<p> <p>« La situation est encore très fragile », résume la ministre du Tourisme, Marie-Christine Stephenson, jointe par téléphone par la rédaction pour un point complet sur l’évolution de la situation dans l’industrie touristique, des mois après l’opération peyi lock qui a eu des effets dévastateurs pour le secteur.</p> <p>La ministre en a profité aussi pour effectuer un retour sur son passage à la tête du ministère de la rue Légitime, qui n’a pas été de tout repos.</p> <p>« Depuis mon arrivée à cette date, il y a eu une grosse perte pour l’industrie touristique […] On a eu le « travel warning » qui est passé à 4, de gros chocs pour l’industrie avec des taux d’occupation [de chambres d’hôtel] extrêmement bas, proches de zéro, dans certaines régions et globalement entre 3 et 4% en février », concède la titulaire du ministère du Tourisme, pour qui la situation demeure fragile et mitigée, par régions.</p> <p>A en croire la ministre Stephenson, Jacmel souffre encore beaucoup, le Sud aussi, à cause de la situation à Martissant. A Port-au-Prince aussi, l’hôtel Le Plaza souffre énormément des manifestations. « L’amélioration qu’on a connue sur la Côte des Arcadins et au Cap-Haïtien ne se traduit pas encore à Port-au-Prince », reconnait Marie-Christine Stephenson, attribuant cette amélioration, observée aux mois de mai et de juin, à des dispositions prises par le gouvernement sur l’axe routier Port-au-Prince-Côte des Arcadins.</p> <p>Par ailleurs, la ministre Stephenson estime que l’avis de voyage du Département américain qui est descendu à 3 constitue un bon signal pour le secteur.</p> <p>En effet, la diplomatie américaine a émis, le mardi 11 juin 2019, un avis de voyage niveau 3 qui recommande à ses ressortissants de « revoir » leurs projets de voyage en Haïti, en raison de crimes, de troubles civils et d'enlèvements, le ramenant un cran en-dessous du niveau 4, « Ne pas voyager ».</p> <p>Pour Richard Buteau, à la tête d’un groupe propriétaire de quatre hôtels établis dans la zone métropolitaine, « on n’est pas encore sorti de l’auberge ».</p> <p>Malgré l’abaissement du niveau d’alerte pour Haïti par les Etats-Unis, l’hôtelier, contacté par la rédaction, dit ne pas constater encore d’amélioration substantielle car, poursuit-il, les touristes, de même que les tour-opérateurs, planifient un an à l’avance leurs vacances.</p> <p>Et, pour cause, le mois de juin qui vient de s’écouler, comparé à l’année dernière, montre combien le sous-secteur hébergement est sur le déclin, du point de vue de Buteau.</p> <p>« On a descendu toute la pente […] En 2018, la diaspora était quand même rentrée et le taux d’occupation des chambres tournaient autour de 40 à 50% contre 10% cette année », se désole Richard Buteau confiant que les hôtels faisant partie de son groupe accusent un taux d’occupation variant entre 10 et 15%.</p> <p>Une source qui connait assez bien le secteur a fait savoir au Nouvelliste que le taux d’occupation des chambres à Decameron pour le week-end écoulé tournait autour des 40%, mais pour ce début de semaine, il est redescendu à 10%.</p> <p>« Sur la Côte des Arcadins, pour le mois de juin, on compte deux tiers de clients en moins par rapport à l’année dernière », poursuit cette source dénonçant les routes bloquées à répétition et pointant du doigt également l’incapacité des institutions hôtelière à payer leurs employés.</p> <p>« Les taux de réservation dans le secteur des locations de voiture ont également chuté », note Raina Forbin, présidente de l’Association touristique d’Haïti (ATH), qui se dit contente du passage du niveau d’alerte de 4 à 3, même si les activités dans le secteur ne reflètent pas ce changement.</p> <p>« Les activités n’ont pas réellement repris […] Au niveau des arrivées à l’aéroport international Toussaint Louverture, on constate moins de vols vers Haïti […] Dans les provinces, ça va tout aussi mal », énumère la présidente de l’ATH saluant au passage le retour d’Haïti sur les plateformes en ligne même si les réservations pour l’instant « ne suivent pas ».</p> <p>« Le mois de juin n’a pas été bon », balance Raina Forbin, qui croise les doigts pour une éclaircie en ce mois de juillet et qui parie sur le mois d’août, coïncidant avec la saison des fêtes champêtres.</p> <p>« On augure quand même un été relativement chargé, attrayant pour la diaspora en particulier […] Avec l’abaissement de ce « travel warning », on est revenu sur Expedia, sur les grands sites de vente en ligne », assure la ministre Stephenson, annonçant « pas mal de programmations culturelles » pour la période estivale.</p> <p>« On espère que l’été va pouvoir être mieux parce que la diaspora est vraiment en attente », avance Marie-Christine Stephenson.</p> <p>Loin de partager l’optimisme de la ministre, Marie-France Petoia, présidente de l’Association haïtienne des agences de voyages, n’y va pas par quatre chemins pour déclarer que le sous-secteur voyage se porte très mal.</p> <p>« La diaspora ne veut pas rentrer. Les gens qui sont ici ne peuvent pas partir. Des deux côtés, les affaires ne marchent pas. C’est triste », lâche-t-elle laconiquement suppliant les autorités de mettre de l’ordre dans le pays. </p> <p>« L’impact sur le trafic aérien pour cet été reste timide […] L’aéroport n’est plus ce qu’il était auparavant », tempère un professionnel de l’industrie sous le couvert de l’anonymat.</p> <p>« C’est la diversification du produit touristique qui lui permet de se maintenir un peu mais la situation est fragile et très mitigée encore », admet la ministre Stephenson, arguant qu’un pan très dynamique dans le secteur demeure en attente d’une solution politique définitive qui aura un impact direct sur la sécurité.</p> <p>« Les infrastructures touristiques sont là […] On a beaucoup plus de chambres d’hôtel qu’on n’en a jamais eues à la suite de la reprise de ces dernières années mais en même temps il y a tous ces avertissements qui empêchent le secteur de prendre tout son envol », souligne la ministre qui n’entend pas pour autant baisser les bras. </p> <p>« De par son caractère transversal, le tourisme devrait être une priorité nationale », rappelle Raina Forbin, qui en a profité pour adresser un message de ralliement à la diaspora. « J’espère de tout cœur qu’ils ne nous lâcheront pas. »</p> </p>
<p> <p>Les pires craintes du mnistère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle sont dissipées. Sur tout le territoire, environ 150 000 candidats pour le bac unique traditionnel et la session des recalés ont participé aux examens de fin d’études secondaires. « Tout s’est bien passé à l’échelle du pays », s’est exclamé le responsable de communication du MENFP, Miloody Vincent, qui a dressé un bilan positif de la journée. Il a aussi salué la communauté éducative et les acteurs sociaux pour avoir accordé la priorité aux écoliers en cette période de crise sociale et politique afin d’assurer sans difficulté la réalisation de ces épreuves.</p> <p>Une trêve semble avoir été observée sur tout le territoire national. Dans la commune de Saint-Marc (Artibonite), cette première journée s'est déroulée dans le calme, sans incident à signaler. Tirant des leçons des évènements qui ont entaché la réalisation des examens de la 9e année fondamentale le mois écoulé et suite à certaines informations laissant croire que des individus se préparaient à les répéter, la commissaire de police Marie Diénane Borgelin Joseph a mobilisé ses troupes pour une réponse adéquate. Dans le but d'assurer la sécurité des participants, des agents de la PNH ont été placés dans les 11 sièges d'examens, 3 voitures et 4 motos patrouillaient en bloc la ville, a-t-elle déclaré.</p> <p>La situation était similaire dans le Plateau central (Centre) où les examens ont eu lieu quasiment au calme, hormis quelques irrégularités habituelles enregistrées. Contrairement aux examens précédents, sous surveillance policière, les épreuves se sont déroulées dans le département du Centre dans une atmosphère sereine. Les actes de violence et de tricherie n'étaient pas au rendez-vous. Les irrégularités enregistrées s’apparentent à un surplus de surveillants et des listes d'enregistrement incomplètes. Par ailleurs, des protestataires se sont fait entendre au niveau du bureau départemental du ministère de l'Éducation nationale pour des problèmes de fiche d’examens.</p> <p>À Jérémie, le directeur départemental du Ministère de l’Éducation nationale pour la Grand'Anse, Dauphin Jean Erneseau, a estimé que cette première journée des épreuves du baccalauréat dans sa ville a été une réussite. Les élèves, présents en grand nombre, ont pu subir les épreuves sans incidents. Des agents de la police nationale étaient aussi présents dans les centres d’examens pour garantir la sécurité des candidats.</p> <p>Les cas spéciaux : un véritable casse-tête</p> <p>Les incidents enregistrés par le ministère de l’Education nationale à l’échelle du pays sont les cas des 300 élèves à Port-au-Prince et plusieurs dizaines dans le Plateau central qui voulaient prendre part aux examens à tout prix. Le processus de validation réalisé par le MENFP n’était pas concluant en ce qui concerne s’ils ont réussi l’examen officiel de 9e année ou ont régulièrement suivi le cycle scolaire. « Sous toute réserve, ces candidats en difficulté de validation ont été acceptés en salle d’examens sans fiche avec autorisation spéciale du ministère. Pour ne pas pénaliser l'élève, il est autorisé à composer, mais après on va contrôler pour chaque cas suivant les procédures », a assuré M. Vincent. </p> <p>Ce problème est en effet récurrent. Les responsables du MENFP ont dénoncé des élèves qui ont tenté de frauder et de déjouer le système. L’année dernière, ils étaient 4 000 cas spéciaux. Cependant après analyse des dossiers, seulement 300 étaient éligibles (moins de 10 %). « Le jour des l’examens, ils protestent et essaient de nous manipuler, mais après vérification des dossiers on réalise que certains d’entre eux au final ne pouvaient être validés », a ajouté Miloody Vincent, qui rassure les candidats qui ont manqué l’épreuve de philosophie qu’ils pourront la subir au dernier jour.</p> <p>Le ministre Pierre Josué Agénor Cadet, en conférence de presse avant les examens, était monté au créneau contre l’attitude de certains directeurs d’écoles qui entrave le processus de validation des candidats. L’Office national de partenariat en éducation (ONAPE) - un organisme public - va plus loin en fustigeant l’inaction même du ministère face aux fraudeurs dans le système. L’institution a formulé depuis 2016 une proposition - concernant la validation des candidats aux examens officiels - qui établit une autorisation officielle à délivrer par les directions départementales en cas de passage à un niveau supérieur ou de changement d’école. En attendant, les solutions qui sont appliquées ne renforcent pas le système qui priorisent les compétences acquises et dûment évaluées.</p> <p>Avec les correspondants </p> </p>
<p><p>Le président de la Chambre des députés, Gary Bodeau, est « ouvert au dialogue et au consensus » dans le cadre des initiatives visant à doter le pays d’un gouvernement qui soit fonctionnel. Le lundi 8 juillet 2019, au terme d’une rencontre entre les députés à propos d’un problème lié à l’administration de la Chambre, le président dit admettre la nécessité d’un gouvernement au pays. Toujours est-il qu' « il ne faut pas chercher midi à quatorze heures », crache Gary Bodeau qui se veut clair : « Faire face à cette crise généralisée », caractérisée par des problèmes liés à l’économie, l’insécurité, l’éducation, l’environnement et la santé, nécessite un dépassement de soi de la part des acteurs politiques qui pourrissent la cité ».</p> <p>Dans cette conjoncture, Gary Bodeau veut se mettre dans son costume de rassembleur, bien sûr, à côté du président du Sénat Carl Murat Cantave. Le président Bodeau admet que ce « dépassement de soi » ne sera pas une mince affaire. Toutefois, il tient à rappeler aux acteurs que « les intérêts politiques priment sur les intérêts de groupes et les intérêts de groupes priment sur les intérêts individuels ». C’est en se basant sur cette formule, trop souvent appliquée à l’inverse, que Gary Bodeau invite le pouvoir et les différentes franges à faire « un geste » en laissant de côté la politique de la corde raide pour favoriser « un dialogue politique » dans le pays.</p> <p>Par ce plaidoyer que le député de Delmas dit avoir déjà mené dans l’ombre auprès des acteurs, il espère convaincre en ce qui concerne l’obligation d’avoir un « gouvernement de cohabitation » capable d’aborder la question de la gouvernance et l’affaire PetroCaribe entre autres. Pour Gary Bodeau, ce gouvernement doit être mené par un Premier ministre issu de la société civile ou de l’opposition si toutefois il y aurait accord entre les protagonistes. La seule condition est que ce Premier ministre soit capable de « concilier les intérêts des deux parties ». Pour Gary Bodeau, la cohabitation sera de même que quand « ces leaders politiques se retrouvent dans des restaurants ou dans les spectacles de danse offerts par leurs enfants qui fréquentent les mêmes écoles » à l’insu du peuple qu’ils manipulent.</p> </p>
