générale du Premier ministre nommé à ladite chambre en attendant la décision de la Cour de cassation. Du point de vue du principe de la séparation des pouvoirs tel que défini par la Constitution haïtienne, la Chambre basse, n’étant pas concernée par le recours du membre du Casec de Source-Matelas à la Cour de cassation, ne peut pas surseoir à la présentation de la politique générale du Premier ministre nommé Fritz William Michel en raison de cette requête. Il demeure entendu que la lettre adressée au bureau de la Chambre des députés est de nature à alimenter le débat sur ce dossier brûlant de l’actualité. En tout état de cause, c’est le poids de la majorité qui aura à trancher sur ce dossier dans la lecture de la correspondance.</p> <p>Dans un sens comme dans l’autre, la prochaine séance à la Chambre des députés sur ce dossier vital pour le pouvoir sera tumultueuse. Après l’échec des députés de l’opposition à la séance du mercredi 21 août 2019 sur la mise en accusation du président de la République, ils vont, sans nul doute,tenter de tout chambarder pour ne pas perdre la face devant la majorité présidentielle qui est restée attachée au président Jovenel Moïse. Au Sénat, le tableau est quelque peu différent. Il n'existe pas pour l'instant une majorité qui défend le pouvoir. Cependant, un groupe assez significatif, mais pas déterminant, soutient Jovenel Moïse. Mis à part les sénateurs de l'opposition au nombre de sept qui s'affirment, d'autres membres de l'assemblée désapprouvent l'orientation de la politique de l'équipe au pouvoir. Le virement du sénateur Lambert dans le camp de l'opposition a changé la donne au sein de cette assemblée. Si cet expérimenté sénateur ne se trouve pas au sein d'un bloc politique majoritaire, il peut à sa manière semer des embûches sur le chemin de la ratification de la politique générale du Premier ministre nommé. Le président Jovenel Moïse dispose-t-il encore des marge de manoeuvre pour tenter d'obtenir gain de cause dans les deux chambres du Parlement en faveur de son Premier ministre ? Les esprits sont surchauffés et les intérêts politiques des parlementaires de l’opposition et du pouvoir sont tellement divergents qu’il s’avère difficile pour les groupes politiques de parvenir à une entente avant le deuxième lundi de septembre qui marquera la fin de la dernière session de la 50e législature.</p> <p>A quoi doit-on s'attendre ? Un plan B du président Jovenel Moïse en cas d'échec de son Premier ministre devant le Parlement. </p> <p>Lemoine Bonneau</p> <p>lbonneau@lenouvelliste.com</p> </p>
<p><p>« À Roger Petit-Frère, mon admirable et vieux professeur devenu ami, celui qui a imprégné en moi toute la sève du goût de l’histoire et de la critique sociale sous la triple considération des sciences historiques, des sciences politiques et de l’anthropologie. » Telle est la formule inscrite sur un de mes mémoires de master et un projet d’essai en cours . Il va sans dire que, personnellement, le professeur Petit-Frère m’a profondément influencé tant du point des disciplines étudiées que du point des démarches explicatives dans mes analyses et positionnements, toujours critiques, grâce à lui, sur des éléments de conjoncture ou tout simplement dans nos discussions sur l’histoire d’Haïti.</p> <p>Initialement, nous avons fait connaissance en octobre 2005 à l’École normale supérieure (ENS), au département de Sciences sociales (Histoire et Géographie). La même année, « heureusement », je suivais un autre cursus à la Faculté d’Ethnologie en anthropologie. J’ai découvert avec lui toute l’importance de l’anthropologie pour saisir la société haïtienne dans ses fondements. Plus tard, toujours fasciné par ses analyses originales et décapantes, quand je suis allé à Paris, j’ai choisi de faire un master en sciences politiques. Pour ressembler à lui ! Je nourrissais bien entendu l’espoir d’avoir sa spontanéité et sa profondeur. C’était comme essayer de remplir la mer avec des cailloux. Une bien bête naïveté ! Il m’a fallu, en effet, du temps pour constater que l’immensité de son savoir et sa déconcertante capacité dialectique n’étaient pas le fruit de l’âge et des connaissances accumulées au cours de ses infatigables et interminables lectures.</p> <p>L’homme était en réalité imprégné d’une sorte de mystique impénétrable. Il était tout bonnement un génie sorti des entrailles de Saint-Louis du Nord. Sa mission, nous pouvons le dire, était d’être parmi les tout meilleurs professeurs d’histoire durant la seconde moitié du XXe siècle et du premier quart du XXIe en Haïti. Son génie était d’une telle liberté qu’il pouvait naturellement nager dans un élan déréglé et indépendant sans JAMAIS se perdre. Si j’ai dû faire toutes ces considérations, c’est que je suivais le professeur Petit-Frère pendant quatorze années avec la même passion des premiers jours. Et de ces quatorze années, douze ans d’amitié indéfectible ! C’en était tel, parce que souvent ensemble, que beaucoup pensaient que j’étais son dernier fils. Mais, au-delà de tout, je partageais l’intimité la plus profonde de Roger : il m’a hébergé, de retour de France, chez lui d’avril 2016 à août 2018, sans compter les innombrables fois où, pour goûter à de pertinentes discussions, je passe, souvent sans prévenir, pour dormir. Au moment même où j’écris cet article, beaucoup de mes objets personnels sont dans sa propre chambre.