<p>.</p><p>Dany Laferrière, un nom de plume ?</p><p>Dany n’est pas un nom de plume. C’est le surnom que ma marraine m’a donné puisqu’elle estimait que mes deux prénoms « Windsor Klébert », paraissaient incongrus. Elle craignait qu’adolescent que mon vrai nom complique mes conquêtes féminines. Selon elle, je devais adopter Dany pour ensuite récupérer Windsor à l’âge adulte au moment d’occuper de hautes fonctions. J’ai gardé Dany depuis lors. Laferrière est mon nom de famille.</p><p>Le premier jour sur terre ?</p><p>Le 13 avril 1953. C’est probablement le jour de la mort de Staline. Un jour si important que j’ai décidé d’arriver sur terre en cette date.</p><p>Première école</p><p>Une école qui se trouvait à la rue Lamarre à Petit-Goâve. C’était une école réservée aux cancres. On y allait pour se dégourdir. E mwen menm, sèl sa m te renmen se mache san pantalon. Une connaissance vient d’en parler d’ailleurs sur Arte. J’avais parfois l’envie de me rendre à l’école sans pantalon ! </p><p>C’était jusqu’à quel âge ?</p><p>Jusqu’à 10 ans, j’avais l’habitude de jouer au football sans pantalon, mais je portais des chemises longues.</p><p>Premier flirt ?</p><p>Premier amour ou premier flirt ? J’étais très timide. D’ailleurs la fille que j’aimais en premier ne savait pas que je mourais d’amour pour elle. Elle avait pour amant Oriol qui lui-même en avait 3 ou 4 à la fois. C’était pas dans ma tête. Mwen menm m te konn gen 3 ou 4 mennaj, men se pa janm mwen ki an premye nan kè yo. Anplis m pa t konn bo.</p><p>Première fessée</p><p>J’aimais pas étudier. J’étais très maigre, voilà pourquoi on me faisait porter deux pantalons à la fois. Vu ma maigreur, le directeur déconseillait à ma grand-mère de me frapper. Men kèk fwa yo te konn banm tap.</p><p>Première grande passion ?</p><p>C’était Vava, à qui j’ai dédié le livre « Je suis fou de Vava ». Mais on ne s’est jamais embrassé.</p><p>Avec qui tu as eu alors le premier baiser ?</p><p>Je venais d’arriver à Port-au-Prince. Il y avait une fille qui avait l’habitude de rendre visite à sa sœur qui habitait le quartier. C’est elle qui m’a embrassé. J’étais sous le choc puisque j’avais longtemps attendu ce moment.</p><p>En quelle année êtes-vous donc arrivé à Port-au-Prince ?</p><p>Je devais avoir 11 ou 12 ans.</p><p>Mais l’amour de Petit-Goâve se reflète dans tous tes ouvrages...</p><p>C’est magnifié ! </p><p>Y es-tu retourné récemment ?</p><p>La dernière fois que je suis rentré oui, mais pas encore cette fois à cause de la crise que connaît le pays actuellement.</p><p>Premier gros chagrin ?</p><p>J’ai eu tellement de possibilités de chagrin. Il y a la fois où j’ai laissé Petit-Goâve, j’ai eu du mal à quitter ma grand-mère en 1964.</p><p>Premier mariage ?</p><p>J’ai connu deux mariages avec la même personne. Comme il n’y a jamais deux sans trois, on espère un jour se marier une troisième fois.</p><p>Premier livre publié ?</p><p>C’est « Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer ? »</p><p>Première fois en prison</p><p>J’étais sans emploi à l’époque. Un pote m’a suggéré un poste à pourvoir dans une filiale Cegep dans une autre ville du Québec. Il fallait que je pose nu pour des dessinateurs. Je suis tellement arrivé tard que j’étais gêné d’aller frapper aux portes des parents d’un ami qui m’avait indiqué leur adresse. C’est alors que je me suis rappelé avoir lu dans un livre que l’on conseille à ceux qui sont nouveaux dans une ville et qui n’ont pas un endroit pour dormir de se rendre au commissariat le plus proche. C’est ainsi que je me suis pointé au commissariat de cette ville. Celui qui m’a accueilli m’a fait savoir que la seule salle disponible était une cellule et que je serais fouillé avant d’y pénétrer, comme s’il s’agissait d’un prisonnier. Il m’a servi du café au réveil. Il m’a confié que je pouvais demander à me doucher dans le voisinage au nom de la police puisque le bâtiment ne disposait pas de salle de bains. Cette expérience, dormir dans une cellule de prison comme dans une chambre d’hôtel, me fut possible grâce à mes lectures.</p><p>Dany est-il téméraire ?</p><p>Je l’ai toujours été. Quand il faut faire quelque chose je le fait sans penser au reste du monde.</p><p>Premier exil ?</p><p>A 4 ans ! Mon père était en exil, moi j’étais à Port-au-Prince. Ma mère a décidé de me faire retourner à Petit-Goâve. Mais c’est bien plus tard que je comprendrai qu’il s’agissait d’un exil. C’était à l’époque où j’écrivais le livre « L’odeur du café ». En fait, il fallait me cacher car je risquais de disparaître à cause de mon père opposant farouche au régime de Duvalier comme les autres fils et filles de bien d’autres dissidents. En plus je portais le même nom que mon père, Windsor Klébert Fils.</p><p>Premier succès littéraire ?</p><p>« Comment faire l’amour à un nègre sans se fatiguer ? » est sorti un mardi. Jeudi c’était le salon du livre. Lundi j’étais déjà célèbre. Tout le monde pouvait m’identifier dans la rue.</p><p>Comment vis-tu la célébrité ?</p><p>Ce qui a changé c’est le fait pour moi de passer à la télé. Je suis en effet passé de l’usine à la célébrité. J’étais nettoyeur de toilettes dans un aéroport. J’étais célèbre dans ma famille la première fois que j’ai pu marcher, c’était un événement pour ma famille. Je n’ai pas eu de problème avec la célébrité. Cela m’a amené à la télé où j’animais des émissions. Je présentais d’ailleurs la météo.</p><p>La météo ?</p><p>Oui, je la présentais à ma manière. Gen de vil m te deside pa bay tanperati yo paske m pa t renmen yo. Ou konn Ayisyen se diktatè. Le maire d’une petite ville m’a fait savoir que sa localité est si insignifiante que la météo est l’une des rares occasions où l’on en parle à la télé. Je lui ai donc promis de citer par deux fois le nom (rire).</p><p>Première polémique ?</p><p>Dans le Petit Samedi Soir je parlais d’un artiste français. Il y avait un collègue qui ne partageait pas mon opinion sur l’artiste, il m’avait traité de Tonton Macoute. Dès lors je m’étais promis de ne plus faire de polémique dans ma vie.</p><p>Premier prix décroché ?</p><p>C’est le prix Carbet de la Caraïbe. C’est Frantz Voltaire de CIDHICA de Montréal qui m’a appris la bonne nouvelle. C’était un montant important. Je suis parti en Guadeloupe pour recevoir le prix.</p><p>Ta couleur préférée ?</p><p>Le jaune</p><p>Votre lieu de vacances préféré ?</p><p>Je ne suis jamais en vacances, je suis toujours en activité.</p><p>Votre premier voyage ?</p><p>C’était à Montréal, au Canada, qui accueillait les Jeux olympiques en juin 1976. Tous les Haïtiens qui se trouvaient dans l’avion prétendaient qu’ils ne rentreraient pas dans la ville puisque la ville acceptait une délégation de l’Afrique du Sud. En tant que journaliste, je savais qu’il ne fallait pas se fier à ces protestations.</p><p>Votre sport préféré ? </p><p>J’aimais le football, le volley-ball, le ping-pong et faire l’amour. Surtout dans un pays chaud comme Haïti.</p><p>Une musique préférée</p><p>Le rara. La première fois que j’ai eu une émotion musicale, c’était justement à Petit-Goâve. J’avais vu une bande rara. J’étais tellement embarqué ! J’ai fait le tour de la ville avec eux jusqu’à l’aube. Je devais avoir 8 ans à l’époque.</p><p>Un péché mignon ?</p><p>Le sucre. J’ai un faible pour tout ce qu’il y a de sucré.</p><p>Un livre préféré ?</p><p>J’aime les livres de Jorge Luis Borges, un écrivain argentin. C’est mon préféré depuis que je l’ai découvert. On va dire depuis une dizaine d’années.</p><p>Un pays étranger préféré</p><p>Haïti est un pays étrange mais ne m’est pas étranger. Les deux endroits que j’adore sont Paris et Montréal.</p><p>C’est quoi votre cachette préférée ?</p><p>C’est dans mon cœur que je cache tout.</p><p>Ios ou Android ?</p><p>Je ne sais même pas ce que c’est. Je n’ai même pas de fixe. Je ne communique que par e-mail. Je ne suis ni sur Tweeter, ni Instagram, ni Facebook… mais je sais qu’ils existent.</p><p>Comment se passe une journée de Dany ?</p><p>Je me réveille. Je vais me promener. Si c’est un jeudi, je passe à l’Académie. Je vais à un café à Saint-Germain des Prés notamment le Flore. Je prends un café ou un vin. Je passe chez mon éditeur Grasset ensuite je rentre chez moi.</p><p>T’es genre thé ou café ?</p><p>Je suis café mais je ne peux pas en prendre beaucoup pour des raisons de santé. Je suis donc thé.</p><p>Rhum ou whisky ?</p><p>Rhum.</p><p>Brésil ou Argentine ?</p><p>Brésil. Argentine, si ce n’est pas le Brésil l’adversaire.</p><p>La première fois que tu as fait l’amour ?</p><p>Dans des conditions désastreuses. J’en fais état dans un roman. Je disais, quand je suis arrivé à Montréal, que j’étais vaguement puceau. Madanm mwen mande m sa k « vaguement puceau » a. J’étais un garçon trop régulier dont il fallait s’en méfier.(rire)</p><p>Premier enfant</p><p>C’est ma première fille. C’était à New York. Il faisait tellement chaud que le New York Times, le Daily News disaient que la ville bouillait à 108 degrés Farenheit.</p><p>Première voiture ?</p><p>Une voiture que j’ai acquise sans savoir conduire à l’époque. Je l’ai acquise parce qu’elle était à un prix alléchant, juste 300 dollars.