<p><p>Les obsèques de Rospide Pétion, journaliste et propriétaire de Radio sans fin (RSF), assassiné le 10 juin 2019, ont été célébrées samedi dernier en l’église du Sacré-Cœur de Turgeau. Journalistes, hommes politiques, militants de l’opposition, parlementaires, parents et amis ont payé de leur présence pour rendre un dernier hommage à ce travailleur de la presse disparu à 45 ans. Le célébrant de la cérémonie, le révérend père François Joseph, a qualifié de brutal l’assassinat de Pétion. « Ils ont commis un nouveau meurtre. Il est tombé sous des mains assassines en accomplissant son devoir dans l’exercice de ses fonctions. Sa triste fin vient s’ajouter aux victimes de l’insécurité criante, de violences aveugles et de morts violentes qui détruisent notre pays », a déploré le prêtre, se disant profondément attristé par cette mort tragique. </p> <p>Le père François Joseph a campé le profil de Rospide Pétion un citoyen consciencieux, un Haïtien courageux, un bon père de famille, un époux modèle et un ami loyal et fidèle. « Que son sacrifice soit source de paix pour notre pays troublé et de conversion pour les sbires, les hommes de main et les tueur à gage », espère l’homme de Dieu. </p> <p>Très proche de Rospide Pétion, son cousin Martin Dembreville espère qu’un jour justice sera rendue à la victime. Martin Dembreville présente le défunt comme un homme docile et très attaché à son pays. « Il a eu un parcours dans la politique et dans la presse. Il croyait à la lutte pour la transformation de son pays, ce qui lui a valu l’emprisonnement et aujourd’hui son assassinat », regrette-t-il. </p> <p>Sa cousine Nadia Dembreville, pour sa part, qualifie l’assassinat de Pétion de méchanceté gratuite. “Sa mère est malade depuis 15 ans. Son père souffre d'alzheimer. Ceux qui lui ont enlevé la vie ont causé du tort à toute une famille. Il avait la possibilité de quitter le pays mais il ne l’a pas fait. Il aimait son pays. C’est vraiment dommage qu’il ait dû subir tout ça. Je ne crois pas qu’il obtiendra justice en Haïti mais j’espère que la justice divine sévira contre ses assassins », assène-t-elle. </p> <p>Un incident impliquant le juge d’instruction Bredy Fabien provoque la fin de la cérémonie </p> <p>Le célébrant François Joseph a dû mettre un terme à la cérémonie de manière prématurée. En effet, des agents de la PNH ont dû faire usage de gaz lacrymogène pour disperser un groupe de militants et exfiltrer le juge d’instruction Bredy Fabien, pris à partie alors qu’il participait à l’exposition de la dépouille du journaliste. Ces militants ont reproché au magistrat son ordonnance de « non-lieu » qui « décharge » le citoyen Jovenel Moïse de l'inculpation de blanchiment des avoirs. Le prêtre n’avait d’autre choix que de terminer la cérémonie alors que les participants étaient incommodés par le gaz lacrymogène. </p> <p>Le député Printemps Bélizaire faisait partie de ceux qui ont empêché que l’on s’en prenne physiquement au juge. Il a plaidé pour que les acquis démocratiques ne soient pas jetés aux oubliettes. « Au nom de la bataille que nous avons menée pour doter le pays d’un système démocratique, tout citoyen a droit à son opinion politique. Le juge doit pouvoir faire son travail librement. Si quelqu’un estime qu’il a mal pris une décision dans un quelconque dossier, il doit utiliser les recours prévus par la loi. Ce n’est pas l’agression physique qui va apporter une solution », a-t-il prêché. </p> <p>Après l’évacuation du juge, les militants ont érigé des barricades de pneus enflammés sur l’avenue Jean Paul II. Au moins un véhicule a été incendié dans cette artère. Les militants n’ont pas pu défiler avec le cercueil du journaliste comme ils l'avaient souhaité. L’inhumation du défunt a eu lieu à Fond-des-Blancs, sur ses terres, le même jour.</p> </p>
<p> <p>« Le départ du professeur Michel Hector nous touche et nous attriste profondément à l’UEH. Nous savions qu’il était malade mais nous ne nous attendions pas qu’il nous quitte si tôt. Il est une référence sûre pour notre université, pour l’intellectualité haïtienne et pour le pays en général », confie le recteur de l’UEH Fritz Deshommes, contacté par le journal. </p> <p>« Il y a l’historien de grand calibre, l’homme de science rigoureux, le défenseur de l’université et de l’enseignement public. Il y a surtout le patriote intransigeant, passionné de ce pays, de son histoire et de sa grandeur, l’intellectuel généreux, toujours prêt à partager sa science avec ses collègues, ses étudiants, ses interlocuteurs de tous bords, surtout lorsqu’il s’agit de mettre en exergue les valeurs populaires, les motifs d’espérance, les carrefours historiques qui auraient pu se révéler décisifs pour infléchir le cours de l’histoire nationale et imprimer à la nation un avenir plus sûr qui tienne de ses potentialités intrinsèques et de sa place dans l’histoire du monde », déclare le recteur, avant d'ajouter que l'UEH doit un vibrant hommage à Michel Hector. </p> <p>« Il est parti dans un moment très difficile pour le peuple. C’est une terrible perte, que ce soit pour l’Université d’État d’Haïti, la Société haïtienne d’histoire et de géographie, sa famille ou pour Haïti », estime, l’air secoué, l’historien Pierre Buteau, actuel président de la Société haïtienne d’histoire et de géographie qu'avait dirigée l'historien Michel Hector. </p> <p> « Je le regardais souvent avec admiration. Ma dette envers lui, c’est son savoir. Tout jeune, j’ai eu la chance de lire ses écrits, surtout ceux qu’il a produits en exil. Je crois que Michel Hector exprimait les deux formes de l’histoire. D’abord, l’histoire, sur le plan académique. Il était un très bon professeur. D'ailleurs son retour en Haïti après la chute des Duvalier a été bénéfique pour l’École normale supérieure (ENS) où il a étudié. Il a suscité pas mal de vocations dans la discipline historique. Ses étudiants l’aimaient. Ensuite, l’histoire dans son effectuation. L’histoire qui se fait. Il est donc non seulement un grand témoin, mais aussi un acteur de l’histoire contemporaine haïtienne », témoigne le professeur Pierre Buteau à la rédaction, campant un homme très ferme, direct et convivial.</p> <p>Le professeur Michel Hector avait fait de l’enseignement un sacerdoce. Presque toute sa vie a été consacrée à la formation d’un nombre incalculable d’hommes et de femmes qui composent aujourd’hui l’intelligentsia haïtienne. Il était d’une immense stature dont on ne cesse de vanter l’intégrité, martèle, pour sa part, Guerdy Lissade, vice-président de la Société haïtienne d’histoire et de géographie. </p> <p>«C’est un modèle pour nous tous, un homme d’une rare intégrité, attaché à ses convictions ». Les mots manquent au professeur Lissade pour camper le portrait de l’homme, du professeur et de l’historien que représentait Michel Hector à ses yeux. « C’est une perte énorme pour le pays. Ce type est un savoir devant lequel on ne peut que s’incliner », souligne le vice-président de l’Association haïtienne d’histoire et de géographie, attristé par le décès de son collègue. « C’est dommage pour l’université. Il est le créancier de beaucoup d’hommes de lettres dans ce pays, mais ceux-là qui se sont attachés à l’histoire », ajoute-t-il. </p> <p><br /> Le professeur Michel Hector avait milité au sein du Parti communiste haïtien (PCH) qui luttait contre le régime dictatorial des Duvalier. Une bataille qui lui a coûté des années d’exil. Il avait enseigné au Mexique. C’était un historien qui avait effectué beaucoup de recherches sur les luttes sociales en Haïti. Il s’inscrivait dans un combat permanent pour l’égalité des droits sociaux dans ce pays. Il avait une solide connaissance des faits sociaux dans le pays, rappelle Pierre Buteau. </p> <p>Au niveau du Conseil de coordination de la Faculté des sciences humaines (FASCH), le professeur Paul Gérôme Lacosse dit avoir appris la nouvelle avec stupéfaction. Pour lui, le professeur Hector était un grand collaborateur qui a enseigné l’histoire à la FASCH durant des décennies. « Il a encadré beaucoup d’étudiants dans leurs mémoires. Il a également animé des séminaires de formation au niveau de la méthodologie. « Il était animé par le sens du devoir et du travail bien fait. C’est une grande perte pour nous », relate le professeur Lacoste, avant de souligner l’intention des membres de la coordination de rendre un hommage public et mérité à l’endroit de cet illustre historien.</p> <p>Dans un article publié au journal, le professeur Laënnec Hurbon avait déja présenté Michel Hector comme un chercheur engagé, intégral et un modèle qui a su continuellement lier la théorie à la pratique. Pour lui, l’apport de Michel Hector à l’enseignement de l’histoire, notamment celle de la révolution haïtienne, est immensément considérable.</p> <p>Le professeur Michel Hector a dirigé le Centre de recherches sociologiques et historiques. (CRESOH). Il a également présidé le Comité du bicentenaire de l'Indépendance d'Haïti (2009). En 2016, le laboratoire « Langage, discours et représentations » (Ladirep) lui avait remis la « médaille Jean Price-Mars» pour ses différents travaux accomplis dans le domaine de la recherche en sciences humaines et sociales.</p> </p>
<p><p>Il a plu la veille au soir. Entre Martissant et le Théâtre national, les petits bassins versants non traités, les ravines non curées et les rigoles limoneuses ont déversé leurs viscères, un mélange de boue puante, de carcasses de chiens en décomposition, d’alluvions et de fatras de toutes sortes. Sur ce tronçon qui connecte Port-au-Prince à cinq départements du grand Sud, des courageux, à pied, à moto se sont frayés un passage dans cette fange, à moins de cinq minutes du Palais national et des principaux centres du pouvoir politique et économique.</p> <p>Pour d’autres usagers, gens ordinaires, élèves attendus aux examens du bac, le lundi 8 juillet, il n’y avait pas que le calvaire de la dégradation environnementale, de la gestion désastreuse des déchets, de l’inefficience du service préposé des TPTC pour libérer la voie publique à affronter. Les bandits, comme c’est le cas depuis plus d’une semaine, ont fait parler la poudre.</p> <p>Des coups de feu à l’arme automatique ont été entendus. « C’est comme ça à chaque averse », s’est désolé un habitant de la zone. « Les déchets d’aujourd’hui se sont ajoutés, à certains endroits, à la boue et aux alluvions charriées par l’orage de la semaine, lors du match d’Haïti face au Mexique », a-t-il expliqué avant de manger sa colère. « Mais le pire, a-t-il insisté, c’est que nous sommes aussi prisonniers des bandits qui font parler la poudre depuis plusieurs jours, voire des semaines dans plusieurs quartiers limitrophes de Martissant ».</p> <p>Pour cet habitant le pays est à la dérive. « L’inertie des autorités me fait enrager alors que les tirs à l’arme automatique sont devenus notre lot quotidien», a tempêté cet homme dans la cinquantaine. « Vendredi soir, on pouvait croire qu’on était en Syrie. Samedi, entre 1heure et 3 heures de l'après-midi, cela a continué. Dimanche et ce lundi aussi. Il ne se passe pas une heure sans entendre une détonation », a expliqué un autre résident de ces quartiers qui s’est confié au journal, requérant l’anonymat.