</p> <p>Franchement, je me suis toujours enorgueilli d’être le plus jeune ami du professeur. Quand, un lundi de novembre 2005, Roger Petit-Frère me posa sur la cours de l’ENS la question suivante : « Moun ki kote w ye ? », j’ai immédiatement répondu que cette question était trop complexe et qu’il fallait élaborer un peu. Et au professeur de me répondre : « Mwen poze w yon kesyon w ap fè demagoji » ! Je rétorque : mon état civil me fait naître à Carrefour, ma maman m’a accouché à Môle Saint-Nicolas et mwen toujou reponn mwen se nèg tigwav ak tout moun ki mande m. Il éclata de rire en disant : « Apa w ap vini. » En fait, je ne faisais que répliquer la manière dont il se mettait systématiquement à déconstruire nos réponses toutes faites aux questions posées. Le drame de l’école haïtienne, dit-il, est en partie cela et il incombe la faute à François Duvalier qui avait déclassé les matières littéraires et historiques (en termes de notation aux examens) au profit des sciences mathématiques, physiques et chimiques.</p> <p>Le dictateur voulait à tout prix empêcher l’éveil de toute forme de pensée critique, d’autant que littérature et histoire flirtaient, selon l’idéologie du pouvoir, avec le « communisme ». Il est vrai que, par ailleurs, ma réponse reflète parfaitement mon histoire, mais il était devenu comme naturel de « faire du Petit-Frère » en rendant complexe tout phénomène qui donne l’apparence d’être simple et en posant plus de questions que d’avoir des réponses rapides. Aussi est-ce à partir de ces manies et de nos dispositions à avoir des réponses toutes faites et des idées préconstruites qu’il aborde l’histoire du passé. Manière bizarre de commencer pour un jeune esprit à peine sorti de la philo. Et de l’histoire du passé, il pouvait surgir dans la politique du présent pour expliquer des tendances lourdes, la force des résistances ou le poids néfaste des mentalités. Pour Roger Petit-Frère, le passé peut aider à comprendre le présent tout comme ce dernier peut éclairer le passé. Et les arguments ne font jamais défaut pour illustrer ses positions. Telle fille, à qui un jour, en plein cours, il demanda son nom, répondit : Marlène. « Ou pa wè, repons nou toujou nan tèt nou, se sa k fè pwoblèm peyi a pa ka rezoud la wi, nou gen repons pou tout bagay », arguait le professeur.</p> <p>Choquée, l’étudiante regardait avec stupéfaction les pirouettes de Roger. Il continuait à expliquer à partir de cette considération l’omnipotence et l’omniscience des chefs d’État dans l’histoire, durant de longues parenthèses. « Nous ne réfléchissons pas, nous agissons, nous ne pensons pas, nous avons des réponses », poursuit Roger devant l’étudiante qui ne comprend toujours pas pourquoi le professeur fait toute cette gymnastique autour d’une question aussi simple. Roger Petit-Frère, pour calmer l’anxiété de l’étudiante, répond : « Oui, tu es Marlène. C’est ainsi que ta maman t’appelle. Je viens d’entendre, avant même de t’avoir posé la question, ta camarade t’appeler ‘’Étudiante’’. Autrement dit, ici, à l’ENS, on te considère comme étudiante. Dans la rue, on t’appelle ‘’Mademoiselle’’. Au collège, où tu enseignes déjà, on t’appelle ‘’Madame’’. Au final, qui tu es ? » L’étudiante était comme libérée de la caverne en voyant le soleil de Roger. Cette façon de procéder invitait les néophytes que nous étions à saisir les multiples facettes de chaque réalité et le caractère pluridimensionnel de tout phénomène. En apparence, les exemples sont d’une simplicité, mais pour un étudiant fraîchement sorti du secondaire l’impact était colossal. Par contre, chaque année, les exemples deviennent plus complexes et les explications plus prudentes, plus savantes.</p> <p>Les débuts avec Petit-Frère à l’École normale supérieure sont toujours déroutants. Souvent, aux premiers jours, les néophytes de l’année préparatoire demandent quand est-ce que le cours allait commencer, tout habitués qu’ils étaient à prendre des notes de la bouche de leurs professeurs ; mettant ainsi en place un rapport autoritaire dans la quête du savoir. Ce que le professeur Petit-frère détestait. Avec Roger Petit-Frère, tout prenait la forme d’intenses interrogations, de prudences méthodologiques, de dévoilements inattendus et d’exercices de l’essence de la contradiction inhérente à toute réalité. Voilà un homme qui explose les évidences acquises ; lesquelles évidences, dans la tête des néophytes de l’année préparatoire de l’ENS, sont les facteurs expliquant leur réussite aux concours d’entrée. C’est donc tout l’univers qui s’écroule sous leurs pieds : l’exercice de Roger les intrigue, les emmerde et les frustre. Résultat : au début, on déteste Roger ; à la fin, on tombe amoureux fou de Roger.</p> <p>Nelson BELLAMY</p> <p>Professeur d’histoire d’Haïti, d’anthropologie sociale et de sciences politiques</p> <p> Université d'État d’Haïti (Campus Henry Christophe - Faculté d’Ethnologie)</p> <p>Port-au-prince, 19 août 2019</p> </p>