</p><p>Premier travail ?</p><p>Je travaillais dans une fabrique de tapis confectionnés à partir de peau de bœuf. Il fallait laisser tremper les peaux pendant plusieurs jours. Ça sentait mauvais. J’étais sous-payé.</p><p>Première scène de jalousie ?</p><p>J’aurais aimé en assister à une.</p><p>Première bagarre ?</p><p>C’était probablement avec Batichon. Puisqu’il était souvent ivre, il ne pouvait pas savoir avec qui il se battait. Je me suis battu contre un condisciple du Canado. Il y avait aussi le mec qui croyait que je couchais avec sa femme. Il m’attendait dehors tandis que je prenais mon lunch. Je lui ai fait savoir par un tiers que cela ne m’intéressait pas de me battre parce que je ne me souciais que de mon lunch. C’est alors qu’il a décidé de s’introduire dans l’espace. Il m’a avoué trouver singulier que je n’ai pas décidé de me battre contre lui. Ironie du sort, je l’ai retrouvé quelques années plus tard avec sa femme et son fils qu’il prénomme Dany en mon honneur.</p><p>Livres en folie a 25 ans, qu’est-ce que ça vous fait ?</p><p>C’est la deuxième fois. La troisième fois, ce sera dans 25 autres années car je suis immortel (rire). Une société remplie de difficultés qui garde pérenne une initiative intellectuelle de cette envergure. En plus cela ne cesse de progresser. C’est 181 auteurs cette année. En Haïti, les initiatives de ce genre sont les seules capables de repousser des crises politiques. En 2010 j’étais invité d’honneur tandis qu’on vivait l’après-séisme. J’expérimentais « Etonnants Voyageurs », il y avait des problèmes politiques. Or nous, nous parlions de livres. Ici on a trois passions : politique, langue et livres. Quand ces trois éléments s’aligneront je crois que le visage d’Haïti sera montré autrement.</p><p>Cette année avez-vous un nouveau livre à présenter ?</p><p>Honnêtement l’invité d’honneur n’est pas censé parler de ses livres. Je pense qu’il doive de préférence inviter le public à découvrir tous les autres écrivains qui participeront à la foire. Je suis le maire du Village de la culture. J’invite donc le public à venir découvrir le livre. Le meilleur cadeau à offrir c’est de s’approcher d’un écrivain qui n’a personne devant sa table et s’offrir son livre. Il y a des auteurs qui sont là pour signer peut-être le seul livre de leur vie. Il ne faut pas que ça soit seulement sa famille ou ses amis qui en font l’acquisition. Vu la difficulté de produire un ouvrage en Haïti, je pense que quand quelqu’un pense à en produire un, il abandonne un fusil pour une arme qui libère, qui civilise.</p><p></p>
<p> <p>Bien qu’ils aient battu les Bermudes à maintes reprises, les Grenadiers gardent toujours les cicatrices de leur élimination en 1992 (0-1 et 2-1) par cet adversaire dans la course à la qualification de la Coupe du monde de la FIFA, USA 1994. Contre ce petit poucet du groupe, Haïti, s’il faut se fier aux propos du sélectionneur national Marc Collat, « va devoir gagner pour réussir son entrée dans la Gold Cup » avant d’affronter le Nicaragua le 20 juin et le Costa Rica, quatre jours plus tard. </p> <p>Haïti perd une place au ranking de la FIFA</p> <p>Dans le dernier classement mondial de la FIFA, publié ce vendredi 14 juin, soit deux jours avant le coup d’envoi du premier match des Grenadiers dans la Gold Cup contre les Bermudes, prévu ce dimanche 16 juin, Haïti perd une place. Avec 1219 points, les Grenadiers, 11e dans la zone Concacaf, sont pointés en 101e position.</p> <p>En ce qui attrait aux trois adversaires des Grenadiers, le Costa Rica, 3e dans la zone Concacaf et 39e mondial, est de loin l’équipe la mieux placée dans le groupe d’Haïti. Pour sa part, le Nicaragua n’occupe que la 13e place dans la zone. Au niveau mondial, il est 129e. De son côté, les Bermudes, premier adversaire des Grenadiers dans la Gold Cup, sont logés au 22e rang de la zone Concacaf. Avec une place gagnée, les Bermudiens, avec 964 points, sont 174e dans le classement général de la FIFA. </p> <p>De 2000 à 2015, Haïti a participé à six reprises à la Gold Cup. Éliminés au premier tour en 2000, 2007 et 2013, les Grenadiers avaient atteint les huitièmes en 2002, 2009 et 2015. Pour cette septième participation, Marc Collat, le sélectionneur national vise à nouveau les huitièmes de finale. Pour y arriver, Haïti doit obligatoirement prendre l’une des deux premières place de son groupe. </p> <p>Le savez-vous ?</p> <p>Avec une moyenne d’âge de 24,9, Haïti est la sélection nationale la plus jeune de la Gold Cup juste devant son premier adversaire, les Bermudes (25,0), le Nicaragua (27,0) et le Costa Rica (28,6). Parallèlement, en termes de valeur marchande, les 23 Grenadiers viennent en 7e position avec 5, 2 millions euros. Dans ce petit jeu, ils sont juste devant les Bermudes (8e ; 5 ME), Nicaragua (15e ; 2,05 ME), mais loin derrière le Costa Rica (4e ; 17, 18 ME).</p> </p>
<p><p>Cette petrochallenger de la première heure croit que l’aboutissement au procès passe par la démission du Président de la République. « Nous menons une bataille contre la corruption, l’impunité et en faveur de la justice sociale. Cependant, l’exécutif, plus précisément le palais national, est un obstacle à notre lutte. Ils ont joué tous les moyens possibles et imaginables d’abord pour empêcher la publication du rapport de la CSCCA et ensuite pour discréditer le document. De plus, le chef de l’exécutif, avant même son accession à la présidence, était déjà inculpé de blanchiment des avoirs. Il faut qu’il démissionne et se mette à la disposition de la justice », a-t-elle fait savoir, soulignant que ce procès prouvera que le pays veut effectivement lutter contre la corruption et l’impunité. </p> <p>Très remontés, certains manifestants ont lancé des pierres en direction des véhicules rencontrés sur leur passage. Ils ont également été très menaçants envers des commerçants. Des barricades de pneus enflammés ont été érigé à certaines intersections. Osner, un homme dans la quarantaine a brandit la menace de la désobéissance civile et du « dechoukaj » si le Président ne démissionne. « Dans les prochains jours, nous allons laisser d’être pacifiques », gronde-t-il. </p> <p>Questionnée sur la faible participation des manifestants à la marche de ce vendredi, Velina Charlier l’a imputé à ceux qui veulent l’échec du PetroCaribe Challenge. « Il y a une machine de répression qui a étée mis en place et qui marche. Elle provoque la peur afin que les gens ne puissent pas sortir. De plus, il existe une campagne de machination qui sème la zizanie au sein des petrochallengers », dénonce-t-elle, annonçant toutefois que « Nou Pap Dòmi » maintiendra la mobilisation et annoncera d’autres activités bientôt. </p> <p>La police a fait usage de gaz lacrymogène pour mettre fin à la manifestation alors que les participants se sont dirigés vers les rues Chavannes et Magloire Ambroise à l’entame du 7e tour. Les manifestants ont eu le temps de briser les pare-brise de plus d’une dizaine de voitures dans la zone avant l’intervention des agents du CIMO. </p> <p>Jeudi, les manifestants ont également été dans les rues pour exiger la démission de Jovenel Moïse et la réalisation du procès PetroCaribe en réalisant les 7 tours du palais national. Cet acte, avait expliqué Bastia Guerchang, artiste engagé, permettra « d’exorciser le pays de Jovenel Moïse, de la corruption et des inégalités sociales ». « La place de Jovenel Moïse n’est plus au palais national mais au pénitencier national( prison civile de Port-au-Prince). Il faut l’emprisonner afin de réaliser le procès sur PetroCaribe », a-t-il asséné. </p> <p>Jeudi comme vendredi, les manifestants ont rejeté l’appel au dialogue lancé par le Président Moïse alors qu’il participait aux activités commémoratives des 24 ans de la PNH. Pour Jerry Michel, professeur d’université, le président n’est pas à sa première initiative de dialogue. Elles ont toutes échoué. « La dernière initiative a été la formation d’une commission qui n’a donné aucun résultat. Il ne peut plus faire cette proposition. On ne peut pas dialoguer avec quelqu’un sur qui planent des soupçons de corruption. Il doit d’abord se mettre à la disposition de la justice », a-t-il fait savoir. </p> <p>Des incidents ont été enregistrés à la fin de la manifestation de jeudi. Après le septième tour, les plus fieffés se sont dirigés au Bicentenaire, à Portail Léogâne, au Bois-Verna, à Lalue, etc. Ils ont ainsi mis le chaos durant l’après-midi en érigeant des barricades, brisant des pare-brise de véhicules, en lançant des pierres sur des stations d’essences et en direction de certaines institutions publiques. Les membres de « Nou Pap Dòmi », en conférence de presse, ont toutefois appelé les participants au calme.</p> </p>