</p> <p>« Tout le monde sait ce qui se passe. Ce sont les bandits de Baz Pilat, de Grand-Ravine et de Cité de Dieu qui s’affrontent. Leur but est le même, contrôler plus de territoires pour instaurer le racket des commerçants, prendre le contrôle de la vente de l’eau et du courant électrique. Le contrôle de ce tronçon de route offre des possibilités de rançonnement aussi d’automobilistes. Ceux qui résistent, ceux qui ne se couvrent pas en payant voient parfois leurs véhicules détournés, leurs cargaisons volées, a expliqué cette source au journal.</p> <p>Par rapport à cette zone rouge, de janvier à mars 2019, l'hôpital Médecins sans frontières (MSF) dit avoir soigné 237 blessés par balle au centre d’urgence situé à Martissant. MSF, lit-on sur le site internet de l’institution, observe que c’est presque deux fois plus de cas enregistrés l’année dernière, à la même période. Durant le mois de juin 2019, en seulement deux semaines, du 9 au 25 juin 2019, les médecins dudit centre se sont occupés de 49 patients blessés par balle, dont neuf ont eu des blessures mortelles. MSF est inquiet de la situation, car après le manque de financement, à présent s’ajoute l’insécurité qui a « un impact direct sur les soins de santé » en Haïti.</p> <p>À côté des conséquences sanitaires, l’impact de cette situation sur l’économie des départements du grand Sud n’est plus à démontrer. Le tourisme casque, le transport de marchandises est grevé d’une hypothèque payée souvent au prix du sang. Les histoires de camionneurs braqués, de marchandises détournées qui devaient être livrées à Jacmel, aux Cayes... sont nombreuses. « Nous avons beaucoup de problèmes. Nous ne pouvons plus travailler. Les véhicules des transports en commun, de transport de marchandises et de véhicules privés sont systématiquement attaqués. Avant, le Bicentenaire était un point chaud que l’on pouvait contourner. Maintenant, la 5e avenue est devenue dangereuse. Au fait, à l’extérieur de Port-au-Prince, sur les routes nationales, il y a des points, non loin des dos d’âne, où les camionneurs se font attaquer », a déploré le syndicaliste Mehu Changeux. « La situation a des impacts sur la capacité des camionneurs à honorer leurs créances vis-à-vis des banques », a poursuivi Mehu Changeux, qui rapporte des témoignages de ces derniers. « Les bandits ont des armes de guerre en leur possession », a expliqué le syndicaliste.</p> </p>
<p><p>Chers compatriotes,</p> <p> Grande a été ma surprise de vivre votre vigueur dans une lutte à nulle autre pareille. Lutte contre une dilapidation, laquelle conçue comme un crime contre l’humanité surtout dans la priorité de l’improvisation en lieu et place des politiques publiques. Dans cet interstice, l’esprit de la volonté de détruire est bien présent et, je ne vais perdre le temps d’en faire une liste. Ces criminels ! Croyez-moi, ce système est tellement empoisonné, que bien des retards sur le traitements des dossiers seront enregistrés ! Heureusement, vous adulez tant d’autres jeunes qui sont des rêveurs de l’autre Haïti par votre conviction jugée ferme et inébranlable malgré quelques traîtrises !</p> <p>Cependant, votre proposition de 4R me place dans une inquiétude sans merci. J’argumente dans quelques brèves lignes malgré la vive profondeur existante.</p> <p>Ripti ou rupture n’a aucun contenu sur lequel on peut baser les principes d’une société. C’est la quintessence des propositions qui marqueront le propre de cette rupture. Absolument pas la rupture dans son ipséité. Aucun contenu !</p> <p>Redresman ou redressement. Cela marque une incohérence totale avec ce que vous prônez dès le début qu’est la : table rase (taboula rasa). Le redressement constitue à utiliser une bonne partie déjà existant et modifier l’autre alors que la taboula rasa ne suppose pas un redressement mais…vous le savez mieux que moi. Dans le cas contraire, incohérence.</p> <p>Redinamizasyon ou Redynamisation. Redynamisation des valeurs sociales ou politiques ? Dur boulot. Redynamisation des projets ou des actions publiques de développement. Ces projets, ces actions, ces valeurs qui sont mis en question par tout l’imaginaire collectif, comment penser une redynamisation ? En quoi consisterait-elle ? Encore incohérence avec la taboula rasa !</p> <p>Rigè ou Rigueur. Mes chers contemporains, savez-vous que la rigueur a une portée de « dictature » dans le discours politique ?</p> <p>Veuillez agréer l’expression de mes plus profonds respects.</p> <p>Wilguens Régis</p> <p>Petrochallenger engagé sous aucun regroupement. L’a priori.</p> </p>
<p><p>13 morts en une semaine dans des accidents de la voie publique</p> <p>104 victimes, dont 13 morts et 91 blessés, ont été recensées par Stop Accidents pour un total de 32 accidents de la voie publique, au cours de la semaine allant du 1er au 7 juillet 2019. La majorité des personnes tuées sont des jeunes. Ces derniers sont victimes d’accidents de moto. Les zones concernées par ces accidents sont : Aquin, Canapé-Vert, Léogâne, Carriès, Petit-Goâve, Carrefour, Port-de-Paix, Jean Rabel, Plaine du Nord, Camp-Perrin.</p> <p>L’actrice britannique Joanna Lumley en Haïti</p> <p>Le ministère du Tourisme a annoncé, sur son compte Twitter officiel, la présence de l’actrice britannique Joanna Lumley en Haïti, ce lundi 8 juillet 2019. Elle est la présentatrice de documentaire de voyages la plus populaire du Royaume-Uni. Joanna Lumley est accompagnée d’une équipe pour le tournage d’un documentaire intitulé « Hidden Caraïbe » pour la chaîne britannique ITV. </p> <p>Un inspecteur de police assassiné dans un commissariat à Bassin Bleu</p> <p>L’inspecteur de police Johnny Brisset, affecté au commissariat de Bassin Bleu, a été mortellement blessé par balle, le samedi 6 juillet 2019. L’agent de police était à l’intérieur dudit commissariat, quand deux individus armés y sont entrés et l’ont abattu. Atteint de plusieurs projectiles, le policier est décédé le 7 juillet au centre hospitalier La Providence. </p> <p>Grève illimitée au ministère des Affaires sociales et du travail (MAST)</p> <p>Des employés du syndicat du MAST du travail ont entamé un mouvement de protestation le lundi 8 juillet à l’avenue Charles Sumner pour réclamer plusieurs mois d’arriérés de salaire. Les protestataires ont dénoncé le dysfonctionnement de l’institution depuis la censure du gouvernement de Jean-Henry Céant, les manœuvres de corruption du ministre de tutelle Marie Françoise Gelin et du directeur général Rudy Hérivaux qui ont délogé leurs bureaux pour ne plus se présenter au ministère alors qu’ils continuent à profiter des privilèges de leur fonction.</p> <p>Insécurité à Marchand</p> <p>La voiture du commissaire de police René Dufresne a été la cible de plusieurs projectiles alors qu’il se rendait chez lui à la rue Christophe le lundi 8 juillet. L’agent de Police, qui s’est rendu en urgence à l’hôpital, a déclaré être blessé légèrement par des éclats de vitre.</p> <p>Protestation aux abords du Lycée du Cent-cinquantenaire</p> <p>Des postulants aux examens du bac, en colère pour n’avoir pas reçu leur fiche d’examen, ont lancé un mouvement de protestation improvisé à la rue Capois au cours de la 1ere journée des examens de fin d’études le lundi 8 juillet. Ils ont paralysé la circulation en incendiant des pneus devant les locaux du Lycée du Cent-cinquantenaire.</p> <p>Multiplication des cas de blessés par balles à Martissant</p> <p>L’hôpital Médecins sans Frontières a fait le décompte de 49 blessés par balle dont 9 mortellement en moins de trois semaines de Juin 2019. 237 personnes blessées par balle ont jusque-là reçu des soins à l’agence de Médecins sans Frontières située à Martissant.</p> <p>La COPAH met en garde la communauté internationale</p> <p>La Conférence des pasteurs haïtiens, dans une note ouverte adressée à l’ambassade des Etats Unis le lundi 8 juillet, a dit déplorer les propos tenus par l’ambassadeur Michèle Jeanne Sison le 3 juillet dernier lors de la commémoration de la fête de l’Indépendance des Etats-Unis par l’ambassade. La COPAH a qualifié de raciste et de discriminatoire le comportement de l’ambassadeur assimilé à de l’ingérence. La COPAH a tiré l’article 41-1 de la convention de Vienne de 1961 pour rappeler à l’ambassadrice les distances des ambassadeurs des affaires internes du pays dans lequel ils sont accrédités.</p> </p>
<p><p>Contrairement aux examens de la 9e année fondamentale qui s’étaient débutés sur fond de panique dans la région métropolitaine, vu les diverses tentatives de perturbation visant à empêcher leur réalisation, ceux du bac se sont déroulés dans le calme.</p> <p>«Tout se déroule parfaitement bien dans ce siège qui devait accueillir 420 candidats », a affirmé un responsable d’un centre d’examens de la capitale. Au lycée Fritz Pierre-Louis, des agents de la PNH font des va-et-vient. Selon le responsable du centre, Verna Mardi, un véhicul du parquet de Port-au-Prince avait aussi visité le siège dans la matinée. La seule anomalie, c’est le nombre d’absents qui paraît beaucoup trop élevé. Le responsable dit avoir recensé entre sept et huit absents par salle de classe.</p> <p>Le constat n’est pas différent au lycée Toussaint Louverture, où les candidats viennent de terminer les examens de philosophie. Plusieurs dizaines se sont réunies dans la cour pour discuter des épreuves, qui selon leurs dires, étaient à leur portée. Dans ce centre, les bacheliers en situation d’irrégularités (cas spéciaux), ont reçu l’autorisation du MENFP pour subir le deuxième examen. «Nous devions accueillir environ 400 candidats. Par contre, des bacheliers en situation irrégulière étaient nombreux devant la barrière ce matin. On vient tout juste d’obtenir l’accord des responsable du MENFP, ils sont à présent autorisé à subir les épreuves comme tous les autres candidats», a déclaré le responsable du siège, Rodrigue Duverger.</p> <p>Des agents de la Police communautaire éducative (EDUPOL) ont été remarqués dans les parages de ces centres, notamment le lycée du Cent-Cinquantenaire, Le Nouveau Collège Bird, le lycée Marie- Jeanne en vue de garantir la sécurité des candidats. Environ une vingtaine de candidat en situation irrégulière ont été aussi accueillis au lycée du Cent-Cinquantenaire. Parallèlement aux autres, ils ont réussi à subir les deux épreuves de la journée. La responsable, Mona Bernadelle, a indiqué que les copies des examens et le matériel utile à la réalisation des examens étaient arrivés à temps. Plus loin, elle a déclaré avoir recensé une dizaine d’absents dans une seule salle alors que dans les autres ils sont au nombre de sept et de huit.</p> <p>À noter que les représentants du MENFP, de la Police nationale d’haïti (PNH) et le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Paul Éronce Villard, avaient confié vendredi, avoir pris toutes les dispositions nécessaire pour le bon déroulement des examens du baccalauréat. </p> <p>Schella Louis Juste</p> </p>
<p><p>Il y a de cela un siècle, les Américains modernisèrent la collecte des impôts et des droits de douane en Haïti. Un siècle plus tard, ce sont encore les Américains qui sont à la manœuvre pour permettre à quatre institutions haïtiennes de pouvoir se parler en temps réel.</p> <p>Grâce au projet IFMS (Integrated Financial Management System), la Direction générale des impôts (DGI), l’Administration générale des douanes (AGD), l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) et le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) vont pouvoir échanger en temps réel des données financières.</p> <p>C’est une grande première dans la lutte pour la bonne gouvernance et contre la corruption. Ce pas, ce saut, cette révolution était souhaitée depuis des années par ceux qui constatent d’un simple coup d’œil sur les statistiques disponibles comment des hommes d’affaires, avec ou sans la complicité de fonctionnaires, détournent les taxes dues à l’État haïtien, sous-évaluent les rentrées déjà sous-facturées.</p> <p>L’USAID a financé au bénéfice de l’État haïtien, à hauteur de plus de dix millions de dollars, la mise en place des mécanismes de ce système intégré de gestion financière (Integrated Financial Management System). Les objectifs annoncés visent à réduire la contrebande, à combattre l’évasion fiscale et aussi à mobiliser des ressources internes pour le développement d’Haïti. « C’est un pas essentiel dans la lutte contre la corruption », rapporte Martine Isaac, qui a écrit l’article du Nouvelliste relatant la cérémonie de clôture du projet le vendredi 5 juillet dernier.</p> <p>« Lancé en 2014, sur une durée de trois ans avec une extension d’une année, le programme IFMS a permis au gouvernement haïtien de faire l’acquisition et l’installation de matériel informatique ainsi que des séances de formation pour ses cadres et son personnel spécialisés afin d’améliorer la gestion des finances publiques et proposer aux citoyens haïtiens un système fiable, transparent et efficient. »</p> <p>Les équipements sont en place. Les hommes sont formés. Les lois existent. Reste que le miracle doit se produire : que les taxes perçues augmentent. Pour cela, il faudra la volonté de collecter au nom et pour l’État ce qui lui est dû.</p> <p>De plus en plus, ces dernières années, nous avons assisté à la mise en place de mécanismes systématiques de détournement des recettes publiques ou de renonciation par l’État à ce qui lui est dû.</p> <p>Il n’y aura pas de développement, ni d’aller-mieux, ni de situation moins pire en Haïti si l’État devient plus pauvre pendant que le produit intérieur brut augmente. Il n’y aura pas de réduction de la misère si les plus riches ne paient pas de taxes. Les Américains essaient de nous expliquer ce rapport de cause à effet depuis plus d’un siècle. Mais nous faisons à notre guise, avec les conséquences que l’on sait.</p> </p>