<p> <p>Les résultats de la philo sont connus pour neuf départements, à l’exception du Nord. Dans l’Ouest où le nombre de candidats était plus élevé, environ 6 élèves sur 10 n’ont pas réussi pour la session ordinaire. Le taux de réussite est de 40,19 %. En effet, sur 27 830 participants, 11 126 sont admis, 4 581 ont échoué et 12 063 rparticiperont à la session extraordinaire. Il faut noter que 12 689 élèves étaient absents des centres d’examens.</p> <p>Suivant les chiffres communiqués par le Bureau national des examens d’État (BUNEXE), l'Artibonite a un taux de réussite de 50, 79 %, soit 4 033 candidats admis sur 7 941 participants. 3 169 candidats sont ajournés. Le département du Sud a un taux de réussite de 64,46 %, soit 2 138 candidats admis sur 3 317 participants. 1 017 candidats sont ajournés. Pour la Grand’Anse, le taux de réussite est de 45,09 %, soit 156 candidats admis sur 346 participants. 183 candidats sont ajournés.</p> <p>Dans le Centre, sur les 4 132 participants, 2 379 sont admis, seulement 47 sont éliminés et 1 706 sont ajournés. Le taux de réussite est de 57,58%. Dans les Nippes, 401 sont admis sur 731 participants et 298 sont ajournés. Pour le Nord-Est, où il y a eu seulement 255 candidats admis sur 373 participants (112 candidats sont ajournés) et le Nord-Ouest compte trois candidats admis sur 25 participants (22 candidats sont ajournés), soit un taux de réussite de 12 %. Le MENFP a laissé entendre que la « plupart des élèves sont dans le secondaire rénové. »</p> </p>
<p><p>Suite à une discussion banale au palais de justice des Gonaïves, une bagarre a éclaté en milieu de semaine entre le substitut commissaire Rosemond Alcide et l’avocat Prophète Estimé. Au vu de plusieurs justiciables, les deux hommes de loi, qui auraient eu des antécédents, se sont battus comme deux ennemis acharnés. Cet incident dégradant est déploré par tous les professionnels du droit. </p> <p>Aux Gonaïves, la basoche est en train de traverser un moment incongru. En une semaine, pas moins de deux scandales ont éclaté. Un juge de paix de la section Nord, Me Staniel Régis, a placé en garde à vue, le mardi 20 août dernier, un avocat qui avait décidé de perturber une séance qu’il présidait. Choqué par cet acte, le défenseur a dénoncé « l’excès de zèle » du magistrat. Ce cas est actuellement soumis à l’appréciation du doyen du tribunal civil, Me Fonie C. Norgaisse.</p> <p>Au lendemain de cette mésentente, un magistrat debout et un avocat en sont venus aux mains. Selon les témoignages, par inadvertance, l’avocat aurait piétiné le substitut. Celui-ci lui aurait tapé sur le dos à plusieurs reprises pour exiger des excuses. S’en sont suivis des échanges qui ont provoqué l’échauffourée. Le jeune avocat, qui s’est présenté comme une victime, aurait malmené Me Alcide, d’après plus d’un. </p> <p>« C’est le commissaire qui m’a tabassé. Il m’a même blessé. Je ne l'ai pas touché », s’est défendu M. Estimé. Pour sa part, le magistrat a choisi de garder le silence. Selon des révélations, une affaire de corruption aurait déjà mis les deux hommes face à face.</p> <p>Me Serard Gasius, chef du parquet près le tribunal de première instance des Gonaïves, ne digère pas ce spectacle de mauvais goût. Il comprend mal l’attitude de ces deux professionnels qui, en dépit de toute divergence, ont juré de ne pas profaner le temple de Thémis. « C’est vraiment honteux pour la justice ! », a-t-il tempêté. D’après Me Gasius, il est inconcevable de continuer à traîner le système judiciaire dans la boue. Le magistrat indique être en train de discuter avec le bâtonnier, Me Jaccène Jacques, en vue de trouver un modus operandi.</p> <p>Me Jean Lubin Paul, avocat au barreau, a déploré cet incident malheureux. Il appelle le substitut et son collègue à se dépasser afin de mieux gérer leurs émotions. Dans le but de garantir l’harmonie au sein du système, Me Paul invite tous les acteurs concernés à respecter les lois régissant l’exercice de la profession. </p> <p>Le 26 octobre 2018, le substitut commissaire Rosemond Alcide a été impliqué dans un scandale à la succursale d’une banque commerciale de la place. Il s’en était pris à un agent qui voulait le soumettre au contrôle de sécurité. Cela avait créé une vive tension. Pendant plusieurs heures, les clients ont été bloqués dans l’enceinte.</p> <p>Jodherson Cadet</p> </p>
<p><p>Dans ce bilan succinct de Michel-Ange Gédéon, en fin de mandat à la tête de la direction générale de la PNH, l’AIDH a évoqué le plan stratégique 2017-2021 de l’institution policière, lequel, selon l’organisme de droits humains, est à mi-chemin de son existence. Les réalisations dudit plan - document qui allait servir de boussole à la PNH - sont à moins de 15%, note l’AIDH. L'organisme de droits humains rappelle que la police ne peut marcher avec un estomac creux. </p> <p>L’AIDH a, de ce fait, dressé toute une liste de matériels prévus dans ce plan dont le corps ne dispose toujours pas pour accomplir sa mission. « Jusqu’à aujourd'hui, la partie haïtienne a décaissé 19 997 706 dollars américains, sur un total de 668 951 963 dollars américains, soit 14% environ. Faute de moyens, la PNH n'a pas pu acheter les deux hélicoptères prévus dans le plan, les quinze véhicules blindés dont elle a besoin pour lutter contre des bandits, les 15 camions antiémeutes pour mieux gérer les manifestations de rue, les cinq véhicules de transport d'armes et de munitions, etc.», constate l’AIDH, soulignant que l'ambition de faire de la PNH une institution publique de standard international est encore loin des objectifs fixés.</p> <p>À l’exception de la non-application de ce plan, l’Action internationale pour les droits humains accorde une note positive à l’administration Gédéon qui, soutient-elle, a fait des avancées importantes sur les plans technique et structurel. L’organisme de droits humains dit dresser ce bilan comme un moyen d’insister sur la nécessité de donner suite à certaines actions déjà entreprises, et d'attirer l’attention de la société civile afin qu'elle ait une vue plus objective de la gestion de la PNH dans le chaos troublant des dernières années.