<p>À un moment où la rue demande la démission du président Jovenel Moïse, indexé dans le rapport PetroCaribe, la Chambre de commerce et d'industrie haïtiano-canadienne (CCIHC) dit supporter l'appel de Religions pour la paix à un véritable dialogue des forces vives de la nation en vue de "dégager des pistes de solutions consensuelles et durables à la hauteur des problèmes endémiques auxquels le pays fait face."</p><p>Dans un communiqué de presse en date du 12 juin, la CCIHC exprime ses préoccupations et pense que seules une reddition des comptes et une refonte en profondeur des systèmes socio-économiques, politiques et judiciaires sauront nous mener vers des horizons plus certains. </p><p>En effet, la Chambre de commerce et d'industrie haïtiano-canadienne note que le pays est livré à la dérive. La CCIHC dit constater plus loin que l'imbroglio politique, le climat d'insécurité, la corruption généralisée, la situation économique, l'inflation galopante, la décote accélérée de la gourde sont autant de conséquences de la mauvaise gestion du pays au plus haut niveau. </p><p>"La jeunesse dont les meilleurs cerveaux fuient la patrie en masse ne sait à quel saint se vouer tant son avenir est hypothéqué, l'insécurité touche toutes les couches de la population, des zones du pays sont tout simplement redevenues des zones de non-droit", fustige la note de la CCIHC. </p><p>La Chambre dit déplorer que des personnes, indépendamment de leur appartenance, soient victimes durant ces périodes troublées. </p><p>Tout en félicitant le professionnalisme de l'institution policière qui montre son dévouement à protéger la population malgré ses moyens limités, la CCIHC profite de la même occasion pour exhorter la Police nationale d'Haïti à corriger ses dérives qui pourraient entraver sa mission de protéger et servir.</p><p></p><p></p>
<p>En vue de sortir le pays de sa situation de crise actuelle, l’Église épiscopale d’Haïti, à l’instar de plusieurs autres secteurs de la vie nationale, invite le chef de l’État à se mettre à l’écoute du peuple et à obéir à ses desiderata. Cette communauté ecclésiastique affirme que « le peuple haïtien a soif de justice et de meilleures conditions de vie ».</p><p></p><p>La communauté anglicane est préoccupée par la dégringolade de la situation sociale, politique, économique et morale du pays, qui au bord du gouffre. Le pays est ravagé par la corruption institutionnalisée. Compte tenu de cette réalité, les acteurs politiques doivent faire taire les ambitions personnelles et de parti en vue de primer les intérêts supérieurs de la nation. C'est en tout cas l'appel lancé par l'Église épiscopale d'Haïti dans une note divulguée le mercredi 12 juin 2019 et paraphée par les monseigneurs Jean Zaché Duracin et Ogé Beauvoir et le Révérend-Père Fritz Désiré, président du comité permanent. </p><p>Face à la dégradation accélérée des conditions de vie de la population, le dysfonctionnement des institutions publiques et même privées, l'escalade des manifestations populaires provoquant de nombreux dommages, l'Église épiscopale d'Haïti n'entend pas rester indifférente. En ce sens, elle croit que l'incapacité des dirigeants à engager un dialogue franc et sincère met en péril l'unité nationale et compromet, du coup, l'avenir de la nation. L’Eglise épiscopale invite les acteurs politiques à respecter le droit de la population haïtienne exigeant des changements en profondeur dans le pays et des conditions de vie décentes.</p><p>L'Eglise épiscopale d'Haïti, évoquant différents dommages enregistrés dans les différents mouvements et manifestations populaires engagés depuis tantôt un an contre le pouvoir en place, notamment la misère, l'injustice et la corruption, dit, en effet, apporter son appui moral aux différentes victimes. Selon elle, ces protestations témoignent de l'ampleur de la crise politique et sociale que traverse le pays, cumulant toutess les dérives du pouvoir, lequel se révèle incapable de trouver une solution acceptable et durable. Les responsables de l'Eglise épiscopale se sont notamment adressé au premier mandataire de la nation, Jovenel Moïse, qu'ils invitent à se mettre à l’écoute du peuple et à obéir à ses desiderata. </p><p>Pour la communauté anglicane, la dilapidation du fonds PetroCaribe est un exemple vivant de la corruption généralisée qui gangrène notre société et l’État à tous les niveaux. En ce sens, elle estime que tous ceux-là qui ont volé et pillé les caisses de l’État doivent être jugés conformément aux lois de notre pays. Elle exige un procès juste et équitable pour les personnes, compagnies et institutions indexées dans les rapports de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif.</p><p>Plus que jamais, les responsables de l’Eglise épiscopale d’Haïti disent croire « fermement que seule une société où la division entre les classes est abolie, un pouvoir au service des masses populaires, en priorité de tous en général, et l’élimination de l’appropriation privée des richesses produites par le travail humain peut poser les bases d’une société nouvelle, plus juste et plus équitable. Pour eux, la réorganisation de la justice et de la production nationale, l’équilibre des pouvoirs, l’élection d’hommes et de femmes compétents, soucieux, responsables et honnêtes au timon des affaires de l’État et la valorisation de l’éducation peuvent donner naissance à une nouvelle nation, à une Haïti nouvelle ».</p><p>Cette communauté de chrétiens plaide en faveur de l’élaboration d’un projet historique d’un nouveau contrat social en Haïti, lequel doit être engagé de manière nette et claire dans la voie du dialogue inclusif, de la solidarité, de l’honnêteté et sur des bases morales et éthiques.</p><p></p>
<p></p><p>Le président Jovenel Moïse ne se reconnaît aucune responsabilité dans l’aggravation des conditions socioéconomiques de la population. Mercredi, 72 heures après les manifestations de dizaines de milliers de personnes à travers le pays sur fond d’une fronde de plus en plus large des forces de la nation pour exiger sa démission, il s’est exprimé mais n’a rien apaisé.</p><p>Le président Jovenel Moïse avait à cœur de s’inventer un monde. Il a gommé, dans une maladroite réécriture de l’histoire récente, l’effet de la « dédollarisation », du déficit budgétaire record de l’exercice précédent sur la chute libre de la gourde par rapport au dollar, de l’inflation qui mange le pouvoir d’achat des ménages. Il n’a rien dit des 2,5 millions d’Haïtiens en insécurité alimentaire aiguë, voisine de la famine.</p><p>Le président Jovenel Moïse, à fond dans le déni, dans la recherche de bouc émissaire, dans la responsabilisation des autres, du « système », navigue de convulsions en convulsions aux conséquences désastreuses. Son administration, le 6 juillet, avait elle-même provoqué le choc de juillet 2018 en augmentant tout d’un coup, trop d’un coup les prix des produits pétroliers. Cela fait presque un an que Jovenel Moïse, fort de ses petites alliances pour satisfaire les intérêts des autres, des Américains en particulier dans leur bataille contre Nicolas Maduro, traverse une mer démontée.</p><p>Passé maître en « solution » à courte vue, il s’est lui-même, à travers sa majorité à la Chambre des députés, débarrassé du Premier ministre Jean-Henry Céant, pris le risque non calculé de tourner la table sur le FMI, les partenaires bilatéraux. Il a raté l’occasion d’avoir de l’argent frais, de donner une nouvelle impulsion à son administration, affaiblie, fragilisée de l’intérieur par des parlementaires voraces, gloutons qui ont fini par mettre à genoux ce qui restait de certains ministères comme celui de la Planification. </p><p>Le président Jovenel Moïse a perdu sa capacité de convocation. Il s’était engagé à lancer les états généraux de la nation le jour-même où il a prêté serment. Plus de deux ans après, après le sort réservé aux travaux de deux structures créées à cet effet, au Premier ministre Céant, à l’énième dialogue avec des partis politiques de l’opposition « modérée », le président a confirmé que le dialogue est pour lui un moyen de gagner du temps, de tourner autour du pot, de contourner les vrais problèmes dans une course d’obstacles. Il a toujours mis le cap sur les élections, sans chercher les consensus, sans procéder aux réformes indispensables pour se mettre à gouverner dans le sens de l’intérêt de la majorité, de la population.</p><p>Le président Jovenel Moïse est passé de déficit de confiance et de crédibilité à l'absence quasi-totale de confiance et de crédibilité. Sa parole n’a plus de poids. Ses mensonges, ses promesses non tenues, sa propension à se nourrir de « faits alternatifs » l’ont rendu encore plus impopulaire.</p><p>Avec le temps, sa chance a tourné, il n’a presque plus de béquilles et son avenir ne dépend plus de lui. Il est presque encombrant, n’a rien à montrer pour prouver son engagement dans un quelconque combat contre la contrebande, la corruption, l’insécurité. Il est accroché à la présidence, comme un article non remboursable acheté au magasin un jour de solde.</p><p>Jovenel Moïse, comme une digue…</p><p>Cependant, le président Jovenel Moïse, faible, largement détesté, reste une digue. Il est une digue pour des éléments du PHTK, des alliés et autres comparses du secteur privé ayant participé à la captation du fonds PetroCaribe et aussi des fonds du Trésor public. Le président Moïse est encore vu par certains comme celui qui peut encore, à défaut de les sauver des eaux de la reddition des comptes, les épargner de poursuites pénales pour leur implication dans un ensemble de crimes et délits financiers au préjudice de la communauté. </p><p>Ces acteurs-là sont puissants. Ils ont de l’argent, des agents, des armes et une capacité de nuisance à ne pas sous-estimer. Le président Moïse a encore des appuis. Des gens qui savent qu’ils ont des squelettes dans leurs placards. Ils sont des rouages de ce système que d’autres présidents, comme Jovenel Moïse, ont servi, consciemment ou inconsciemment.