<p> <p>L’incident s’est produit samedi vers midi sous la route des Dalles, non loin de l’église Maranatha. À l’intérieur du véhicule se trouvait Pédrica St-Jean, responsable de protocole à la Chambre des députés. Elle venait d’assister aux funérailles du journaliste Rospide Pétion, assassiné le 11 juin dernier. Elle devait se rendre à un mariage à l’église St-Michel de Fontamara, rapporte le parlementaire, ajoutant avoir demandé à son chauffeur de la déposer. « Accompagné de plusieurs personnes, j’avais décidé de faire le chemin à pied », raconte Printemps Bélizaire soulignant qu’il devait se rendre également audit mariage. Le parlementaire estime que Pédrica St-Jean et son chauffeur ont été pris dans une embuscade. Le véhicule était encerclé par des hommes lourdement armés, selon ce qui lui a été rapporté. Ceux qui étaient en face du véhicule tiraient en l’air et ceux qui étaient à l’arrière tiraient en direction du véhicule, précise le parlementaire.</p> <p>Pédrica St-Jean a reçu un projectile au dos. Sur les photos qui circulaient sur les réseaux sociaux, plusieurs impacts de balles sont visibles à l’arrière du véhicule, une Toyota Land Cruiser immatriculée IT 05857 de couleur grise. Il y a aussi un impact sur le siège avant à côté du chauffeur. « La personne qui a tiré en direction de la voiture avait un objectif bien déterminé. Elle avait une mission. C’était une attaque planifiée dont j'etais la cible. Je n’aurais pas survécu si j’étais à l’intérieur de la voiture », affirme le parlementaire. Il raconte qu’après l’attaque, les individus se sont approchés de la voiture et ont demandé pour lui. Il informe que vendredi soir, la veille de l’attaque, des individus armés à bord d’une Land Cruiser de couleur blanche ont été remarqués à la rue de l’Enterrement, tout près de sa résidence.</p> <p>Le Secteur démocratique et populaire a dans une note dénoncé une tentative d’assassinat contre la militante Pédrica St-Jean sur la route des Dalles le 6 juillet. « Des informations vérifiées par le Secteur démocratique et populaire montrent clairement que c’est le dirigeant du secteur démocratique et populaire Printemps Bélizaire qui a été ciblé par les assassins qui défendent le pouvoir PHTK », d’après la note du Secteur démocratique et populaire.</p> <p>Les dirigeants de l’opposition accusent le président Jovenel Moïse qui, selon eux, continue de creuser son trou quand « il choisit de mener depuis une année une répression systématique partout dans le pays contre une nation qui décide de lutter et de protester contre un système caractérisé par l’injustice sociale ». Le Secteur démocratique et populaire rappelle au président Jovenel Moïse et à tous les « assassins zélés du pouvoir PHTK » qu’ils auront à rendre compte de leurs actes de corruption, d’assassinat, de massacre et de répression dans un avenir proche. Les membres du Secteur démocratique et populaire dénoncent un « climat de répression et de guerre » instauré par le numéro un de la nation.</p> <p>André Michel, Schiller Louidor et Marjorie Michel dénoncent « le débarquement par le pouvoir de Jovenel Moïse de containers d’armes dans de nombreux ports du pays et spécialement à Miragoâne ».</p> <p>Pédrica St-Jean se trouve dans son domicile pour le moment après avoir subi une intervention chirurgicale, selon Printemps Bélizaire.</p> </p>
<p><p>Le jeudi 4 juillet 2019, à 10 h 33 a.m. (heure locale), un séisme de magnitude 6.4 est survenu près de la ville de Ridgecrest en Californie, suivi d’au moins 250 répliques de magnitude 2.5 ou plus. 34 heures après, soit le 5 juillet à 8 h 19 p.m., un autre séisme de magnitude 7.1 s’est produit à 15 km de profondeur et dont l’épicentre est situé à seulement 11 kilomètres au nord-ouest du précédent. Ces séismes ont déclenché des incendies dans certaines infrastructures mais aucun mort n’était à déplorer.</p> <p>Ces séismes se sont produits dans l’une des zones sismiques les plus actives dans le monde. La faille de San Andreas, la principale de la région, est la limite entre les plaques Pacifique et Amérique du Nord qui coulissent l’une par rapport à l’autre à une vitesse moyenne de 35 mm/an. Une vitesse de déplacement 5 fois plus élevée que celle d’une faille du même type: la faille d’Enriquillo, la principale faille du sud d’Haïti. La faille de San Andreas est donc susceptible de provoquer de plus grands et de plus fréquents séismes que la nôtre. Le plus fameux reste le séisme meurtrier du 18 avril 1906 mettant en ruines la ville de San Francisco.</p> <p>Le 7.1 était-il une réplique du 6.4?</p> <p>Un tremblement de terre provoque du désordre en libérant des contraintes autour de lui. Les aspérités et les failles adjacentes se trouvent ainsi fragilisées et se mettent à rompre à leur tour dans les heures, jours et les semaines suivant le séisme principal. La quantité de répliques décroit avec le temps (1). Il y a donc 10 fois moins de répliques le dixième jour que le premier. Que peut être la magnitude de ces répliques? La loi de Gutenberg-Richter (2) permet de prévoir la distribution des répliques en fonction de leurs magnitudes. En guise d’énoncé, prenons l’exemple d’un séisme de magnitude 6. Ce séisme est capable de provoquer une réplique de magnitude 5, une dizaine de répliques de magnitude 4, une centaine de magnitude 3, et ainsi de suite.</p> <p>Cette loi prévoit aussi qu’on peut remonter l’échelle des magnitudes. Pour l’exemple du séisme de magnitude 6, il y a une chance sur 10 qu’il provoque un séisme de magnitude 7, une chance sur 100 qu’il provoque un séisme de magnitude 8. Dans ce cas, les séismes provoqués par le séisme principal sont considérés comme un autre séisme à part entière plutôt qu’une réplique classique. Le séisme de 6.4 du 4 juillet 2019 est un précurseur du 7.1, comme c’est souvent le cas des séismes californiens.</p> <p>L’investissement américain</p> <p>Depuis le séisme dévastateur du 18 avril 1906 faisant 3 000 morts à San Francisco et dans d’autres villes voisines, l’investissement des américains dans la réduction du risque sismique est sans appel. Si la Californie est l’une des régions du monde les plus à risque sismique, elle est la région la plus surveillée du monde. On ne compte plus les laboratoires et les fonds destinés à la recherche dans ce domaine. Des réseaux denses d’instruments installés le long de la faille de San Andreas permettent de déceler le moindre tressautement de celle-ci. Ne parlons pas des constructions parasismiques qui sont une nécessité.</p> <p>Alors, enregistrer zéro mort lors d’un séisme de magnitude 7.1 précédé d’un 6.4 est loin d’être un coup de chance. Il y a du travail derrière. Et le résultat est savoureux. L’expérience américaine nous montre une fois de plus que le travail paie. Les dirigeants américains ont compris que rien n’était plus important que la protection de leurs concitoyens.</p> <p>En 2010, pour la même magnitude (M 7), Haïti a eu droit à la catastrophe du siècle: 230 000 morts, 300 000 blessés, 1.5 million de sans-abris et la perte de 120% du PIB. Ce bilan est inadmissible compte tenu de la magnitude du séisme. Des séismes de magnitude 7, il y en a une vingtaine dans le monde chaque année. Haïti a payé au prix fort les mauvaises politiques de ses dirigeants en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire. Ont-ils appris les leçons en vue de protéger la population? Près de 10 ans après ce séisme, les constructions anarchiques continuent de plus belle et les dirigeants se partagent les maigres ressources de l’État. La dilapidation du fonds PetroCaribe est un exemple parfait montrant que ces derniers n’ont qu’une mission: piller et partir.</p> <p>1.- Omori, F. (1894). On the after-shocks of earthquakes (Vol. 7). The University.</p> <p>2.- Gutenberg, B., and C.F. Richter (1954). Seismicity of the Earth and Associated Phenomena, 2nd ed.: Princeton University Press, Princeton, New Jersey, 310 p.</p> </p>
<p><p>John Pycar Byron, anthropologue et professeur à l’UEH</p> <p>J’ai commencé à connaître vraiment le professeur Michel Hector au travers de ses interventions publiques et de certaines activités de la Fondation Ulrick Joly (FUJ) qu’il dirigeait au début des années 1990. C’était après son retour d’exil du Mexique au cours duquel il a poursuivi une carrière universitaire entre les années 60 et les années 1980. Dans ces années 1990, il consacra ses recherches au mouvement syndical et aux luttes populaires en Haïti. Sa publication « Syndicalisme et socialisme en Haïti » avait reçu le deuxième prix de la Société haïtienne d’histoire, de géographie et de géologie (Shhgg) en 1987. Michel Hector était de cette génération de ce qu’on pourrait appeler « La nouvelle histoire », haïtienne formée au Département des sciences sociales de l’École normale supérieure (ENS), influencée par l’École des Annales. Historien chevronné, reconnu pour ses travaux dès la fin des années 1960 et le début des années 1970, il a poursuivi ses recherches en Haïti en tant qu’acteur de la société civile, en dehors du cadre institutionnel public (qui n’existait pas à l’époque), quoiqu’il ait été professeur au Département des sciences sociales de l’ENS, à l’Université d’État d’Haïti (UEH).</p> <p>« Le professeur Michel Hector est un pionnier dans l’institutionnalisation de la recherche à l’UEH. Il a fondé, à la FASCH, avec le professeur Luc Smarth le Centre de recherches historiques et sociales (Crehso) et sa revue Itinéraires. Il est parmi ceux qui ont contribué à faire reconnaitre à l’UEH l’activité de recherche comme une tâche à part entière du professeur d’université (qu’on prend trop souvent en Haïti tout simplement pour un donneur de cours payés à la pièce)…Il fut surtout un penseur libre, un homme de science non attaché à une vulgate quelconque ».</p> <p>La reconnaissance de l’UEH envers le professeur Michel Hector est d’autant plus grande qu’il n’avait aucun intérêt particulier à s’engager dans cette voie. Son statut de professeur chevronné reconnu, sa notoriété pouvaient lui assurer des financements pour continuer à entreprendre ses recherches en tant qu’acteur privé dans une ONG, ou simplement comme un chercheur rattaché à une institution étrangère. Mais il avait en vue le renforcement du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Il tenait à faire de la recherche une affaire publique, une affaire d’Etat (à ne pas confondre avec l’affaire d’un gouvernement).</p> <p><strong>Jean Alix René, professeur à l’Ecole normale supérieure</strong></p> <p> « Michel Hector est une personnalité aux dimensions multiples. J’ai eu l’honneur de collaborer avec lui entre 1998 et 2001 quand le conseil de coordination de la FASCH avait voulu réaliser le projet de mise en place d’un centre de recherches en sciences humaines et sociales, le CREHSO. Michel a apporté à ce projet non seulement sa compétence de grand historien, mais aussi sa générosité en dotant le CREHSO d’une petite bibliothèque avec ses propres ouvrages. Dans le monde des historiens, Michel Hector restera celui qui a initié à lui seul un nouveau champ dans l’historiographie haïtienne, celui des études des mouvements sociaux. Les historiens se souviendront de lui comme celui qui a valorisé la place et les contributions du populaire haïtien dans l’histoire politique nationale ».