</p> <p>L’AIDH en a profité pour avancer des chiffres partiels de la DCPJ dans certains départements pour auréoler les résultats de cette administration dans la lutte contre la criminalité. La saisie de bateaux, de cocaïne, d’armes et d’argent illustre ce bilan.</p> <p>« 2 138 671 dollars américains ont été saisis suite à des infractions diverses relevant de la criminalité transnationale organisée: douze bateaux, dont neuf durant les années 2017 à 2018 et 268 kg de cocaïne et 412 kg de marijuana saisis, 370 armes à feu et 329 véhicules saisis, 729 personnes déférées au parquet, 1 108 personnes interpellées et déférées aux tribunaux », peut-on lire dans le bilan de l'AIDH notant les accomplissements de l'administration de Michel-Ange Gédéon. </p> <p>L’AIDH souligne que l’administration Gédéon a mis l’accent sur une approche répressive qui met la population à contribution dans la lutte contre la criminalité organisée. Pour cela, dénombre l’AIDH, elle a opté pour le « renforcement de la visibilité de la police à travers les rues, le renforcement de la POLIFRONT, son redéploiement dans d’autres points frontaliers terrestres, le redéploiement stratégique des unités tactiques dans les points stratégiques, le renforcement des mécanismes de renseignement, du BLTS, le renforcement de la capacité d’investigation de la DCPJ et des SDPJ, la restructuration des garde-côtes pour un meilleur contrôle de notre frontière maritime, la création de la direction des unités de maintien d’ordre ».</p> <p>Par ailleurs, l’AIDH informe d'une sensible augmentation dans l’effectif des agents de la PNH de 2016 à 2019, passant de 13 825 à 16 000 agents. Entre octobre 2017 et avril 2019, le nombre des femmes policières a augmenté de plus de 44%, mais ne représente que 10% de l’ensemble des effectifs, fait remarquer l’AIDH.</p> </p>
<p><p><strong>Le Nouvelliste (LN) : Quels sont vos commentaires sur l’issue de la mise en accusation du président Jovenel Moïse ?</strong></p> <p>Jerry Tardieu (JT) : Constitutionnellement, la séance de mise en accusation n’a pas été évacuée. Nous avons eu droit à une mascarade politicienne puisque l’acte d’accusation n’a jamais été lu par les députés soutenant l’accusation. Ces derniers ont dû quitter la salle avant le vote devant le refus obstiné du président Gary Bodeau de soumettre les minutes de la séance d’interpellation de Jack Guy Lafontant dûment signées. C’était une pièce à conviction capitale.</p> <p>De plus, il faut une majorité qualifiée des 2/3 pour passer au vote, soit 80 députés. Malgré cette exigence constitutionnelle, vers 5 h a.m., pendant que la nation était en profond sommeil, le président de la Chambre est passé au vote avec 66 députés présents dans la salle au dernier appel nominal (53 contre, 3 pour, 7 abstentions). Ce passage en force illégal et inélégant restera un précédent grave dans l’histoire parlementaire et un autre signe que la république est dans la boue et les institutions vassalisées. Cela est d’autant plus incroyable que le président Bodeau avait bien signifié en début de séance que pour le vote, il faudrait impérativement la présence de 80 députés.</p> <p><strong>LN : Le groupe minoritaire n’a pas voulu lire l’acte d’accusation. Pourquoi ? Etait-ce la bonne stratégie ?</strong></p> <p>JT : La lecture de l’acte de mise en accusation par le groupe minoritaire était liée à la soumission par Gary Bodeau des minutes dûment signées. C’était une demande légitime au regard de l’article 91 du règlement intérieur qui fait obligation au président du bureau d’apposer sa signature au bas des procès-verbaux. Si d’un point de vue technique cette exigence se justifiait toutefois, d’un point de vue politique , ce n’était pas une bonne stratégie.</p> <p><strong>LN : Bien des citoyens critiquent le fait que vous n’avez pas lu l’acte au regard de l’effet qu’il aurait </strong>pu <strong>avoir sur la population ?</strong></p> <p>JT : Je peux effectivement comprendre. Même parmi les députés de la majorité, certains étaient de cet avis. Mais nous avons préféré rester du bon côté de l’histoire et ne pas cautionner une manœuvre illégale et viciée à la base.</p> <p><strong>LN : Pouvez-vous nous donner des cas flagrants de violation de la Constitution par le président ?</strong></p> <p>JT : Ils sont légion. Dans le seul cas du dossier Dermalog, il y a eu violation de la loi du 10 juin 2009 fixant les règles générales de passation de marchés publics, violation du décret du 23 novembre 2005 établissant le fonctionnement de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif, violation des articles 2 et 3 du décret-loi de 2005 sur l’Office national d’identification (ONI), violation des articles 135 et 136.1 de la Constitution. Toutes ces violations sont clairement démontrées et documentées dans l’acte de mise en accusation que nous n’avons pas pu lire.</p> <p><strong>LN : Pourquoi avoir tant insisté sur les minutes de la séance d’interpellation du PM ?</strong></p> <p>JT : Pour une raison simple. C’est que la Chambre des députés avait pris acte devant la nation qu’il y avait violation de la Constitution avec la nomination illégale de quatre ministres qui ne remplissaient pas les conditions.</p> <p>Dans ce procès-verbal réclamé, le président Gary Bodeau avait donné acte publiquement aux députés interpellateurs que l’administration Moïse-Lafontant avait violé la Constitution en nommant illégalement quatre ministres qui ne remplissaient pas les conditions.</p> <p>Propos recueillis par Roberson Alphonse </p> </p>