</p><p>Éjecter les présidents, sans analyse, sans intelligence, sans la force nécessaire pour changer ce système, profitable aussi à des « Blancs », est prendre le risque de la perpétuation de cette organisation, du système de rente, de ces réseaux organisés pour capter, détourner et profiter de l’argent public.</p><p>Cela dit, la violence de ce système corrompu ne pourra être combattue avec des bons sentiments. Le croire serait une négation de l’histoire de l’humanité. Les lignes bougent sous le poids des contraintes, de la compréhension des intérêts bien compris des classes et des groupes sociaux.</p><p>Le président Jovenel Moïse est aussi une digue parce que la volonté de le renverser parvient à fédérer des acteurs politiques, des groupes qui ont des vieux contentieux non vidés. Il ne sera pas surprenant que ces forces politiques veuillent se livrer un combat au couteau pour ramasser le butin d’un État failli, déjà « plat atè » si Jovenel Moïse est évincé du pouvoir. Ici, en Haïti, il n’y a ni Mandela, ni Kagame pour aiguiller l’avenir avec courage, science et intelligence.</p><p>Que dire alors de ces jeunes petrochallengers ? Ont-ils l’expérience, les ressources, le coaching pour être plus qu’un groupe de pression extraordinairement efficace pour faire bouger les lignes, pour rappeler aux responsables politiques que rendre des comptes est l’une si ce n’est pas la principale exigence dans un État de droit démocratique où la bonne gouvernance est appliquée, où la modernité est recherchée dans la gestion de la chose publique?</p><p>Le futur ne s’écrit pas avec des si, encore moins avec un président prisonnier aujourd’hui plus qu’hier de ses fragilités, de ses impuissances, a affirmé plus d’un. Personne ne devrait se réjouir de l’effondrement du président Jovenel Moïse, notre président. Il faut seulement regretter sa surdité, son entêtement, le miracle qu’il n’a pas su provoquer, la liberté qu’il pas su prendre par rapport à des alliances avec des forces qui, comme des karanklou, ont dépecé l’Etat.</p><p>Son échec a des impacts sur nos vies. Son obstination à s’accrocher au mandat quand il ne parvient même pas remplir sa mission peut avoir des conséquences encore plus graves sur l’avenir d’Haïti. Par son déni, ses mots maladroits, il renforce la radicalisation de ses adversaires. Il ne comprend pas que cela provoquera, aujourd’hui ou demain, d’autres confrontations, plus d’effusions de sang. Le président Jovenel Moïse, en choisissant de s’exprimer dans l’antre de la PNH, devrait se rappeler que la police n’a pas vocation de résoudre les problèmes politiques, que le support de la communauté internationale ne sera pas définitif. Tout le monde marche sur du sable mouvant.</p><p>Il n’y a pas de fatalité…</p><p>Par ailleurs, l’effondrement de beaucoup d’hommes et des institutions renforce les appréhensions. Cependant, il serait enfantin de croire, même si on n'a ni Mandela ni Kagame, que le pays n’a pas les ressources humaines pour l’aider à passer ce cap, à initier la difficile remontée vers la surface. Même si les politiques, envahissants, pressés, occupent le devant de la scène, les financiers, économistes, fiscalistes… doivent investir le débat public, expliquer que ce pays devra, parallèlement aux discussions pour un changement de gouvernement, de régime politique, avoir un plan de relance économique.</p><p>Au plan financier, le pays aura-t-il recours à un financement conséquent, en milliards de dollars, du FMI pour passer la crise ? Les réformes courageuses pour sortir des subventions aux produits pétroliers, au courant électrique seront-elles effectuées? L’application des lois sur la passation des marchés publics, le respect scrupuleux des prérogatives de la CSC/CA, dotée de moyens techniques, seront-ils dans le plan d’action tout comme l’épuration de la justice des éléments corrompus, compromis ? Pour personnaliser un peu, le pays pourra-t-il compter sur un ministre des Finances comme feu Henry Bazin ? La société civile, pas ces gérontes du sérail, saura-t-elle contenir la société politique dont la logique est la prise du pouvoir à tout prix ?</p><p>L’expérience Jovenel Moïse, quoi qu’on en dise, a le mérite de mettre chacun devant ses responsabilités. Il ne suffit pas de parier sur un candidat et attendre son élection pour attendre un retour d’ascenseur et rafler la mise. Il ne suffit pas de dire que l’on s’était trompé de bonne foi. Il est peut-être temps que les éléments progressistes du secteur privé des affaires aiguillonnent l’avenir avec plus de rigueur, de sérieux en investissant dans des universités, des espaces de productions de pensées, de propositions indispensables au renforcement de la démocratie.</p><p>L’expérience Jovenel Moïse est là pour donner mauvaise conscience à ceux qui acceptent 1000 gourdes pour voter. En l’espace de deux ans, ces mille gourdes ne valent plus ce qu’elles étaient. Ceux qui s’étaient abstenus d’aller voter, de se battre, qui ont regardé de haut la politique, avec ses imperfections, devront comprendre qu’il n’y a pas de cadeau, que rien ne remplace l’implication citoyenne.</p><p>Qu’il s’en aille ou pas dans les prochains jours, semaines, mois ou années Jovenel Moïse appartient presque au passé. Il faudra bien faire l’histoire de ce passé pour mieux écrire l’avenir. Pour cela, il ne pas contre-indiqué de dire : « Merci, président Jovenel Moïse… »</p><p></p><p></p>
<p><p>De Jean-Bertrand Aristide en 2004 à Jovenel Moïse en 2019, nous sommes apparemment dans le même schéma. Le schéma d’une guerre de communication et de perceptions, le schéma d’une incompréhension entre gouvernants et gouvernés, le schéma d’un possible affrontement.<br /> <br /> Pas tout à fait. Nous sommes aussi entrés dans le schéma de la fameuse lodyans de Maurice Sixto intitulée «le koralen du célibataire».<br /> <br /> L’opposition politique, la masse des jeunes petrochallengers, le Forum économique du secteur privé (regroupement des principales chambres de commerce, associations d’affaires et grandes entreprises), l’Église catholique à travers la Conférence des évêques, la Fédération Protestante, divers groupes organisés de la société voient le président Moïse comme un corrompu, un incompétent, un menteur, un irresponsable, un chef de gang, un traître...<br /> <br /> Le président se voit comme Mister Clean, un incompris, un grand défenseur de la cause des masses populaires, une victime.<br /> <br /> Schéma classique, peuvent dire certains. Ce que tu vois dépend souvent de la position où tu te trouves. Se pourrait-il que nous regardions la même image et ne voyons pas voir la même chose ? Ceux qui ont des connaissances en communication connaissent bien le phénomène de la perception. Un verre rempli à moitié peut être vu comme à moitié vide ou à moitié plein selon l’observateur.<br /> <br /> Dans le cas d’Haiti, le verre est quasi vide et la situation change.<br /> <br /> Si l’équipe du président Martelly avait eu l’audace de clamer «Ayiti ap vanse» puisqu’elle gaspillait l’argent du fonds PetroCaribe dans des projets farfelus ou douteux et par la multiplication de travaux inachevés et de tôles rouges, l’équipe du président Moïse Tèt Kale lui aussi n’a pas cette chance.<br /> <br /> Les caisses sont vides et tous les indicateurs politiques, sociaux et économiques sont au rouge. Fini le temps des simulacres. Même la caravane du changement, le «programme» phare du président s’essouffle et cela faute de carburant. À mi-chemin du terme de son mandat, Jovenel Moïse n’a aucun bilan positif.<br /> <br /> L’homme de la banane n’a rien fait pour la banane, encore moinsni pour l’agriculture, pourtant chers à lui. La stabilité politique est le premier des biens publics, ressassait le candidat Moïse. La stabilité politique n’a jamais été si chaotique même au temps de Jean-Bertrand Aristide. La sécurité des rues et des routes n’a jamais été aussi désastreuse. Le secteur du transport et le tourisme parmi d’autres en paient le prix fort. Mais c’est toute l’économie qui fait les frais de la situation sécuritaire globale.<br /> <br /> Au début de son mandat, le président Moïse a dit: «le pays a 5 problèmes: corruption, corruption, corruption, corruption, corruption.» Il a aussi dit que lui seul avait la solution à ces problèmes. On attend encore de voir les premières actions concrètes permettant de dire que le président est en guerre contre la corruption. Pire, le président lui même se trouve épinglé dans un scandale datant du temps où il était chef d’entreprise. Comme si cela ne lui suffisait pas, son épouse est maintenant accusée de corruption dans l’affaire Dermalog.