</p> <p><strong>Alain Jean, professeur à la Faculté des sciences humaines (FASCH)</strong></p> <p>Michel Hector a représenté « une pensée éclairante et engagée. C’est un brillant intellectuel, un historien chevronné. Il a aidé à une claire compréhension de l’histoire nationale, du XIX siècle haïtien en particulier. On retrouve chez lui cette unité entre le “savant et le politique” comme chez Jacques Roumain, Gérard Pierre-Charles, en particulier et tel que cette exigence est posée dans les sciences sociales en général. Ses publications en sont un témoignage vivant.</p> <p>Il a toujours été un penseur engagé dans la recherche des voies pour la construction d’une nouvelle société sans domination, sans exploitation, sans exclusion. Michel Hector laissera certainement vide à combler dans la pensée sociale haïtienne, du point théorique sur la gauche haïtienne. Sa lumière et son expérience manqueront aux théoriciens et militants d’aujourd’hui.</p> <p><strong>Alain Gilles, sociologue et professeur à l’UEH</strong></p> <p>« Un départ comme celui-ci fait mal. On n’en a presque pas, des gens de calibre de Michel Hector. Son expérience, sa sagesse, son ouverture. Quand ces gens de son acabit partent, cela laisse un vide. Il appartient à une génération particulière, qui disparait. Les valeurs qu’il a endossés, les ressorts dont il disposait au niveau de sa personnalité, On ne les trouve pas aisément. C’est en lui-même qu’il a trouvé les valeurs pour vivre dans une Haïti qui n’encourage pas. Un pays qui, pourtant, fait face à des défis insurmontables. Mais nous disposons de moins en moins d’outils en termes de ressources humaines pour les surmonter. On ne crée pas des institutions pour appuyer les gens comme Michel Hector. Le problème n’est pas principalement l’insuffisance des ressources, mais la non-reconnaissance des valeurs. En honneur à sa mémoire, il ne faut pas évoquer tout simplement sa grande perte, on pourrait par exemple créer une chaire Michel Hector à l’université ».</p> <p><strong> Nora Brutus, professeure et membre de la Coordination de la FASCH</strong></p> <p>C'est une triste nouvelle de perdre un géant de la Societe haïtienne d'histoire et de géographie, un géant de l'UEH et une bibliothèque ambulante sur le mouvement syndical, sur les périodes fondatrices de l'histoire nationale. Je n'ai pas souvent eu l'occasion de discuter avec lui mais les rares moments ont toujours été instructifs. C'est triste de voir partir un géant et savoir qu'une masse de connaissance parte avec lui.</p> <p><strong>Luc Smarth, professeur et proche collaborateur de Michel Hector à la FASCH</strong></p> <p>« J’ai connu Michel Hector depuis 1974, dès mon arrivée au Mexique. Depuis, nous avions travaillé ensemble jusqu’à son départ. Nous avons parcouru de longs chemins. Il était humaniste, compréhensif, humble. Il était aussi d’une rigueur de vie extraordinaire, surtout comme professionnel et chercheur. La tolérance intellectuelle était l’un de ses points forts. Il était un véritable pédagogue en sa qualité de professeur qui incarnait le respect. Très conceptuelle, théorique, il développait une sensibilité assidue pour l’histoire. Le moindre fait historique ne lui échappe. Michel Hector développait l’amour du savoir, la rigueur professionnelle, la passion pour la recherche. Il aurait aimé voir un centre de recherche historique installé à l’UEH ».</p> <p><strong>Laënnec Hurbon, sociologue et chercheur proche de l'historien Michel Hector</strong></p> <p>« C’est une perte considérable pour le pays, surtout pour l’université sur laquelle il comptait beaucoup. Modèle de chercheur. Historien engagé, Michel Hector était un homme qui a su créer autour de lui beaucoup d’autres chercheurs. J’étais, moi-même, un très proche collaborateur du professeur Hector. Il était homme attentif à la camaraderie. On travaillait durant des années sur le projet la Route de l’esclave. L’histoire de l’esclave. Il était assidu. Il était devenu membre du comité scientifique de la Route de l’esclave. Il travaillait sans arrêt jusqu’au dernier moment. Très attentif sur l’évolution politique du pays. Cela lui désespérait en quelque sorte. Pour honorer sa mémoire, il faut vraiment poursuivre la recherche scientifique dans le pays, notamment en histoire, sur la révolution haïtienne, et poursuivre son travail sur le projet de la route de l’esclave ».</p> <p><strong>Marcel Dorigny, historien français Marcel Dorigny</strong></p> <p>J’ai appris samedi soir la disparition de Michel Hector, historien essentiel d'Haïti, avec qui j'ai eu des relations amicales et professionnelles longues et fructueuses, notamment lors de colloques et de conférences à Paris où en Haïti. J'ai un souvenir toujours ému de l'émission de France Culture le 7 avril 2003, sur le bicentenaire de la mort de Toussaint : c'était au Fort-de-Joux, dans un froid terrible... Michel était arrivé de Port-au-Prince, la veille ! Ce fut un grand moment. </p> <p>« Je suis triste de cette disparition qui touche l'historiographie haïtienne au plus haut niveau, et ceci au moment où avec Yanick Lahens a tenu au Collège de France un très beau colloque sur Haïti : en ce lieu, c'était un symbole très fort qui n'a pas échappé au public très nombreux.</p> </p>
<p>Nombreuses sont les organisations à s'être engagées dans cette lutte depuis plusieurs années ayant abouti à des résultats qui peinent à se faire ressentir. Cette fois, cet atelier réunissant des représentants de la société civile, d'organisations de femmes, du secteur privé et d'institutions publiques constitue une première étape du programme «spotlight».</p><p>Au cours de ces deux jours, les acteurs ont formulé de nouvelles stratégies d’intervention du programme national «spotlight», de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Le programme sera un réseau pouvant réunir les femmes de toutes les couches sociales. Il mettra l’accent sur toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles, notamment sur la violence conjugale, la violence sexuelle et sexiste, la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle et économique, les féminicides entre autres.</p><p>«Nous nous engageons dans la lutte contre les VBG parce qu’elle constitue une violation des droits humains et une entrave majeure au développement humain, économique et social. Elles limitent les femmes dans tous les domaines», a déclaré Mamadou Diallo, coordonnateur résident de l’ONU.</p><p>Selon les propos du coordonnateur, «spotlight» est une initiative conjointe de l’ONU et de l’UE visant à agir de manière décisive, concertée et efficace contre la violence. «Il fau la reconnaitre, la nommer, la prévenir et apporter réconfort, appui et solution aux femmes et aux filles qui y sont confrontées», a-t-il ajouté.</p><p>Prenant parole à son tour, la ministre à la Condition féminine Évelyne Sainvil estime que les Violences basées sur le genre (VBG) constituent un grand fléau. Une problématique qui compromet la réalisation du potentiel des femmes haïtiennes ainsi que l’avancement des objectifs de développement durable en Haïti. «La violence détruit l’être humain et tue son potentiel», a-t-elle souligné.</p><p>«Haïti en tant que l’un des pays bénéficiaires de ce programme et dont les statistiques qui révèlent la violence exercée sur les femmes par un partenaire varie de 28 à 42% selon les départements, profitera de cette opportunité pour endiguer les VBG», a-t-elle garanti.</p><p>En outre, après les ateliers de travail en groupes réalisés durant ces deux jours, «spotlight» sera responsable de promouvoir des lois et des politiques pour prévenir la violence, la discrimination et lutter contre l’impunité à travers les cadres législatifs et politiques ; contribuer au renforcement des institutions nationales et locales sur la thématique de la violence faite aux femmes et aux filles ; promouvoir des normes, attitudes et comportements sociaux équitables en matière de genre ; rendre disponibles des services essentiels de haute qualité pour les victimes ; améliorer la qualité, la précision et la disponibilité des données sur la violence à l’égard des femmes et des filles ; promouvoir une société civile forte et des mouvements de femmes autonomes.</p><p>Schella Louis Juste</p><p></p><p></p>
<p> <p>La question de l’énergie interpelle beaucoup d’acteurs de la vie nationale. Lors d’un point de presse donné ce lundi 8 juillet à l’institut haïtien de l’énergie, les responsables ont mis l’accent sur l’importance des énergies durables dans le développement économique d’Haïti. Selon eux, l’atelier de travail prévu ce mardi sera axé sur l’accès durable à l’énergie en Haïti. Cette initiative, disent-ils, est une stratégie de promotion de la question de l’énergie au bénéfice de la population haïtienne.</p> <p>«Cet atelier se veut un forum de sensibilisation et de promotion en vue d’atteindre le numéro 7 du développement durable : Énergie propre et un cout abordable pour tous», a déclaré le directeur exécutif de l’institut haïtien de l’énergie (IHE), René Jean-Jumeau. Ce dernier estime qu’il est nécessaire qu’Haïti fasse une reforme énergétique. Il croit que l’avancement des énergies renouvelables doit prendre entre 10 et 20 ans pour être effectif et efficace.</p> <p>René Jean-Jumeau appelle à une manifestation d’intérêt pour la pleine et entière réussite de cette campagne de sensibilisation relative aux énergies saines pour le développement durable. L’ancien ministre chargé de la sécurité énergétique sous l’administration de Michel Martelly, dit œuvrer par cet atelier de réfléchir et travailler à la redynamisation du secteur énergétique du pays. «Il faut un plan d’action en vue d’un travail continu dans le secteur énergétique », a-t-il soutenu.</p> <p>Tenu ce mardi 9 juillet à l’université Quiskeya de 10h am à 5 heures pm sur le thème «Contribution des énergies renouvelables à l’atteinte de l’objectif de développement durable numéro 7 en Haïti», cet atelier vise des professionnels de l’énergie. Axé sur des présentations, des panels de discussion, des tables rondes et des plénières, cet atelier de travail, aux dire des responsables, aborde entre autres les notions d’électrification rural, l’autonomisation des femmes, le cadre incitatif et le financement pour l’atteinte de l’ODD 7.</p> </p>
<p><p>Nous poursuivons aujourd’hui avec le compte rendu de l’excellente présentation du docteur Weibert Arthus sur les tentatives ratées de développement d’Haïti au XXe siècle. Certaines ont apporté des résultats mitigés, d’autres ont piteusement échoué. Le Dr Arthus considère quatre périodes-phares de l’histoire du XXe siècle haïtien qui, selon lui, représentent les périodes au cours desquelles le pays aurait pu décoller : 1) La tentative de modernisation durant l’occupation américaine 2) Le projet Shada sous le président Élie Lescot 3) La libération économique et les grands travaux de Dumarsais Estimé 4) L’effort national de François Duvalier. La présente chronique présente les trois dernières périodes.</p> <p>Le projet Shada sous le président Élie Lescot</p> <p>En 1941, sous la présidence d’Élie Lescot, en pleine guerre mondiale, le gouvernement a pris très au sérieux l’implication d’Haïti dans la Seconde Guerre mondiale. Chronologiquement, souligne le Dr Arthus, Haïti est entré en guerre avant les États-Unis. Dans des décrets publiés les 8, 13 et 24 décembre 1941, le président Lescot a indiqué que son pays était en état de guerre contre le Japon, l’Allemagne, l’Italie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie.</p> <p>Les pays alliés, dont Haïti, ont adopté un ensemble de mesures contre les pays de l’Axe, incluant séquestration des biens, interdiction de circulation, blocus naval et embargo. Les sanctions imposées par les pays alliés contre les pays de l’Axe ont eu d’énormes effets sur le marché mondial du caoutchouc, comme sur beaucoup d’autres produits. Avant la guerre, les États-Unis s’approvisionnaient en caoutchouc sur le marché asiatique. Avec le blocus, les États-Unis ont été privés du caoutchouc asiatique.