<p><p>« Ville et gouvernance locale dans le cadre d’une politique publique de développement de la ville », c’est autour de ce thème que se déroule cette matinée-débat où chaque intervenant a fait valoir et ses points de vues sur les villes. C’est le cas de l’économiste Kesner Pharel qui a présenté les différents indicateurs à prendre en compte dans le cadre de la compétitivité des villes : « Quand on parle de la compétitivité des villes, il y a 12 piliers à considérer : les institutions, les infrastructures, les technologies de l’information, la stabilité macroéconomique, entre autres. Cette année, on a ajouté le capital humain (santé et compétence), le marché des biens et des services, le marché du travail, le système financier, la taille du marché », indiqué le patron du Group Croissance, soulignant que la taille du marché haïtien est plus petite que celles de la République dominicaine et de la Jamaïque bien que le pays a beaucoup plus d’habitants que ses voisins régionaux.</p> <p>L’économiste a aussi abordé la question de l’efficience de la gouvernance locale. Il a fait le point sur les différents points : « Capacité du service de santé, capacité des écoles, sécurité, efficience dans l’enregistrement, unité de promotion des investissements, conformité aux directives nationales, présence d’un plan d’aménagement du territoire, présence d’un plan de gestion de réduction des risques de désastres, ratio des taxes et impôts collectés par rapport aux revenus totaux de la commune, un score de transparence dans le système de gestion de performance au niveau du gouvernement local, un score de gouvernance économique dans le système de gestion de performance au niveau du gouvernement local. »</p> <p>A côté de ses indicateurs, le P.D.G. du Group Croissance a également fait mention d’un ensemble de sous-indicateurs pour faciliter le dynamisme économique : la taille de l’économie locale, le nombre de firmes, la croissance de l’économie, le coût du loyer, les universités, les banques... Ce sont des informations essentielles que les mairies doivent être en mesure de communiquer surtout quand elles veulent attirer des investisseurs dans leurs communes respectives. Sur le plan des infrastructures, elles doivent connaitre combien de kilomètres de routes, de chambres d’hôtel, d’heures d’électricité, de connexion aux technologies de l’information et de la communication dont disposent leurs communes. Les infrastructures de transport, les infrastructures sanitaires, le nombre de points financiers disponibles dans leurs communes sont des atouts importants pour inviter des investisseurs.</p> <p>En outre, l’économiste Kesner Pharel a souligné une nouvelle structure dont toutes les mairies devraient disposer. « Il faut une unité financière efficace au niveau des mairies pour chercher les ressources domestiques et sa part du gâteau dans le budget national. Les mairies peuvent aussi émettre des bons municipaux. Pour cela, elles doivent être bien gérés et auditée régulièrement par des firmes d’audit », a-t-il soutenu.</p> <p>Pour sa part, le géographe Hervé St-Preux a partagé avec l’assistance les différentes théories sur les villes. « La ville est dynamique. Elle est une production. La ville est un produit, c’est un vécu. La ville fait face à des problèmes. D’où la nécessité de la gouvernance urbaine », a fait comprendre le géographe. Quant à la gouvernance, il a fait savoir que c’est un ensemble de traditions, un ensemble d’institutions par lesquelles on exerce le pouvoir. La gouvernance a pour objectif le bien de tous, souligne-t-il, faisant référence à la définition de la Banque mondiale.</p> <p>Au cours de son exposé, M. Hervé St-Preux a défini la gouvernance urbaine. « La gouvernance urbaine n’est pas différente, mais elle se fait à une échelle beaucoup plus petite sur un espace plus réduit où les acteurs peuvent être plus nombreux et sont plus proches les uns des autres. C’est une question d’échelle. La gouvernance urbaine est la gouvernance d’une ville. Les citoyens sont de plus en plus présents dans la gouvernance urbaine que dans la gouvernance de façon générale », a- t-il expliqué.</p> <p> M. Hervé St-Preux a fait le point sur les services de base que toutes les municipalités doivent être en mesure d’offrir : la gestion des déchets et de recyclage et la gestion des risques et désastres (secouristes, pompiers, ambulanciers, stock de médicaments d’urgence). Il s’interroge sur la motivation des députés qui ont transformé le Service métropolitain de collecte de résidus solides (SMCRS), une structure régionale qui n’était pas efficace quand il était une structure nationale.</p> <p>De son côté, Olsen Jean Julien a parlé des grands projets et des commémorations sur le plan de la gouvernance. Un grand projet urbain, ajoute-t-il, est une chose complexe qui implique la mobilisation des capitaux, l’implication du pouvoir local ou national et de tous les acteurs. Il exige du temps et doit avoir un impact social, économique, politique et environnement.</p> </p>