<br /> <br /> À la partie Actifs du bilan du président Moïse, il n’y a au fait que quelques percées de tronçons de route et quelques travaux de pavage et de réfection de routes. On ne voit pas encore les résultats de l’alliage de la terre, de l’eau, du soleil et des hommes. Ce n’est pas si grave. Il faut parfois du temps pour de grandes réalisations. Le plus inquiétant, c’est que le président et son équipe ne sont pas à même d’expliquer où ils veulent nous conduire et comment. Le président au début de son mandat avait battu le record de nombre de paroles:4. Depuis plusieurs mois, il bat un autre record</p> <p>: 0 porte parole. Et lui ne parle pas. Son initiative de causeries avec le peuple s’est noyée. Il ne s’est encore jamais présenté à une conférence de presse en 28 mois de mandat présidentiel.<br /> <br /> En somme, le président n’a ni réalisations tangibles, ni chiffres, ni réalisations en cours ni plans pour l’avenir dans aucun secteur sauf dans celui de l’énergie. La présentation du Dr Evenson Calixte, DG de l’ANARSE, entité de régulation du secteur de l’énergie montre bien qu’au moins dans ce secteur il y a un plan. Mais le président par son entêtement à promettre du courant électrique 24/24, rêve impossible dans le temps annoncé ne peut inscrire cette avancée à la partie positive de son bilan. Dommage !<br /> <br /> Pire, le président ne peut même plus vendre aucun rêve. Il n’est pas un porteur d’espoir. Sa parole a peu de valeur, ne galvanise pas, n’apaise pas, ne charme pas. Elle excite plutôt.<br /> <br /> Mais le président est de l’autre côté de la barricade ou de la vitre. Il ne voit pas les choses de la même façon. C’est légitime et c’est son droit le plus entier. Peut-être même qu’il a raison, que les «pauvres d’esprit» en rébellion contre lui manquent d’éléments pour comprendre la dimension de son «combat». La question maintenant est encore un problème de communication. Comment réussir à changer la perspective de tous ces secteurs qui le rejettent et réclament sa démission ?<br /> <br /> Étonnamment et malheureusement, le président a cessé de vouloir nous convaincre. Il ne cherche plus. La tâche devient effectivement rude. Le président ne se complique plus la vie. Il veut seulement poursuivre son mandat présidentiel.<br /> <br /> Et nous voilà dans la logique de la lodyans de Sixto intitulée «le Koralen du célibataire». Le président nous demande simplement de croire à ce qu’il nous dit, pas à ce que nous voyons. Dans une relation de confiance, c’est faisable. Mais le président inspire de moins en moins confiance.<br /> <br /> C’est un gros problème à résoudre. Mais ce n’est pas le seul.<br /> <br /> Si Jovenel Moïse est un problème à résoudre, ce n’est pas le seul problème du peuple haïtien. Et certainement pas le plus compliqué même s’il n’est pas simple. Combien de Jovenel Moise sommeillent dans la société haïtienne ? À côté du président, ils pullulent. Dans l’opposition et dans la société aussi.<br /> <br /> Au fait, le président n’est que le gardien ou l’agent de sécurité du système. Derrière lui, se tiennent les forces du statu quo, les forces anti-changement. Ces forces ne sont pas facilement visibles. Quand elles le sont, elles se métamorphosent ou changent de visage. Elles sont aussi plus malicieuses, plus puissantes, plus résistantes, plus coriaces, plus aguerries, plus expérimentées...<br /> <br /> L’arbre Haïti a plein de branches malades, il faut nécessairement émonder. Mais les racines sont aussi malades. Comme on ne peut exterminer l’arbre, on doit fouiller, creuser pour aller traiter les racines. Il y a plein de chantiers à ouvrir.<br /> </p> </p>
<p>Dany Laferrière est en Haïti. Une fois encore, après 2010, il est l’invité d’honneur de Livres en folie.</p><p>Dany, à chacune de ses rencontres et avant ses conférences de la semaine qui vient, instantanément, fait entrer tous ses interlocuteurs dans la littérature. Dans l’histoire. La petite et la grande. Tant il a d’histoires à raconter. D’anecdotes à partager. De pistes à explorer. </p><p>Quand on le côtoie, on ne sait plus si ce grand conteur défile un récit ancien ou s’il tisse une nouvelle trame avec les matériaux du présent. C’est fascinant comme il peut attraper l’actualité, vous rappeler un épisode de l’époque de Duvalier et mélanger le tout avec un souvenir de son enfance. C’est extraordinaire. </p><p>Le tout en ayant une écoute pour chacun et une conversation pour tous. </p><p>Une trentaine d’ouvrages déjà publiés, des scénarios de films mis en forme et sans doute autant dans sa plume, celui qui confesse ne jamais prendre de vacances donne l’impression d’être toujours à l’affût d’un prochain défi.</p><p>Ces deux derniers livres, “Autoportrait de Paris avec chat” (2018) et “Vers d’autres rives” (2019), sont une somme de 400 pages dessinées à la main et écrites à la main. Il faut le faire et il a tout fait. Avec de l’imagination, du talent et de l’audace.</p><p>Dany est de passage en Haïti. Si vous en avez l’occasion, cherchez à le rencontrer ou à l’écouter. Il sait mieux que quiconque nous faire croire que le génie est en nous. Pas seulement en lui. Et c’est cette générosité qui fait tout le suc de ce mangeur de mangues. Et d’avocats.</p><p>Ses immortelles passions gourmandes.</p>
<p> <p><strong>Les agents de la fonction publique attendus à leur poste le lundi 17 juin 2019</strong></p> <p>Le Premier ministre Jean Michel Lapin, a rencontré le vendredi 14 juin 2019 en sa résidence officielle les directeurs généraux de l’administration publique, selon une note de la Primature. Cette réunion, poursuit la note a permis une évaluation des troubles qui ont entravé les services publics au cours de la semaine. « Le directeur de la Police nationale d’Haïti (PNH) a donné la garantie que toutes les dispositions sont été prises en vue de rétablir la paix et la sécurité sur tout le territoire national», indique la note. Par ailleurs, les directeurs généraux ont été instruits de tout mettre en œuvre, à partir de ce lundi 17 juin 2019, pour que l’administration publique continue d’offrir ses services habituels aux populations qui sont invités à vaquer librement à leur occupation.</p> <p><strong>Radio Caraïbe FM souffle ses 70 bougies</strong></p> <p>Radio Caraïbe FM fête son 70e anniversaire ce vendredi 14 juin 2019. Cette année, à cause des mouvements sociopolitiques, la direction générale de la RTVC se trouve dans l’incapacité de marquer convenablement cette célébration en ses locaux à la rue Chavannes. Les responsables de la station ont promis de continuer à défendre la liberté de la presse pour qu’elle puisse devenir une réalité en Haïti. Selon eux, Radio Caraibe a toujours été, contre vents et marées, une station objective faisant la promotion des valeurs démocratiques, de l’inclusion et de la justice sociale. Du succès continue au PDG de la RTVC Patrick Moussignac.</p> <p><strong>Le MENFP dénonce les attaques contre les écoles</strong></p> <p>Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) condamne les récentes attaques contre les écoles, survenues lors des manifestations de rue notamment dans le Centre et l’Ouest. Le MENFP proteste « contre ces agissements qui mettent en péril le droit à l’éducation, et la sécurité des enfants en pleine période d’examens de fin d’années ». Il appelle à la responsabilité citoyenne pour protéger les établissements scolaires.</p> <p><strong>Des écoles forcées de mettre fin à leur année scolaire</strong></p> <p>De nombreuses écoles ont pris la décision, jeudi, de mettre un terme prématuré à l'année scolaire 2018-2109, en raison des violentes manifestations tenues dans le pays depuis le début de la semaine. C'est le cas des écoles Jean-Marie Guilloux, Saint-Louis de Gonzague et Saint-Joseph de Pétion-Ville notamment après la matinée surchauffée enregistrée dans les différents artères de la capitale où des individus ont lancé des pierres en direction de certains établissements. Les responsables ont expliqué avoir été contraints de ne pas poursuivre les examens qui devraient en principe se terminer la semaine prochaine.</p> <p><strong>La météo sur Haïti jusqu'au dimanche 16 juin 2019</strong></p> <p>Des averses isolées légères restent possibles sur certains endroits du pays notamment sur les départements de la Grand'Anse, du Sud-Est, de l'Ouest, du Centre et de l'Artibonite jusqu'au dimanche 16 juin 2019, selon le dernier bulletin de l'Unité hydrométéorologique d'Haïti (UHM). La zone de haute pression de l'Atlantique Nord maintient des conditions météorologiques plus ou moins stables sur la Caraïbe centrale. Cependant, quelques activités pluvieuses isolées à la merci des effets locaux et diurnes restent possibles sur certains endroits du pays. Le déplacement d'une onde tropicale dans la mer des Caraïbes contribuera à apporter de l'humidité et de l'instabilité sur le pays.