</p> <p> Ainsi, révèle le Dr Arthus, dans le cadre des efforts de guerre, les États-Unis ont incité le président Lescot à mettre en œuvre un ambitieux programme de production de caoutchouc, le précieux matériau dont la rareté pouvait avoir des conséquences sur la suite du conflit mondial. Haïti s’est lancé dans la plantation à grande échelle du cryptostegia, qui produit du latex dont la transformation produit le caoutchouc. L’Import-Export Bank de Washington a octroyé un prêt de 5 millions de dollars à Haïti pour le développement d’usines de caoutchouc. Le programme est coordonné par la Société haïtiano-américaine de développement agricole (Shada), créé le 30 juillet 1941 et dirigée par l’agronome américain Thomas A. Fennell.</p> <p>Pour faciliter la production à grande échelle du précieux produit, des centaines de paysans ont été expropriés, souvent de force et sans compensation. Des centaines d’hectares d’arbres fruitiers ont été abattus, des agriculteurs ont cessé de produire des fruits et légumes pour préparer les terres à la plantation de cryptostegia. La Shada a donc été le projet de tous les espoirs pour Haïti. Par exemple, le Japon, sous sanction, produisait 80 % du caoutchouc mondial avant la guerre. Le président Lescot y a vu une source de développement du pays, comme l’a été l’industrie de la canne pour la République dominicaine. Il a même pris la décision de retenir et rapatrier la main-d’œuvre haïtienne de la République dominicaine.</p> <p>Malheureusement, la Shada n’a pas obtenu les résultats escomptés. Elle a échoué pour deux raisons principales, nous dit le Dr Arthus. D’une part, il était trop dépendant du marché extérieur. Dès 1943, les États-Unis ont jugé que le projet n’était pas rentable. Ils ont décidé de l’abandonner en dépit des demandes de Lescot. Quelques mois plus tard, ce fut la fin de la Guerre mondiale. D'autre part, le président Lescot ayant misé sur la monoculture n’a pas eu d’alternative. C’était un fiasco et une immense déception pour les paysans. Faisant le bilan de la Shada, l’historienne Martha Gilbert relate que cette entreprise a provoqué le déplacement de 250 000 personnes, la coupe d’un million d’arbres fruitiers et de 200 000 pins.</p> <p>L’échec de la Shada fait ressortir le danger de la monoculture et de la dépendance par rapport au marché international. Il montre aussi les limites d’une politique à vision limitée qui consiste à profiter d’une occasion sans peser l’ensemble des avantages et des inconvénients et surtout sans prévoir les roues de secours.</p> <p>La libération économique et les grands travaux de Dumarsais Estimé</p> <p>L’autre grande tentative de modernisation qui reste gravée dans les mémoires des Haïtiens et des Haïtiennes a été entreprise par le président Dumarsais Estimé (1946-1950). Politiquement, analyse le Dr Arthus, le président Estimé a bénéficié d’un climat qui lui a été favorable : un gouvernement noiriste qui a hérité de la « révolution de 1946 », un gouvernement inclusif qui a été composé de plusieurs ténors du moment, une stabilité politique – aucune crise majeure, aucuns tentative de coup d’État avant 1949, un gouvernement qui a clairement priorisé l’intérêt national et gardé les pays influents – France, États-Unis et République dominicaine – hors du jeu politique haïtien.</p> <p>Le président Estimé a manifesté une forte volonté politique de mettre en œuvre sa vision de moderniser le pays en construisant des infrastructures, en relevant le niveau du système éducatif et en réduisant le taux de chômage. À court de fonds pour financer ces réformes, il a lancé un appel extraordinaire au peuple haïtien pour qu'il se sacrifie et aide à recueillir des fonds. « Avec eux ou sans eux, nous libérerons le pays », a-t-il déclaré à la radio en 1947, en se référant au refus des États-Unis de reconsidérer leurs dettes, rappelle le Dr Arthus.</p> <p>Le gouvernement a alors lancé une campagne nationale pour recueillir des dons de la population. Le salaire des fonctionnaires a été réduit. Quelques mois plus tard, le président Estimé a effectué le paiement de 7.6 millions de dollars aux États-Unis, liquidant ainsi l’emprunt américain de 1922.</p> <p>En 1922, les États-Unis, en pleine occupation, avaient emprunté de l’argent à Haïti pour éponger sa dette envers la France. Après avoir payé la dette, le président Estimé a exigé le départ du conseiller financier américain qui agissait comme le véritable ministre des Finances du pays. Il a réalisé l’haïtianisation totale de la banque centrale, qui était encore sous contrôle des États-Unis plus de 13 ans après la fin de l’occupation, a mentionné le Dr Arthus.</p> <p>Au niveau des infrastructures, le président Estimé a lancé la construction de Belladère, une ville modèle et moderne à la frontière haïtiano-dominicaine. Il a lancé le projet de la remise en valeur de la vallée de l’Artibonite, avec un emprunt de 4 millions de dollars, dans de bonnes conditions. Ce projet a consisté en l’irrigation, au drainage et à la récupération de 40 000 hectares de terrain qui permettraient de satisfaire les besoins alimentaires du pays et d’en consacrer le surplus de la production à l’exportation.</p> <p>De décembre 1949 à juin 1950, Haïti a organisé une exposition internationale dans le but de commémorer le bicentenaire de la ville de Port-au-Prince. L’exposition a débuté le 8 décembre 1949. Les pavillons internationaux ont été inaugurés le 12 février 1950. De nombreuses nations du continent américain (États-Unis, Canada, Venezuela, Cuba, Argentine, Mexique, Chili, Panama, Uruguay), certains pays du Proche-Orient et plusieurs nations d’Europe (Belgique, Espagne, Italie et France) y ont été représentés.</p> <p>Le Vatican a aussi figuré parmi les exposants. C’était la première participation du Saint-Siège à une exposition internationale. C’est dans ce cadre que la zone du bord de mer, qui s’appelle le bicentenaire, a été instituée comme centre d’exposition et comme lieu touristique.</p> <p>La tentative de modernisation entreprise par le président Estimé a connu un coup d’arrêt avec le coup d’État de 1950. Le président putschiste Magloire a tenté de poursuivre l’œuvre du président Estimé, notamment la construction d’infrastructures. Cependant, il n’a pas eu l’accompagnement de la population tout en étant très ou même trop dépendant de l’international. La corruption, le népotisme et le manque de vision ont aussi miné ses projets, selon le Dr Arthus.</p> <p>L’effort du président François Duvalier</p> <p>François Duvalier a aussi tenté une campagne comme disciple du président Estimé. Après avoir bien installé sa dictature, estime le Dr Arthus, le président Duvalier a essayé, dans ses tentatives de modernisation, de suivre en partie l’exemple du gouvernement d’Estimé. Pendant les années 1960, rappelle l’historien Arthus, Haïti a été endommagé par trois catastrophes majeures. Tout d'abord, l'économie haïtienne a subi les conséquences de la baisse des prix du café sur le marché mondial. Le café était la plus grande exportation d'Haïti. Alors que le président Duvalier cherchait des sources alternatives pour financer le budget national, deux ouragans de catégorie 4 ont touché Haïti en l'espace d'un an.</p> <p>À la fin de septembre 1963, l'ouragan Flora a tué 8 000 personnes et a causé des dégâts majeurs, en particulier dans l'agriculture, qui était à la base de l'économie haïtienne. En août 1964, l'ouragan Cleo a causé plus de dégâts que Flora. Malgré ces catastrophes, Haïti n'a pas bénéficié d'une aide internationale importante, en particulier des États-Unis, son plus grand donateur, à cause de la dictature de François Duvalier. C'est dans ce contexte, précise le Dr Arthus, qu’il a construit une infrastructure importante comme la ville de Duvalier-Ville, la route du Sud et l'aéroport international de Port-au-Prince. En conséquence, en 1967, Haïti était visible sur la carte touristique mondiale.</p> <p>Pour des tentatives de développement durant la période post-Duvalier, Dr Arthus suggère aux lecteurs, entre autres, l’ouvrage de Alex Dupuy, « Haiti in the New World Order : The Limits of the Democratic Revolution, 1997 », celui de Robert Fatton Jr., « Haiti’s Predatory Republic : The Unending Transition to Democracy, 2002 », la thèse de doctorat de Guy Métayer, « The Influence of Corporate Interests on USAID's Development Agenda: The Case of Haiti, Florida International University, 2012 » et surtout « La crise haïtienne contemporaine : rétrospective et perspective dans la saisie du point critique d'aujourd'hui : une lecture d'historien-politologue, 2009 », de Leslie François Manigat.</p> <p>Thomas Lalime</p> <p>thomaslalime@yahoo.fr</p> </p>
<p><p>Carte blanche à Jean-Claude Boyer</p> <p>L’investissement hôtelier de Karibe répondait à une nécessité. Le visiteur, qu’il vienne de Pétion-Ville ou qu’il ait remonté la route du Canapé-Vert en passant par la localité de Débrosse, pénètre dans le quartier résidentiel de Juvenat pour atteindre sur une pente surélevée l’important complexe hôtelier. Un sourire de satisfaction se dessine sur ses lèvres. Comme ce fut mon cas le mardi 18 juin 2019 au cocktail donné en fin d’après-midi dans ce local par les organisateurs de la foire « Livres en folie ». Débuté dans les jardins, le cocktail devait atteindre son summum dans la grande salle de projection où Dany Laferrière reçut le trophée de gardien du livre et prononça une belle causerie. Le Nouvelliste en fit la relation dans son édition du mercredi 19 juin.</p> <p>Je veux plutôt embrasser la route qui mène à l’hotel Karibe dans son quotidien. L’inauguration a eu lieu le 6 février 1988 par le général-président Henri Namphy sur le départ. Le lendemain, il devait passer le maillet au professeur Leslie Manigat, président élu. Le rappel est nécessaire puisque durant les 4 mois de son passage aux affaires, son gouvernement s’attaqua au développement anarchique de la zone. On ressentit par cette intervention ou par cette reprise en main de l’État de la situation un début d’ordre. Les constructions anarchiques au bord de la route étaient démolies, dans les hauteurs interdiction de la coupe des arbres et subséquemment de construire des maisonnettes. Tout cela dura l’espace d’un cillement.</p> <p>J’emprunte la route du Juvenat avec régularité depuis la semaine du 1er juillet. Les yeux courent sur un spectacle effarant : des deux côtés de la route le béton a pris le dessus. Des immeubles commerciaux en veux-tu en voilà. Poissonnerie, quincaillerie, car wash, station d’essence, banque commerciale, écoles, dépôts de produits alimentaires, banques de borlette, studios de beauté,… Ces activités formelles répondent au souci de satisfaire la demande multiforme. Or, l’invasion de l’informel dérange et nuit à l’environnement, il est certain que le « petit dégagé pour vivre » éloigne de l’urbanisation. Je n’ose ajouter : ordonnée.</p> <p>Faites-en l’observation : dès le passage sur le petit pont donnant à gauche sur l’entrée de la localité de Philippeaux, la pression du quotidien pousse les marchandes à étaler leurs produits sur les accotements. À droite, une échoppe de réparation de pneus. Évidemment, les trottoirs sont de jour comme de nuit occupés par des véhicules en stationnement. La circulation avec surtout les véhicules tap-tap qui font le trajet jusqu’à Débrosse—et le non respect du Code de la route par ces chauffeurs—est infernale. Arrêts au beau milieu de la voie pour l’embarquement et le débarquement des passagers. Je ne vous fais pas un dessin mais c’est ainsi tous les jours malgré les efforts de la police pour mettre de l’ordre dans ce désordre.</p> <p>Comme le constatait Jean-Claude Gianadda de passage à Port-au-Prince en mai 2017, ce sont les images de pauvreté au bord de la route qui bouleversent. Le Canapé-Vert n’échappe pas à ce constat. Réparateurs de pneus, installation de réchauds sur lesquels sont juchées des chaudières de nourriture, consommation de nourriture sur le pouce, marchands d’eau de coco et parfois de canne-à-sucre,… Plus loin, jusqu’à la station de Débrosse installation de bacs de poulet grillé. Le spectacle n’est jamais beau à voir.</p> <p>Le mercredi 3 juillet, au matin, étalement d’alluvions après la pluie diluvienne de la veille en soirée. Pour cause : dans la montagne le déboisement accéléré pour, dans ces surfaces, multiplier les constructions anarchiques, surtout de nuit. Je m’explique : pendant la journée empilement de sable blanc au bord de la route puis ensachage pour faciliter le transport sur les pentes. Je ne cherche pas à savoir comment ces gens de l’informel s’arrangent pour le transport de blocs. Une chose est certaine : ils y parviennent. Conséquence : en deçà de Boutilliers on remarque de moins en moins d’espaces verts.</p> <p>Le plus désolant est cette décharge de détritus au bord de la route. Le mercredi 3 juillet, très tôt et tout le long de la journée, à l’aide d’un camion avec pelleteuse la mairie s’activa à déblayer la route. Concomitamment, la décharge de détritus fut aux trois quarts évacuée. Cette intervention rapide peut s’assimiler à un coup pour rien. « Lave men siye atè ». Dans la mesure où si les pluies recommencent, les mêmes causes produiront les mêmes effets. D’autant que l’incivisme est têtu : dans le même emplacement des gens mal intentionnés déversent encore du fatras.</p> <p>J’arrête ici le long constat, précédé de considérations historiques. Je voulais faire ressortir que l’urbanisation et le développement touristique sont contrariés par la persistance de l’extension de l’informel. Le choix doit être fait : le « lese grennen » ou la reprise en main de la situation par État central et mairie. Sans quoi, nous tournons en rond.</p> <p>Un dernier mot : longeant la route menant au complexe hôtelier, l’attention est attirée sur l’initiative unilatérale de résidents ayant, mal à propos, placé des pieux sur les trottoirs. Ce qui réduit les espaces de stationnement. Là encore, le sens du collectif doit prévaloir.</p> <p> </p> <p> Jean-Claude Boyer</p> <p> Jeudi 4 juillet 2019</p> </p>