<p><p>Définitivement, les violons ne s’accordent pas entre une grande partie de la population de l’avenue N et les institutions impliquées dans la réhabilitation de la route de cette zone. « Les travaux de réfection de la route ont trop duré », laissent entendre des habitants de cette localité. Au début, il était question d’un projet de douze à quinze mois. Mais trois ans après, une partie, la plus importante pour les habitants de la zone, n’est toujours pas encore réhabilitée. Ce qui a provoqué la colère de certains riverains. Tandis que le « Lot deux » du projet est complètement terminé, les habitants de la zone ont empêché la réception de cette partie. Selon les responsables, il s’agit d’un problème de communication. Les riverains n’ont pas établi la différence, expliquent les représentants desdites institutions, entre inauguration et réception provisoire.</p> <p>Le chargé de communication de l’Unité de construction de logements et de bâtiments publics (UCLBP), Lovinsky Bruissereth, et la coordonnatrice du programme d’aménagement intégré des quartiers informels de Port-au-Prince, Marie George Salomon, ont essayé d’exposer les raisons du retard. Ils ont dit identifier plusieurs complications. Ces dernières, selon madame Salomon qui est détentrice d’un doctorat en génie civil, sont à la fois d’ordre technique et administratif. La qualité du sol et le processus d’expropriation des propriétaires ont été indexés et les responsables laissent croire que ce sont les principaux obstacles auxquels est confronté la TECINA, la firme chargée de la réfection de la route.</p> <p>Les travaux sont entièrement financés par l’Union européenne (UE) et l’Agence française de développement (AFD). La question d’expropriation devrait être à la charge de l'État. Pour l’expropriation, une partie de ces fonds a été décaissée. Le retard est persistant à un point tel que pour une première fois, les bailleurs acceptent de se charger de l’autre partie. Toujours est-il, qu’il faut respecter les procédures. Ce qui demande du temps et c’est ce qui explique que le « Lot un » a si peu progressé et que les habitants de Baillergeaud ont autant de mal à rentrer chez eux.</p> <p>L’autre difficulté majeure réside dans la qualité du sol. Selon l’ingénieur responsable du chantier, François Michel Jean Pierre, le travail est plus compliqué qu’il ne le paraît. Il s'est gardé de donner certains détails pertinents mais a fait savoir que c’est en plein chantier qu’il découvre qu’il avait affaire à un sol rocheux. Ces détails, combien importants, n’ont pas été mentionnés dans la conclusion de l’étude. Ainsi, plusieurs engins de la compagnie ont subi des dommages. « On faisait allusion à un sol argileux, mais en grande partie le sol est rocheux et nécessite des considérations spéciales », a fait savoir l’ingénieur de la TECINA. Dans ce cas, un avenant est en cours de préparation. C’est ce qui permettra à la compagnie de continuer et de terminer le chantier d’ici la fin de l’année. </p> <p>Il s’agit d’un projet de 750 mètres linéaires. La largeur de la route varie entre 5 et 6 mètres. Le projet devrait déboucher sur le rétablissement du maillage routier entre les quartiers Pacot et Carrefour-Feuilles, la rénovation des quartiers de Baillergeaud et de Campêche. Il s’inscrit dans le cadre du programme d’aménagement intégré des quartiers informels de Port-au-Prince. Un programme visant à restructurer les quartiers précaires et à favoriser l’implication de la population dans la prise de décision pour la mise en œuvre de certaines actions pouvant aider à améliorer le cadre du bâtir. Il s’intéresse aussi à la connexion des différents quartiers informels de la capitale. La déception des habitants de Baillergeaud, de rue Chili, de Campêche… est que la route est encore infréquentable après tout ce temps. Ils annoncent plusieurs mouvements de revendication d’ici à la réouverture des classes pour forcer les autorités à tenir leurs promesses envers ces populations.</p> </p>
<p>Dans deux semaines, le 9 septembre, il est prévu la rentrée des classes en Haïti. Les parents se démènent comme un diable dans un bénitier pour joindre les deux bouts afin de rendre possible cette rentrée. L’éducation est un poste de dépenses des plus importants à côté du logement et de l’alimentation. La rentrée scolaire n’est jamais une mince affaire dans ce pays où les écoles sont non publiques à 90 %. Le financement de l’éducation ne veut pas dire grand-chose pour les élites et pour l’Etat lui-même. Le ministère de l’Education nationale dispose d’un budget d'environ 15 milliards de gourdes.</p><p>C’est la même litanie chaque année à la veille de la rentrée des classes, on parle à longueur de journée du financement des manuels scolaires. De moins en moins transparent, cette année, on ne sait même pas quels sont les manuels ou l’enveloppe allouée pour la question. Silence radio. L’absence de gouvernement a son poids dans cette affaire. Mais les années précédentes on n’a jamais pensé à institutionnaliser cette subvention qui peut prendre plusieurs formes : l’alimentation, la scolarité, le transport, la disponibilité des manuels, entre autres.</p><p>Pour la prochaine rentrée scolaire, le Fonds national de l’éducation (FNE) a indiqué lundi 19 août qu’il interviendra dans la réhabilitation d’écoles avec un budget de 250 millions de gourdes, la subvention des manuels scolaires à hauteur de 417 millions de gourdes, soit 80 % du montant total, la prise en charge d’un programme de cantine scolaire, qui sera mis en œuvre par le Programme national de cantines scolaires (PNCS), avec une enveloppe de 60 millions de gourdes.</p><p>L’institution apportera également un support évalué à 200 millions de gourdes aux écoles presbytérales, communales et protestantes ainsi qu’un appui au financement de mobiliers scolaires (45,9 millions de gourdes) et de matériels pédagogiques pour la petite enfance pour un montant de 20 millions de gourdes.