</p> <p><strong>Cayes: 6e journée de protestation, un mort et une dizaine de blessés</strong></p> <p>Les manifestants anti-Jovenel ont gagné les rues des Cayes vendredi pour une sixième journée consécutive réclamant sans condition la démission du président. Munis de pancartes, de branches d'arbres, de bâtons, les protestataires n'entendent pas lâcher prise. Toutes les activités sont donc paralysées dans la 3e ville du pays. La population est aux abois. Au cours de échanges de tirs entre des agents de l'ordre et des individus, un septuagénaire, Ophilio Innocent qui a été atteint d'une projectile a succombé suite à ses blessures. Soulignons qu'environ une dizaine de personnes sont blessées lors de ces mouvements de protestation. La police a déjà fait près d'une dizaine d'interpellations. Notons aussi que les agents de l'ordre ont empêché à plusieurs reprises des tentatives de pillages au centre commercial par des groupes d'individus mal intentionnés.</p> <p><strong>Me André Michel dit avoir des doutes sur la santé mentale du président de la République</strong></p> <p>Face aux déclarations du président Jovenel Moïse, à l'occasion du 24e anniversaire d’existence de la Police nationale d’Haïti (PNH), Me. André Michel, dit avoir de sérieux doutes sur sa santé mentale du chef de l'État, car, celui-ci fait la sourde oreille au peuple haïtien alors que le message envoyé le 9 juin 2019 était très clair. Selon l'avocat militant « si Jovenel Moïse affirme n’être pas un corrompu, c’est devant un juge d’instruction qu’il devrait se présenter pour se justifier et se défendre, pas sur les ondes des médias. »</p> <p><strong>Le Centre d’art fermé provisoirement au public</strong></p> <p>Le Centre d’art en Haïti annonce sa fermeture provisoire au public en général et l’annulation de l’activité phare du Centre actuellement qui est l’exposition IIe Modèle, Manman Zile, Island Template de Tessa Mars. Cette décision du Centre est due au climat social tendu, ces derniers jours, avec toutes les manifestations de rues exigeant le départ du président et la tenue du procès PetroCaribe. </p> <p><strong>Guy François, joueur émérite du football haïtien, sera enterré ce samedi</strong></p> <p>Les funérailles de Guy François, l’ex - « trois poumons » du violette seront chantées dans la matinée du samedi 16 juin 2019, à 9 heures, à la chapelle du complexe funéraire Magnus Poirier, Montréal. Il sera ensuite entreposé au cimetière de Laval. L’exposition du corps se fera aujourd’hui, toujours au complexe funéraire, de 19 heures à 22 heures. L’aîné #10 de la sélection nationale de football de 1974, a été foudroyé par une crise cardiaque, le 3 juin dernier.</p> <p><strong>Jovenel Moïse, un obstacle à la réalisation du procès PetroCaribe, selon la plateforme 4G Kontre</strong></p> <p>Le président Jovenel Moïse représente «un obstacle à la réalisation du procès sur la gestion des fonds PetroCaribe», selon la Plateforme paysanne 4G Kontre dont Chavannes Jean-Baptiste est membre. « Il n’y aura jamais de procès PetroCaribe avec Jovenel Moïse », affirme ladite plateforme, citant à titre d’argument le chef de l'État qui est lui-même indexé. La plateforme exige la démission du Jovenel Moïse et l'appelle à se mettre à la disposition de la justice.</p> <p><strong>Le Collectif Défenseurs Plus appelle au respect des droits fondamentaux du peuple haïtien</strong></p> <p>Le Collectif Défenseur Plus partage sa préoccupation concernant « la détérioration du climat politique en Haïti et la dégradation des conditions de vie de la population depuis deux ans ». L'organisme des droits humains dit « déplorer l’attitude irresponsable » du président Jovenel Moïse » et dénonce les répressions enregistrées au cours des récentes manifestations, l’assassinat de journaliste, attaques contre des médias et des militants politiques.</p> <p><strong>Tension sur la route de Frères</strong></p> <p>Un mouvement de protestation a été entamé le jeudi 13 juin 2019 par des habitants de la route de Frères. Des riverains en provenance de Pitimi et de Nan Kajou ont exprimé leur colère en bloquant les rues à Frères pour réclamer les corps de trois jeunes disparus qui, selon leurs témoignages, auraient été assassinés dans la nuit du mercredi 12 juin. Des barricades de pneus en flammes ont paralysé la circulation par des protestataires qui rapportent que l’un des corps des victimes a été identifié à La Saline.</p> <p><strong>Annulation de la conférence : « Port-au-Prince, d’hier à aujourd’hui, d’aujourd’hui à demain »</strong></p> <p>La conférence « Port-au-Prince, d’hier à aujourd’hui, d’aujourd’hui à demain » qui était prévue le jeudi 13 juin 2019, à l’hôtel Marriott a été annulée, lit-on dans une note de la mairie de Port-au-Prince. Cette conférence devrait se réaliser dans le cadre du 270e anniversaire de la ville de Port-au-Prince, fondée le 13 juin 1749. Le maire Ralph Youry Chévry, signataire de cette note, dit se soucier de la protection de leurs « […] invités et de ne pas les exposer aux aléas de l’instabilité politique qui règne […] ». La note se termine par des excuses et la promesse d’une date ultérieure, pour la tenue de la conférence, qui sera communiquée sous peu.</p> <p><strong>L'IMED plaide en faveur de la réalisation du procès PetroCaribe</strong></p> <p>L’Institut mobile d’éducation démocratique (IMED) exige la réalisation du procès PetroCaribe, dans une note de presse rendue publique le mercredi 12 juin 2019. L’IMED exhorte, en ce sens, les autorités judiciaires concernées à prendre leurs responsabilités afin de réaliser un procès équitable et de sanctionner les personnes impliquées dans la dilapidation dufonds PetroCaribe. L’Institut en a profité pour exprimer ses préoccupations par rapport à la crise pluridimensionnelle qui ronge le pays et le mutisme de l’État face à la multiplication des actes de violence commis un peu partout sur le territoire haïtien, notamment au cours de ces derniers mois.</p> </p>
<p>Dans sa note de presse datée du 15 février 2019, le Forum économique du secteur privé exhortait vivement le président de la République, S.E.M. Jovenel Moïse, les Parlementaires ainsi que l'opposition à tout mettre en œuvre, de façon urgente, afin d'entamer un dialogue sincère pour la recherche d'un grand consensus devant aboutir à un accord politique, condition indispensable à la résolution de la crise multidimensionnelle à laquelle fait face notre pays.</p><p>Quatre mois plus tard, le Forum constate un échec total : aucun dialogue, aggravation de la situation économique et sociale, insécurité inacceptable, perte de contrôle des départements géographiques par les pouvoirs publics, et tant d'autres problèmes connus de tous... Le pays est au bord du précipice.</p><p>Tout en reconnaissant la responsabilité collective de tous les Haïtiens et Haïtiennes à cette faillite, force est de constater que si le président de la République, M. Jovenel Moïse, ainsi que le Parlement ont hérité d’un pays en dysfonctionnement, ils ont, par un ensemble de décisions irréfléchies et répétitives, contribué à enfoncer le pays davantage dans la crise et ont prouvé qu’ils font partie du problème et non de la solution.</p><p>Le Forum supporte et encourage vivement une concertation de tous les secteurs de la vie nationale, accueille favorablement l'appel au dialogue de la Plateforme interreligieuse Religions pour la Paix Haïti et se déclare prêt à contribuer à la recherche d'une solution réaliste devant mener à une révision complète des systèmes politique et socio-économique afin de construire ensemble une nouvelle Haïti digne, dynamique, prospère, équitable, juste, solidaire et résolument tournée vers l’avenir.</p><p>Fait à Pétion-Ville, le 8 juin 2019</p><p>Pour le Forum économique du secteur privé,</p><p>Frantz Bernard Craan, CCIH</p><p>Georges Sassine, ADIH</p><p>Laurent Saint-Cyr, AMCHAM</p><p>Edouard Baussan, AMARH</p><p>Geoffrey Handal, CFHCI</p><p>Martine Cuvilly, CCIO</p><p>Raina Forbin, ATH</p><p></p><p></p><p></p>
<p></p><p>C’est dans un contexte de troubles sociaux que la Police nationale d’Haïti (PNH) a fêté, le mercredi 12 juin à l’académie de police, ses 24 ans d'existence. Le directeur général de l’institution policière, Michel-Ange Gédéon, se plaint que l’Etat haïtien n’ait pas respecté ses engagements envers la PNH qui devait lui permettre d’être une institution de sécurité publique de standard international en 2021.</p><p>24 ans d’existence, 28 promotions formées, 16 000 policiers en activité... La Police nationale d’Haïti se développe et se renforce, lentement mais sûrement. Le manque de moyens empêche la PNH de remplir valablement sa mission.Toutefois, avec les maigres ressources mises à sa disposition, elle maintient un minimum acceptable d’ordre dans la cité.</p><p>Selon le directeur général de la PNH, Michel-Ange Gédéon, cela fait deux ans que l’État haïtien a adopté le plan stratégique 2017-2021 de la police qui devait permettre à la PNH de devenir une institution de sécurité publique de standard international. « À deux ans de 2021, le plan est à mi-chemin de son existence, mais les réalisations sont à moins de 15 %. Actuellement, la partie haïtienne a décaissé 19 997 706.66 de dollars sur un total de 668 951 963.19, soit 14 % environ », a avancé M. Gédéon dans son discours de circonstance.