<p><p>"En Lisant” est un festival de théâtre qui se présente comme une rencontre conviviale entre amoureux du sixième art et amateurs curieux des pratiques culturelles. Cette année, la programmation proposée tend à porter un regard subversif sur la société verticale et masculine en posant des questions fondamentales, aussi émouvantes que bouleversantes, sur le dire des femmes. Avec le concept “Enfin seul” comme grand axe spécifique du monologue, la question de la solitude résonne comme un écrin propre à sublimer la réalité quotidienne. Sur de telles bases, l’objectif de l’équipe organisatrice n’est rien moins que de créer entre comédiens et spectateurs une dynamique pouvant déjouer l'injouable. </p> <p>Durant la dizaine de jours que durera ce festival, artistes, conférenciers et travailleurs de la plume s’incarneront dans différents rôles à travers des lectures-spectacles, des causeries, des projections de films et des ateliers de formation. Se voulant être le reflet du débat autour de la lutte des femmes pour la liberté et l’égalité, la direction artistique du festival entre en scène, laissant la place aux interprètes femmes dans des monologues qui appréhendent la problématique des luttes de femmes. Du silence des femmes à leurs récits, le désir de quitter l’échafaud pour monter la tribune, pour reprendre Olympe de Gouges, se manifeste de plus en plus dans la création artistique féminine. </p> <p>Avec des spectacles tels que : “Au bord” de Claudine Galéa qui se sera portée par la voix de Sachernka Anacasis, ou encore “Cinglée” de Celine Delbecq mis en scène par Michèle Lemoine, des réalités capables de générer des malaises, des silences, des souvenirs de peurs et quelques formes de mutisme imposés dans l’espace public seront servis dans les lieux d’exception de la Fokal et de l’IFH, respectivement les 9 et 10 juillet 2019. Marasa, une composition musicale qui allie vaudou et jazz, sera également de la partie le jeudi 11 juillet 2019 avec la voix de la chanteuse Jehyna Sahyeir. Ce sont, entre autres, ces femmes qui occupent les espaces symboliques du festival, surtout à l’heure des combats pour la parité.</p> <p>Tournée encore une fois vers les auteurs contemporains de la dramaturgie, cette quatrième édition tente de s’enraciner au cœur d’une expérience unique. Avec un programme riche et varié, les mordus du théâtre sont invités à célébrer une parole qui se veut être libérée et libératrice. Par le mécanisme du dialogue, peut-être souhaiterions-nous que les performances théâtrales et les réflexions discursives sur la société d’aujourd’hui serviront d’exemple dans cette conjoncture politique. Quoi qu’il en soit, on espère des artistes aguerris et professionnels qui partageront avec le public une approche passionnée du théâtre dans le cadre de ce festival.</p> </p>
<p> <p>Pour quiconque aime le rap conscient, l’affiche était irrésistible. L’équipe d’Ayibopost a décidé de célébrer grandiosement son cinquième anniversaire. L’évènement dévoilé à l’occasion n’était autre que la présence de l’enfant de Kinshasa sur scène en Haïti. Le média en ligne Ayibopost a permis à une icône du rap français de réaliser sa première date dans la première République nègre, libre et indépendante du monde. Une fête de tous les instants. Le public haïtien a enfin découvert en live le talent du compositeur de l’album Noir Désir au Parc historique de la canne à sucre le vendredi dernier.</p> <p>La star internationale n’a jamais eu besoin de forcer la porte pour entrer dans les coeurs de ses fans. Youssoupha a sorti le grand jeu en affichant une fierté rap. Sur scène, des artistes haïtiens, dont K-Lib et BIC ainsi que le groupe Akoustik, se sont succédé dans une ambiance foutraque avant la prestation du rappeur éclectique et engagé. C'est à ces artistes du terroir qu'est revenue la tâche d'animer la première partie de la soirée. Ils ont bien tenu le flambeau en provoquant des hurlements de joie dans l’assistance. Youssoupha a trouvé en Haïti un nouveau challenge musical. Tout simplement. </p> <p>Le héros est arrivé sur scène avec un sport shirt des Grenadiers et empoignant le bicolore bleu et rouge. Ayant à son actif un album disque d'or et un autre de platine en France, l’artiste s’est dressé dès le début du concert devant l’auditoire comme un orateur qui livre un message tant apprécié. Dans un Parc historique de la canne à sucre presque rempli, la foule, composée en partie du gratin de la petite bourgeoisie haïtienne de la région métropolitaine, exprimait à son su, évidemment, popularité, passion et engagement envers l’homme et ses idées. Le public a bien montré que l’un des enjeux du rap est de s’inscrire dans le temps, de tisser un lien de confiance entre les paroliers et leurs fans. “Entourage, Mourir mille fois, L’effet papillon, Dreaming, M’en aller et Par amour” sont entre autres les tubes servis par la star internationale à l’occasion de cette soirée survitaminée.</p> <p>Le rappeur a emporté sur la timeline ses punchlines subtiles. À plusieurs reprises ce soir, Youssoupha a fait vibrer la corde sensible des participants en évoquant son combat contre l’intolérance et le racisme. Avec sa simplicité et son côté qui n’est pas dans la case, la balade musicale a tant que bien repoussé les limites. Le regard du poète qu’est Youssoupha avait englobé la totalité de son vécu d’africain qui évolue en France avec une série d’émotions et de confidences. “Tous les gens de mon public sont aussi de ma famille”, retiendra-t-on entre acclamations et marques d’enthousiasme bruyantes de la volée de jeunes gens venus applaudir le lyriciste bantou. Pas un simple fait pour cette star internationale qui estime tant ce peuple de courage aux mille bravoures mystérieuses. Dans son dernier album Polaroid Experience, le parolier inspiré rend hommage à sa famille, à ceux qui chantent avec lui “comme un rossignol” durant toutes ces dernières années de travail, d’audace et des grands rêves construits autour des millions de disques vendus dans le monde. Un opus dont la musicalité alterne hip-hop, sonorités africaines et jazz. Par leur tonalité aussi, les textes tranchants musicaux donnent l’impression que ce littéraire dans l’âme marque avec cet album un tournant dans son parcours de rappeur.</p> <p>Rendant hommage à Kery James, rappeur français de parents haïtiens, avec leur “Musique Nègre”, Youssoupha poursuit la tâche en écrivant l’histoire de tous les gens côtoyés, “de chaque visage qu’il touche et des étrangers sur la route.” On lui doit beaucoup. La découverte du rap français pour certains et pour d’autres, la découverte des rappeurs comme Kery James et Dadju. Entre poème et singularité, “Espérance de vie”, le dernier morceau de la soirée, était comme une promesse aux esprits libres. Inquiété par la situation du pays, il se positionne du côté du combat de la jeunesse haïtienne contre la corruption et l’impunité. Avec l’un de ces artistes qui donnent la possibilité de boucler la boucle en laissant des parenthèses ouvertes sur l’avenir, pas de vulgarités, mais des encouragements à la jeunesse haïtienne qui demande depuis quelques mois: “Où est passé l’argent du fonds PetroCaribe?”. Cette parole engagée s’est bien sûr politisée en chanson par la foule dans une expression sociale. Une façon de se demander si le rap, en tant qu’expression populaire, ou expression du populaire, ne porte pas toujours un potentiel militant et contestataire.</p> <p>Pour celui qui associe le rap à une musique de conscience, la quête de l’amour et l’engagement sont les moteurs de sa créativité. “Dis-leur qu’on est pas fêlés, les médias n’en parlent pas. Marre de regarder la télé, car la télé ne nous regarde pas. (…). Et quand mon stylo porte plainte, c’est pas de la provocation”, conclut Youssoupha, porté par le succès grandissant de la musique titrée Espérance de vie, extrait de l’album Noir Désir sorti en 2012.</p> <p>Ayibopost a été à la hauteur des promesses tenues durant ce concert maîtrisé. Les artistes ont enchanté le public de la scène du Parc historique de la canne à sucre par un show rafraîchissant entre musique électronique, reggae, hip-hop et musique traditionnelle. Rendez-vous en 2020, avec l’espoir qu’un autre grand artiste aura la chance de se produire pour le public haïtien pour les six ans du très prometteur média en ligne. </p> </p>
<p> <p>Avant le séisme du 12 janvier 2010 qui a sévèrement frappé Haïti, Filipo se voyait médecin. Sa famille était fort contente de ce choix. À cette époque, il fréquentait le lycée Anténor Firmin. Il est jeune avec la vie devant lui. Mais il arrive que la terre tremble et tue dans sa fureur des milliers de personnes. Port-au-Prince est d’une heure à l’autre un port de ruines et de désespoir. Filipo perd des proches, ses repères prennent de la poussière, il en est fortement affecté.</p> <p>Si en apparence il va bien, dans son for intérieur il connait des picotements et des convulsions qui le tracassent jusqu’à le pousser à frapper à la porte d’un psychologue. Celui-ci lui conseille d’exercer une activité artistique. Filipo écoute et fonce s’inscrire à un atelier de céramique. Il y prend goût en un rien de temps, attire sur lui le regard bienveillant de l’un des professeurs qui l’invite à s’inscrire à l’École nationale des arts (ENARTS).</p> <p>Filipo débarque à l’ENARTS avec sur ses doigts la rage de créer. Il suit des cours qui lui ouvrent des pistes sur l’orfèvrerie, la ferronnerie, le dessin, la peinture. Mais il optera pour la sculpture ou, pour le répéter, la sculpture a fait choix de lui.</p> <p>Il devient entiché de la représentation en trois dimensions. Il s’investit avec acharnement dans cet art plastique. Il jouit en se rendant compte que le maniement des éléments naturels tels l’argile, le bronze des œuvres d’art regorgent de vie et de santé.</p> <p>Carrière toute en lumière</p> <p>Après l’ENARTS, Filipo est parti pour Cuba, La Havane, pour suivre des cours de perfectionnement en modelage anatomique à Instituto Superior de Arte (ISA). À la fin de cette formation, il présentera une exposition des œuvres réalisées au cours du cursus à la salle diplomatique Haïti-Cuba.</p> <p>Filipo est membre du collectif Klorat-biz’art qui est un regroupement d’artistes multidisciplinaires. Ils sont dessinateurs, illlustrateurs, peintres, sculpteurs entre autres. Via ce collectif, Filipo a déjà proposé plusieurs performances de création.</p> <p>L’œuvre qui présentement fait parler du jeune artiste est sa sculpture de Modeste Testas réalisée à Bordeaux. Cette statue est érigée pour honorer la mémoire de cette esclave qui a vécu d’abord à Bordeaux avant d’être conduite dans la colonie de Saint-Domingue. Cette œuvre permet à la ville de Bordeaux de garder vivant dans les mémoires son passé esclavagiste. Bordeaux, qui, en effet, a joué un rôle majeur dans le commerce triangulaire.</p> <p>Tempérament d’artiste</p> <p>L’atelier de création de Filipo est en face de sa chambre à coucher à l’avenue N. Sur une table principale, on remarque une dizaine de bustes. Sur une table moins grande, on y voit des bustes de moindre taille représentant des héros de l’indépendance d’Haïti. Dans une pièce attenante, on trouve d’autres pièces que l’artiste a réalisées depuis un certain temps, dont une pièce en métal, un bras musclé excellemment fait.</p> <p>La chambre à coucher de Filipo est un musée dans l’absolu. Les deux lits qui sont dans la chambre constituent à la limite des pièces d’art qui participent de la contemporanéité artistique de cette pièce. L’artiste a sur un pan de mur un dessin au charbon, son auto portrait. À côté de la porte d’entrée, un buste représentant sa grand-mère qui, nous confie-t-il, est au cœur de son inspiration.</p> <p>« Quand je travaille sur une pièce, elle m’absorbe, m’occupe de 9 heures du matin à 7 heures du soir. Je travaille comme un acharné en écoutant de la musique, sans cigarette et sans alcool », nous dit Filipo sur sa façon de travailler.</p> <p>Si Rodin conseillait dans son testament aux jeunes artistes d’être profondément, farouchement véridiques, Filipo a bien suivi le maitre. Il lache tout timidement : « Un artiste doit être vrai. Il faut qu’il se donne avec énergie à son art. Il doit tout mettre en jeu pour réussir son œuvre. S’il le faut même sa vie ».</p> <p>Mais les heures sont jeunes pour l’instant. La mort n’est pas dans le quartier. Filipo est une grande promesse pour la sculpture en Haïti.</p> </p>