</p><p>Les frais élevés que réclament nos écoles sont revenus dans l’actualité cette semaine. Un nouveau pas a été franchi, des parents ont finalement pris la décision de traîner devant la justice des directeurs d’école pour augmentation abusive de frais. Le commissaire du gouvernement a invité ces directeurs d’institutions scolaires à s’expliquer sur hausse des frais scolaires. </p><p>A titre d’illustration, les investissements publics, c'est-à-dire ceux effectués par l’État dans le système éducatif en Haïti, représentent seulement 20%. Les familles se chargent du financement de la scolarité de leurs enfants au moins à 80 % », avait déjà fait savoir Nesmy Manigat, économiste et ancien titulaire du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle. L’ex-ministre croit qu’une telle une situation mérite d’être redressée, puisque Haïti est l’un des rares pays où l’offre scolaire est assurée à 80 % par des acteurs privés.</p><p>Avec de tels budgets au fil des décennies où la part allouée à l’éducation ne dépasse jamais les 20% du budget global, avec un programme éducatif qui jette dans la rue des millions d’enfants année après année et des programmes inadaptés qui reproduisent les inégalités béantes de la société, le pays choisit sa voie dans le concert des nations. Celle de l’obscurantisme. Les citoyens que notre école forme sont inaptes à concevoir le développement socio-économique d’Haïti. </p>
<p> <p>L’année dernière, à la 26e édition du FIM, les mangues haïtiennes avaient déjà conquis les palais et l’odorat de plusieurs visiteurs. La délégation haïtienne avait profité de ce momentum pour présenter une vingtaine de variétés de mangues, les unes plus savoureuses que les autres.</p> <p>Cette année, la participation d’Haïti se situait dans la même lancée et consistait à présenter la richesse des vergers haïtiens en offrant au public 4 variétés de mangues. Fort de l’expérience de la 26e édition à laquelle Haïti était l’invitée d’honneur du festival, cette année, la délégation haïtienne se trouvait renforcée par l’implication de l’université, afin de tirer le meilleur parti de cet événement, notamment de la journée scientifique marquée par une dizaine de présentations à la fois techniques et scientifiques. C’était l’occasion pour les membres de la délégation, selon leur domaine d’intérêt, d’engager des discussions avec les représentants des autres pays producteur de mangues invités à ce festival.</p> <p>Haïti a profité de son stand et de l’affluence des visiteurs pour faire la promotion de deux documents portant sur le « symposium réalisé les lundi 22 et mardi 23 octobre 2018 » et le « catalogue » de recensement et de description, illustrations à l’appui, de 90 variétés de mangues. Cette activité tout à fait innovante s’inscrit dans le cadre des stratégies de diffusion de connaissances sur les mangues haïtiennes.</p> <p>Les réactions sur cette participation ont été instantanée. L’un des constats les plus émouvants de cet événement est la multitude de gens qui faisaient la queue devant le stand d’Haïti pour goûter aux saveurs des 4 variétés de nos mangues qui garnissaient les tables d’exposition. On estimait le flux des visiteurs qui questionnaient, goûtaient, félicitaient et sollicitaient, à plus de 60 personnes par heure. De l’avis de plus d’un, notre stand était le plus visité de tout le festival.</p> <p>La délégation haïtienne a découvert un public informé, orienté, déterminé et fasciné par la saveur des mangues d’Haïti. Suite au test de dégustation effectué sur les 4 variétés présentées au festival, deux ont davantage séduit les papilles du public : la mangue Doudous et la mangue Madan Blanc.</p> <p>Quant aux souvenirs laissés par ce festival, ils sont multiples. A noter qu’à cette 27e édition du FIM, la République dominicaine était l’invitée d’honneur. Notre satisfaction mitigée de l’année dernière allait refaire surface à la suite de l’exposé de la délégation dominicaine sur le niveau de progrès réalisés dans les exportations de mangues, après pratiquement quinze ans de travail et de rêves. Plus de 22 millions de dollars d’exportation pour une superficie totale plantée de 7000 hectares (alors qu’en 2003, seulement 1000 hectares étaient couverts de manguiers). Or, Haïti ne fait que régresser dans ses exportations avec moins de 2 millions de caisses depuis les cinq dernières années pour une rentrée d’environ 10 millions de dollars. </p> <p>Les recherches effectuées sur la mangue aux Etats-Unis, notamment en Floride, tant sur la catégorisation de la demande américaine, tant sur le typage génétique de quelques variétés présentées au premier jour du festival, ont inspiré les membres de la délégation sur les activités futures à réaliser pour maîtriser la diversité génétique de nos mangues et améliorer leur qualité.</p> <p>La présidente de Fruits et Légumes et membre de la FHARE, Ena Derenoncourt, a été présentée par ailleurs au gala des donateurs, comme l’un des contributeurs officiels du festival. Cette contribution, effectivement, s’était matérialisée à travers la donation d’une centaine de caisses de mangues des 4 variétés précitées qui ont orné la galerie des mangues du Fairchild Tropical Botanical Garden de Miami Florida.</p> <p>Cette 27e édition du FIM aura été un leitmotiv pour nous dans la matérialisation du rêve des membres de la FHARE, celui de promouvoir une production de mangues plus organisée, avec une participation et une implication forte de l’État, une production plus scientifique avec des retombées plus significatives sur l’économie globale et les conditions de vie des agriculteurs.</p> <p>Agr. Vilaire Guerrier</p> </p>