</p><p>On s’éloigne de l’ambition de faire de la PNH une institution de sécurité publique de standard international, a-t-il regretté. Cependant, constatant qu’il n’a pas les moyens d'acheter les deux hélicoptères prévus dans le plan, les 15 véhicules blindés nécessaires ces derniers temps pour lutter contre les bandits, les 15 camions anti-émeutes pour mieux gérer les manifestations de rue, les 5 véhicules de transport d’armes et de munitions, entre autres, Michel-Ange Gédéon a dit mobiliser les cadres pour revoir le volet de la consolidation du cadre légal, institutionnel et structurel de la PNH.</p><p>De ce fait, a-t-il ajouté, il a créé la Directive 062 sur le recrutement. La police va donc devenir plus exigeante dans le recrutement des jeunes. Son administration envisage aussi de réhabiliter la direction du personnel pour en faire une direction de la gestion des ressources humaines, de mettre sur pied une structure sur le fonctionnement de la direction des services de santé et une autre sur l’atelier de couture de la PNH.</p><p>« [...] Nous avons en outre ordonné deux travaux de recherche : l’un sur les causes de l’assassinat de policiers ; et l’autre sur la perception de la PNH par les différentes strates de la société. J’avoue encore que les travaux piétinent faute de moyens », a déploré le patron de la PNH.</p><p>Aussi pendant son mandat, Michel-Ange Gédéon dit avoir renforcé la police communautaire, notamment avec la nomination d’un coordonnateur national déjà à pied d’œuvre ; « la création de la direction des renseignements généraux ; la création de l’unité de la police des frontières ; la création d’un corps médical dans la PNH et la mise sur pied d’un hôpital qui sera, d’après le vœu du président de la République, inauguré dans un avenir pas trop lointain ; et l’entrée en école et la formation d’une classe de médecins dans la PNH le mois prochain… »</p><p>« Le manque de moyens nous retarde très sérieusement, mais nous avançons vers les buts fixés. Nous souhaitons ardemment que les moyens viennent augmenter la fougue de nos policiers pour leur donner la rage de vaincre. Aujourd’hui encore, mesdames et messieurs, je prends l’engagement de vous dire que la PNH atteindra certains objectifs que le peuple attend de nous », a promis le chef de la PNH.</p><p>Toutefois, Michel-Ange Gédéon a appelé les autorités centrales à commencer par mieux traiter les policiers pour « une motivation à toute épreuve ».</p><p>Par ailleurs, le commandant en chef de la police a reconnu la présence de mauvaises graines au sein de l’institution. « Comme dans toute famille, la PNH a des brebis galeuses en son sein, mais elle se donne pour tâche de bien les identifier pour les remettre à la justice, sans partialité, sans combine et sans manœuvre déloyale », a-t-il ajouté. Pour y arriver, il a nommé un officier de police d’intégrité, représentant de l’Inspection générale, dans chaque direction départementale.</p><p>Selon Gédéon, les approches répressives de la lutte contre la criminalité ont abouti à des résultats concrets. Il a cité à titre d’exemple, pour la période de 2016 à 2018 : 12 bateaux saisis, dont 9 durant les seules années 2017-2018 ; 268 kg de cocaïne et 412 kg de marijuana saisis ; 729 personnes déférées au parquet ; 370 armes à feu saisies ; 329 véhicules saisis ; 2 138 671 dollars américains saisis suite à des infractions diverses relevant de la criminalité transnationale organisée.</p><p>Aux policiers, Michel-Ange Gédéon a fait savoir que quand on donne des résultats et qu’on viole systématiquement les droits humains, la deuxième action neutralise la première. « Dans la lutte contre le banditisme, nous voulons des actions ciblées en partenariat avec la population. Pas de carnage ! Pas de bain de sang ! Pas de brutalité ! Nous voulons avancer mais dans les limites de la loi et du respect des droits de la personne. C’est aussi ça, le professionnalisme », leur a-t-il exhorté.</p><p>Même s’ils sont attachés à des politiques, le chef de la police a fait savoir aux policiers qu’ils ne sont pas là pour faire leurs « sales boulots » ni pour empêcher les journalistes de faire leur travail sur le terrain encore moins pour tirer ou bastonner des manifestants.</p><p>Étaient présents à la cérémonie marquant les 24 ans de la PNH, le chef de l’État et et son épouse, le Premier ministre nommé Jean Michel Lapin, des membres du gouvernement, des parlementaires, des représentants de la communauté internationale, de la MINUJUSTH, des membres du haut état-major des Forces armées d’Haïti, entre autres.</p><p></p><p></p>
<p><p>Devenus les maîtres du Sénat depuis leur dernière descente des lieux pour empêcher la tenue de la troisième séance de ratification de la politique générale du Premier ministre Jean-Michel Lapin, les quatre sénateurs de l’opposition, appuyés par le sénateur Youri Latortue, ont présenté cette conférence de presse qui, en réalité, n’a été suivie d’aucune question des journalistes présents. Les sénateurs étaient trop pressés.</p> <p>Selon le sénateur Youri Latortue, à ce stade de la lutte contre la dilapidation des fonds PetroCaribe, il ne revient pas au président Jovenel Moïse de prouver qu’il n’est pas corrompu. Et puisqu’il revient à la justice de faire jaillir la lumière sur ce dossier, Youri Latortue invite le Sénat, sans aucun stratagème, à transmettre le dossier par-devant la justice. Selon lui, le président aura bien à se défendre, mais par-devant la justice et non dans les medias, car dans l’affaire PetroCaribe, « il n’est pas question de politique » rappelle le sénateur Youri Latortue.</p> <p>Devant cette soif avérée de justice, le sénateur Nenèl Cassy soutient que la démission du chef de l’État est une condition sine qua non, puisque, selon lui, « seul un tribunal peut confirmer que Jovenel n’est pas un dilapidateur », lors du procès PetroCaribe.</p> <p>Nenèl Cassy peut ici s’enorgueillir du fait que divers secteurs de la société se sont prononcés en faveur de la démission du président Jovenel Moïse qu’ils estiment « faire partie du problème et non de la solution ». Et comme quelqu’un qui se sent constamment en danger, il appelle la population à soutenir ces secteurs, car, « l’international, notamment le Core Group, ne cesse de faire pression sur ces secteurs pour qu’ils reviennent sur leur position », au dire de Nenèl Cassy.</p> <p>C’est dans cette optique de mobilisation que le sénateur Antonio Cheramy tente de maintenir le flambeau allumé en sortant l'adage « bwa pi wo ak grenn pwomennen ». Selon lui, le peuple peut voir plus loin et mieux anticiper les évènements contrairement aux dirigeants. Et fort de ces éloges, Antonio Cheramy invite les protestataires à s’attaquer aux bureaux des institutions de l’Etat à travers les dix départements du pays, en les verrouillant afin de mieux affaiblir le pouvoir. « Si nous abandonnons la lutte, nous serons les perdants, et ce pour longtemps encore », dit-il.</p> <p>Et pour ceux qui croient que l’opposition n’a qu’une vision apocalyptique du pays, Évalière Beauplan annonce un plan pour redresser la barque après le départ de Jovenel Moïse. De prime abord, il indique que les quatre sénateurs de l’opposition à eux seuls « n’ont pas la solution aux problèmes du pays », annonçant que le groupe dont il fait partie espère écrire et inviter tous les acteurs de la vie nationale à se prononcer sur le comment gérer le pays après Jovenel qui, pour lui, n’est plus aux manœuvres.</p> <p>« Loin de nous l’idée d’être le pic de la Mirandole », confesse Évalière Beauplan, qui indique que d’ici mardi la proposition qui émanera de la réflexion des secteurs sera rendue publique.</p> </p>
<p> <p>L’Association of Caribbean Media Workers (ACM) est profondément attristée par l'assassinat du journaliste haïtien Pétion Rospide à Port-au-Prince survenu le lundi 10 juin 2019. L’ACM est préoccupée par les attaques contre des journalistes à travers le pays ces derniers jours.<br /> <br /> Nous appelons les autorités compétentes à ouvrir une enquête pour identifier les auteurs de l'assassinat du journaliste et les traduire en justice. En cette triste occasion, nous partageons les peines de nos confrères et consoeurs de la Radio Sans Fin (RSF), où travaillait Rospide, et de toute la presse haïtienne.<br /> <br /> L'assassinat de Rospide survient au lendemain d'une agression contre le journaliste Richardson Jourdan de la Télévision nationale d'Haïti. Un photojournaliste du quotidien Le Nouvelliste a été, quant à lui, légèrement blessé au cours d'une manifestation de grande envergure contre la corruption le week-end écoulé. Dans le même contexte, une chaîne de télévision privée a vu plusieurs de ses véhicules incendiés ou endommagés par des protestataires.<br /> <br /> Ces attaques contre les médias reflètent une détérioration du climat de sécurité dans tout le pays. L’ACM demande donc instamment aux manifestants de ne pas compromettre le travail des journalistes, qui jouent un rôle essentiel dans l’instauration et le maintien d’une société démocratique. Elle invite aussi les autorités compétentes à garantir la sécurité des travailleurs de la presse dans l'exercice de leurs fonctions.</p> </p>