<p><p>Sur l’ensemble des 5 rencontres disputées dans la Gold Cup 2019, huit Grenadiers ont été avertis. Aucun d’entre eux n’a toutefois écopé de carton rouge dans la compétition. Pour 5 buts encaissés, ils en ont inscrit 9. Sept joueurs ont marqué les buts haïtiens, ce sont : Frantzy Pierrot (2) ; Duckens Nazon (2) ; Djimy-Bend Alexis (1) ; Wilde-Donald Guerrier (1) ; Steeven Saba (1) ; Hervé Bazile (1) et Derrick Étienne (1). </p> <p>Les Grenadiers ont réalisé 1</p> <p>099 passes, ils en ont réussi 930 et perdu 169. Dans la foulée, ils ont réussi 4 passes décisives, dont deux de Duckens Nazon. Les poulains de Marc Collat ont tiré aux buts à 57 reprises et effectué 85 dégagements. Ils ont commis 83 fautes. Les Grenadiers ont été pris en position de hors-jeu 9 fois et ont bénéficié de 15 corners.</p> <p>Sur une échelle de 100, la performance des Grenadiers, selon les données statistiques des autorités de la Concacaf, est estimée à 85% de réussite.</p> <p>Sur le plan individuel, les Grenadiers ont réalisé également une Gold Cup aboutie. Trois d’entre eux ont été désignés : « Homme du match ». Il s'agit de Duckens Nazon à deux reprises ; Frantzy Pierrot et Steeven Saba. Avec une moyenne de deux fautes commises par match, le milieu de terrain défensif des Grenadiers Bryan Alcéus a été très précieux dans l’entrejeu de l’équipe haïtienne.</p> <p>Avec huit victoires de suite en compétition officielle, dont quatre lors de la dernière Gold Cup, il faut croire qu’Haïti, pointée à la 101e place au dernier classement mondial de la FIFA, fera une remontée spectaculaire le 25 juillet, date retenue pour la publication du nouveau ranking de l’instance suprême du football. </p> <p>Le saviez-vous ?</p> <p>La sélection haïtienne de football, qui avait pris la longueur des Bermudes (2-1), du Nicaragua (2-0) ; Costa Rica (2-1) et du Canada (3-2) avant de perdre en demi-finale face au Mexique (0-1, a.p), n’a encaissé aucun but en deuxième période lors de la dernière Gold Cup. </p> </p>
<p><p>Mercredi 3 juin, Andrew Jean-Baptiste et Charles Hérold Junior ont été chaudement applaudis par les passagers du vol Phoenix - New York à la demande du pilote. Celui-ci, une fois informé de leur présence à bord de l'avion, a vivement demandé aux passagers du vol de les ovationner</p> <p>Depuis, les conversations dans l'avion tournaient autour des performances d'Haïti à cette 15e édition de la Gold Cup.<br /> Au Mexique, des supporteurs du club Universidad Nacional Athletic Club, aussi appelé Pumas UNAM, entreprendraient des démarches formelles pour y faire signer le capitaine des Grenadiers, Johnny Placide.</p> <p>La pression des fans auprès des dirigeants de UNAM serait forte . Ces derniers misent sur la brillante performance de Placide dans la Gold Cup. Le capitaine haïtien est sans club depuis un an après sa rupture de contrat avec le club britannique Oldham Athletic.</p> <p>Après de telles retombées nationales et internationales, la récupération politique n'est pas loin. Dans ce contexte, la devise de l'ASHAPS devrait être de mise : servir le sport et non s'en servir. <br /> </p> </p>
<p>Ahurissant ! Étonnant ! Un Brésil champion ne fait pas sortir des bandes de rara en Haïti un dimanche soir. On aura tout vu entre le 15 juin et le 8 juillet 2019. Déjà, la réaction de la population haïtienne après le Brésil vs Argentine du 2 juillet avait surpris. Tout un peuple restait scotché au petit écran pour voir évoluer sa sélection face au Mexique et surtout se réveiller le 3 avec cette rage impuissante contre le coup de sifflet injuste de l’arbitre. On était prêt à accepter une élimination aux tirs aux buts. On se serait pris au mauvais tireur, à la chance, à la déveine. Mais se voir privé d’une finale dans de telles circonstances rageait au point où certains ont cru bon de faire signer une pétition de protestation.</p><p>Et le Mexique remporte la Gold Cup…</p><p>Le Mexique, en battant les Etats-Unis 1-0 en finale de la Gold Cup 2019, a remporté la 15e édition de cette compétition dans la soirée du 7 juillet dans un climat plutôt morose au pays des Grenadiers. Chaque téléspectateur s’est donc illusionné, surtout que ce but de Jonathan Dos Santos inscrit au Soldier Field de Chicago a propulsé le Mexique sur un fauteuil destiné à Haïti ; puisque chaque Haïtien croit dur comme fer que cette fois-ci, Haïti aurait battu les Etats-Unis en finale pour remporter sa première Gold Cup de l’histoire depuis 1991. La majorité des Haïtiens jugent ce titre du Mexique comme une usurpation occasionnée par le coup de sifflet injuste de M. Abdylrahman.</p><p>« Nou t ap chanpyon », entend-t-on ici et là, comme si jouer la finale serait synonyme de victoire pour les Grenadiers. « C’est parce qu’ils savent que nous l’aurions remportée qu’ils nous ont donné cet arbitre qatari en demi », clame-t-on. Pour chaque Haïtien, on a volé un titre aux Grenadiers. Les joueurs haïtiens ont-ils eu ce même sentiment ? Difficile à dire, car on n’a pas pu le vérifier auprès d’eux après la victoire mexicaine. En effet, si plusieurs sont partis rejoindre leur club en Europe au point de n’avoir pu venir recevoir ce bain de foule qui les attendait à Port-au-Prince, il reste que certains d’entre eux se sont quand même payé une petite visite en Haïti, même en catimini pour éviter de se faire asphyxier par cette passion débordante qui les attendait chez leurs nombreux fans. Et on n’a pas pu les toucher là où ils jouissent d’un moment de répit. Toujours est-il que leurs discours avant la finale au moment de rentrer au pays laissaient entrevoir une grosse amertume du fait qu’ils ont laissé la compétition à cause d’une pointe d’injustice flagrante contre quoi ils sont impuissants.</p><p>Steeven Saba, Dutherson Clerveaux et Alexis Jimmy Bend, les trois joueurs émanant directement du championnat haïtien de football dit professionnel, sont arrivés par trois vols différents pour éviter le déplacement en masse du public (c’est nous qui le déduisons) ; ce qui n’a pas empêché que ceux qui en ont eu vent se sont déplacés à leur rencontre. Wilde Donald Guerrier est venu quand même en vacances avec sa famille en dépit du fait que le club avec qui il est lié doit jouer la Ligue des Champions. Duckens Nazon, touché depuis devant le Costa Rica, est venu se ressourcer en Haïti et a été accueilli par une bonne brochette de fans. </p><p>Chacun de ces athlètes a, à sa façon, exprimé cette pointe de déception extra sportive qui marque la fin de l’aventure d’Haïti à la Gold Cup 2019. Sportifs, ils savaient que perdre faisait partie du jeu et ne l’accepteraient que s'ils se trouvaient face à des adversaires qui les auraient battus à la régulière. Mais ils sont amers puisque cette défaite porte l’empreinte d’une grossière erreur et ils ont le sentiment d’avoir été illégalement privés de ce qui leur revenait de droit. Steeven Saba fait l’éloge de l’ambiance qu’il a pu trouver en sélection et regrette la manière dont l’aventure s’est terminée. Nazon croit que cette erreur d’arbitrage est liée en partie avec la dimension de notre nation.</p><p>Heureusement ils semblaient ignorer encore que l’arbitre est labellisé Mexicain alors qu’il arbitrait un match du Mexique…</p><p>Une finale qui donne des regrets aux fans haïtiens</p><p>La performance des Etats-Unis face aux Mexicains en finale laisse aux fans haïtiens l’impression que leur sélection a été privée de quelque chose d’énorme, de grandiose, d’historique à cause de ce mauvais jugement de l’arbitre qatari. Moins de 24 heures après la finale, cette phrase résonne en boucle dans les tap-tap, dans les marchés, dans les rues et même dans quelques bureaux. « Sans ce jugement de l’arbitre, Haïti serait championne, car en analysant la performance des Américains face au Mexique, on les voit difficilement venir à bout de l’équipe haïtienne. Malheureusement, il y a eu ce jugement de l’arbitre pénalisant tout un peuple, mais aussi pénalisant le football et l’image qu’on en fait. »</p><p>Pour la première fois depuis 1980, le Brésil remporte une compétition sans provoquer de manifestation de joie dans les rues de Port-au-Prince. Le Brésil bat l’Argentine en demi-finale de la Copa America sans que cela ait un aspect de catastrophe pour les uns et l’expression de toutes les satisfactions pour d’autres. Un coup de sifflet de travers et 10 millions d’Haïtiens semblent avoir perdu leur foi dans le sport au point de ne plus se soucier de la finale de la compétition dans laquelle leur équipe nationale a brillée. Impensable avant le mardi 2 juillet.</p><p></p><p></p>
<p> <p>L’élève de master Franck Loureda (9e dan, ceinture noire), Otniel Moïse, qui évolue désormais au TMF Tae kwon do Aacademy, s’est adjugé, le samedi 6 juillet, sa quatrième médaille d’or en moins de trois mois. Il a glané cette dernière au « AAU National Tae kwon do Championship USA » qui a réuni, du 30 juin au 6 juillet, 5 000 combattants issus de 50 États.</p> <p>Après sa quatrième médaille d’or, Otniel Moïse, adulé par ses pairs aux USA, visiblement content, tient à montrer l’importance de cette distinction gagnée au prix de grands sacrifices. </p> <p>« Les trois premières médailles remportées ont été très importantes, car ce sont elles qui m’ont permis de prendre part à cette compétition réservée aux différents champions de chaque État. En termes de niveau, c’est le championnat le plus élevé des USA. Pour les différentes catégories, il y avait 5 000 athlètes issus de 50 États. Cela dit, il faut être un très bon athlète pour s’emparer de la médaille d’or », a-t-il clairement précisé avant d’évoquer le MJSAC.</p> <p>« Pour être honnête avec vous, je n’ai jamais reçu de l’argent ou encore moins une note de félicitations venue des autorités du ministère à la Jeunesse, aux Sports et à l’Action civique. Que dire d’argent ? À maintes reprises, master Frénel Ostin, président de la Fédération haïtienne de tae kwon do, m’a contacté pour m’encourager », a laissé entendre Otniel Moïse, qui s’apprête à représenter Haïti à d’autres compétitions avant la fin de l’année.</p> <p>« Il me reste encore plusieurs championnats à disputer. Pour y participer, il me faut toutefois des moyens financiers. C'est pourquoi je veux remercier des particuliers (résidant aux USA) qui m’ont aidé lors des précédents championnats. Si tout se passe bien, je devrais en principe participer à trois ou quatre compétitions », a fait savoir Otniel Moïse, gagnant de quatre médailles d’or aux USA en moins de trois mois. Il espère de nouveau faire briller le bicolore haïtien sous les cieux des États-Unis d’Amérique.</p> </p>
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