<p><p>Comprendre et maîtriser les forces de la nature en vue de satisfaire les besoins de l’homme est l’objectif visé par les responsables de la Faculté des sciences de la nature et de l’agriculture de l’Université de la Fondation Dr Aristide. Selon eux, cette faculté entend former annuellement un groupe d’étudiants qui, disent-ils, seront soumis à un curriculum qui tient compte des changements qui se produisent dans la nature.</p> <p>«Nous avons pour mission de former des professionnels qui peuvent servir prioritairement comme entrepreneurs, c'est-à-dire des gens qui vont produire pour augmenter la production nationale et des gens qui vont encourager la production nationale par l’encadrement de ceux qui sont impliqués d’une façon ou d’une autre dans la production des aliments, la protection de l’environnement et la préservation de la nature», a fait savoir l’ingénieur Arlan Lecorps, doyen de la FSNA.</p> <p>Arlan Lecorps estime nécessaire d’orienter la formation dans une direction qui puisse permettre l’émergence d’une nouvelle classe d’entrepreneurs meublant d’une pensée critique. «Nous formons des gens qui peuvent sortir des sentiers battus, qui seront capables de fonctionner hors de la routine », a ajouté le doyen de Faculté des sciences de la nature et de l’agriculture de l’UNIFA, soulignant que cette formation s’efforcera à tirer partie des 34 hectares qui entourent le cadre physique de l’UNIFA.</p> <p>Abordant la philosophie prônée par cette faculté, l’agronome Jean Maurice Déjean, responsable académique, a précisé que cette faculté compte offrir une formation d’une durée de 5 ans divisée en deux séquences pédagogiques. L'une sera sanctionnée par un diplôme d’agronomie générale, et une séquence de deux ans de spécialisation. «La FSNA compte offrir pour le moment trois types de spécialités : environnement, sciences et techniques des productions animales et une spécialité en sciences et techniques des productions végétales», a fait savoir M. Déjean, précisant que les spécialités seront sanctionnées par un diplôme d’ingénieur-agronome.</p> <p>Jean Maurice Dejean a fait savoir que la Faculté des sciences de la nature et de l’agronomie formera des intellectuels pratiques, capables de travailler en administration publique, de trava</p> <p>iller dans une entreprise agricole, de gérer une entreprise agro-industrielle et de créer et de gérer leurs propres entreprises. Il affirme que les inscriptions sont déjà en cours et que l’ouverture officielle de la FSNA est pour bientôt.</p> <p>À noter que les responsables de l’UNIFA viennent lancer officielle la Faculté des sciences de la nature et de l’agriculture 16 jours après avoir présenté le mardi 6 août 2019 sa nouvelle filière pédagogique en sciences économiques.</p> </p>
<p> <p>Bientôt, les anciennes musiques du répertoire haïtien, notamment celles des Frères Déjean, de Joe Trouillot ou de Guy Durosier pourront être disponibles sur Diskòb. La condition : elles doivent être enregistrées au Bureau haïtien du droit d’auteur (BHDA). « Cela va nous permettre de transformer les millions de fans et utilisateurs d’internet en Haïti en potentiels clients pour les musiciens haïtiens », se réjouit Andy Antoine, chef de projet à Diskòb.</p> <p>En échange, Diskòb devra verser 50 centimes par écoute au BHDA au profit des musiciens. « Diskòb dispose de trois mois de rodage et de six mois de grâce avant de mettre en application cette disposition », a informé Emmelie Prophète. La directrice du BHDA a par ailleurs informé que six mois de plus pourraient être accordés à Diskòb si les deux parties le jugent nécessaire.</p> <p> Ce protocole d’accord, selon les signataires, répond à la nécessité de la légalisation et au souci d’institutionnalisation de la musique comme métier en Haïti. « C’est pour cette raison que même si de nombreuses musiques sont déjà disponibles sur d’autres plateformes, Diskòb tenait à rencontrer les artistes et le BHDA pour obtenir leur autorisation », a fait savoir Andy Antoine. « Les artistes doivent exiger d’être payés pour leur travail », a enchaîné Emmelie Prophète. Ajoutant : « La musique ne peut pas être gratuite, elle a été créée à partir du travail acharné de nombreuses gens; ils méritent que leur travail soit rémunéré. »</p> <p>D’après Andy Antoine, d’autres entreprises travailleront avec Diskòb sur la question du paiement en ligne, comme Cash Mobile. Il a cependant averti que l’utilisateur pourrait télécharger les musiques, mais ne pourrait ni les conserver sur la mémoire de son téléphone, ni les partager avec d’autres personnes. « Nous voulons nous assurer de protéger les droits des artistes, et contrôler la diffusion de leurs œuvres », a souligné le responsable de projet de Diskòb.</p> <p>Ce protocole d’accord signé ce jeudi 22 août rentre dans le cadre des efforts pour protéger les droits des artistes. « Sachant que le BHDA et Diskòb ont des intérêts communs dans la sauvegarde et la protection des œuvres des artistes haïtiens, nous sommes entrés en pourparlers avec le Bureau dès la genèse de notre projet », a fait savoir Andy Antoine. De son côté, Emmelie Prophète dit être contente de toute l’énergie, de l’espoir, et de la bonne volonté des créateurs. « Je suis fière de signer cet accord », a-t-elle exprimé, comme si elle venait de remporter une victoire dans sa lutte contre le vol des œuvres des artistes haïtiens.</p> <p>L’application Diskòb compte aujourd’hui près de 5 000 téléchargements sur Playstore et son site internet est visité régulièrement. Ce qu’Andy Antoine considère comme un bon démarrage.</p> </p>
×
Download