<p></p><p>Le pays va mal. Le constat de ces professeurs signataires de la note dépeint un tableau plutôt déconcertant de la réalité. « Aujourd’hui, mieux qu’à tout autre moment de notre histoire sociale et politique, et contre toute attente, les Haïtiens et les Haïtiennes vivent dans leur corps et dans leur esprit ces souffrances, incertitudes et marasmes qui invitent à s’interroger sur la difficulté d’une large frange de la population haïtienne de se reproduire socialement », écrivent-ils dans une note publiée le 7 juin 2019 .</p><p>Les universitaires disent protester contre « la situation précaire dans laquelle les décideurs politiques et économiques ont plongé la nation, la menace des libertés publiques par la gangstérisation de certains territoires urbains et ruraux, la corruption généralisée et la mauvaise gestion des ressources publiques, l’incapacité de l’équipe au pouvoir à offrir une alternative viable au pays, la dépendance grandissante du pays face à l’international portant atteinte à la souveraineté nationale ».</p><p>Pour les professeurs, les palabres ou des solutions superficielles ne peuvent pas résoudre cette crise actuelle bien profonde qui a des conséquences sur la vie de nos concitoyens. L’aggravation de la crise (étant à la fois sociale, économique et politique) est expliquée par « l’incapacité de la classe politique à diriger le pays en l’orientant et l’engageant sur la voie du progrès », soulignent-ils. Face à cet de fait, la responsabilité de l’équipe au pouvoir, de l’oligarchie haïtienne et des acteurs internationaux est d’une évidence incontestable, poursuivent ces professeurs se sentant interpelés par la situation. </p><p>Plus que jamais, les professeurs croient que, face à cette accablante réalité, les acteurs politiques doivent changer leur fusil d’épaule, quant à leur manière d’assurer la gestion du pays. Ils recommandent notamment aux « acteurs politiques de prendre conscience que l’orientation économique adoptée dans le pays durant les quatre dernières décennies s’est révélée désastreuse et donc n’est pas de nature à conduire le pays sur la voie du progrès et la justice sociale ». Pour eux, il nous faut de l’action politique devant redonner l’espoir à une jeunesse déjà en proie à de grandes difficultés et qui ne semble trouver de réponses que dans l’exode.</p><p>Ces acteurs de la communauté universitaire haïtienne disent souhaiter que les acteurs politiques progressistes arrivent à une unité d’action dans la perspective de donner une orientation nouvelle au pays. Ils croient urgent et nécessaire de réorienter l’économie nationale, dont la structure actuelle est insensible au savoir et à l’innovation, dans le but de sortir le pays du marasme et freiner la dégradation des conditions sociales des groupes sociaux et classes sociales qui en souffrent et qui cherchent à s’en sortir. </p><p><strong>Il faut l’unité des forces progressistes nationales pour donner une nouvelle orientation à Haïti…</strong></p><p>Pour les signataires de la note, le départ de l’équipe en place, notamment le président Jovenel Moïse, se révélant incapable de gérer la situation de crise actuelle, est incontestable. Les professeurs Alain Jean et Jean Alix René, deux signataires endossant la note, sont formels à ce niveau. Ils regardent donc l’équipe au pouvoir au passé dans leur prise de position qui s’intéresse, de fait, à l’avenir du pays.</p><p>En effet, l’historien Jean Alix René, évoque des problèmes d’ordre structurel comme révélateurs entre autres de la faillite des élites politiques et économiques du pays depuis des décennies. L’universitaire croit qu’il nous faut aller vers la refondation d’Haiti. Pour y arriver, les acteurs, particulièrement les forces progressistes qu’il appelle alors à l’unité, doivent s’entendre sur une nouvelle orientation du pays, en engageant une « réflexion profonde nationale » où les citoyens décideront des choix rationnels à adopter pour le progrès d’Haïti.</p><p>À ce niveau celui qui vient de sortir son dernier livre intitulée « Haïti, après l’esclavage. Formation de l’Etat et culture politique populaire (1804-1846), assure que les signataires de la note, appartenant à la communauté universitaire, sont prêts à mettre la main à la pâte. Ils sont donc prêts à placer leurs compétences et leur patriotisme au service du pays, notamment dans le cadre de sa refondation globale, où tous les citoyens pourront bénéficier des mêmes ressources opportunités du pays.</p><p>Pour sa part, le professeur Alain Jean pense que le pays fait face à une situation qui l’amène tout droit vers un effondrement à tous les niveaux. Par cette note, ils entendent attirer l’attention des acteurs, en tirant donc la sonnette d’alarme. Pour lui, les dirigeants actuels n’arrivent pas à apporter des réponses réelles et efficaces aux grands défis auxquels est confronté le pays, notamment sa jeunesse qui tend quotidiennement à partir vers d’autres destinations. En ce sens, il insiste, lui aussi, sur la nécessité que les « forces progressistes » s’unissent pour décider des nouveaux choix à faire pour le pays.</p><p>Pour la note : (1. Bérard CENATUS, ENS: 2. Alain JEAN, FASCH: 3. Jean Alix RENÉ, ENS 4. Alvarès LOUIS, ENS 5. Jerry MICHEL, FASCH/FE 6. Jhon Picard BYRON, FE 7. Michel ACACIA, FLA/FE 8. Nixon CALIXTE, Direction Documentation, UEH 9. Jean-Léon AMBROISE, FE 10. Chistian ROUSSEAU, FDS 11. Guy Alex ANDRE, FASCH 12. Ronald JEAN JACQUES, FASCH 13. Lenz Jn FRANCOIS, FASCH 14. Lefranc JOSEPH, FASCH 15. Odile REIHER, FASCH 16. Ary REGIS, FASCH 17. Claude CALIXTE, ENS 18. Junot FÉLIX, FASCH/FMP 19. Carole SASSINE, FASCH 20. Joseph CHÉRY, FASCH 21. Widlyn DORNEVIL, FASCH 22. Darline ALEXIS, ENS 23. Fritz Berg JEANNOT, ENS 24. Hancy PIERRE, FASCH 25. Chenet JEAN BAPTISTE, FASCH 26. James Rodophe SAINT CYR, ENS 27. Louis Rodrigue THOMAS, ENS 28. Roosevelt MILLARD, FASCH 29. Wilson JABOUIN, FASCH 30. Francklin BENJAMIN, ENS 31. Pierre Maxwell BELLEFLEUR, CHCL 32. Luc SMARTH, FASCH 33. Odonel PIERRE-LOUIS, ENS 34. Nadève MENARD, ENS 35. Josué MUSCADIN, ENS/IERAH 36. Dieutès DEMOSTHENE, FASCH 37. Dieuseul ANGLADE, FASCH 38. Ernst JOSEPH, FO 39. Bogentson ANDRE, IERAH 40. Edelyn DORISMOND, CHCL 41. Kelly DEMOSTHENE, FASCH 42. Georges Gasner LEGAGNEUR, FASCH 43. Jean Mozart FERON, FE 44. Joseph Marcel GOERGES, FLA 45. Neptune PRINCE, FASCH/IERAH 46. Guerdy C. A. Nahomie GABRIEL, IERAH/ENS/FASCH 47. Remsly DESRAVINE, IERAH 48. Manejacques DODART, IERAH 49. Jonathan SYLVESTRE, CHCL 50. Jean-Marie Raymond NOEL, FDS 51. James ANGE, FE 52. Michel HECTOR, FASCH 53. Yvens PHILIZAIRE, FAMEV 54. Allen HENRY, FAMEV)</p><p></p><p></p>
<p><p>Le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MNFP) condamne les récentes attaques contre les écoles, survenues lors des manifestations de rues notamment dans le Centre et dans l’Ouest. Le MNFP proteste « contre ces agissements qui mettent en péril le droit à l’éducation, et la sécurité des enfants en pleine période d’examens de fin d’années ». Il appelle à la responsabilité citoyenne pour protéger les établissements scolaires.</p> </p>
<p><p>Depuis six jours, plusieurs rues à Jacmel sont barricadées et des caoutchoucs enflammés déposés un peu partout dans la cité d'Alcibiade Pommayrac par des protestataires réclamant, la démission du président Jovenel Moïse, vu son implication dans la dilapidation des fonds Petrocaribe. </p> <p>Au milieu de cette semaine, soit le lundi 10 juin, les protestataires avaient procédé à la fermeture de plusieurs institutions publiques dont l'OFATMA, l'ED'H, la BNC, le bureau des Travaux publics, Transports et Communications (TPTC), la mairie de Jacmel, le parquet et le tribunal de première instance de Jacmel, entre autres. Face à la resistance de responsables récalcitrants de certains bureaux publics refusant de relâcher les employés paisiblement, les manifestants ont utilisé leurs propres cadenas pour verrouiller les portes de ces institutions étatiques.</p> <p>Des institutions privées et commerciales sont obligées de fermer leurs portes par peur d'être attaquées par ces protestataires réclamant à tout prix la démission du premier mandataire de la nation, dont le nom est cité 69 fois dans le deuxième rapport de la CSC/CA.</p> <p>« La fermeture des bureaux étatiques dans la région est un signal clair lancé aux membres du pouvoir en place pour leur dire qu’ils ne dirigent rien», a déclaré un manifestant.</p> <p>À la tête de la manifestation, des centaines de chauffeurs de taxi-motos qui eux aussi disent être appuyer les différents mouvements de protestation devant aboutir à la démission du chef de l’État haïtien, Jovenel Moïse à la tête du pays, souhaitant du changement et de meilleures conditions de vie pour la population.</p> <p>Mercredi, en milieu de journée, dans le cadre des mouvements de protestation, le bâtiment logeant l’école baptiste Hosanna de Jacmel, institution que dirige le sénateur Dieupie Chérubin, a été saccagé par des manifestants. Plusieurs vitres ont été brisées par des pierres, alors que les élèves étaient en pleine salle de classe. Les agents assurant la sécurité de l’espace ont tiré en l’air en vue de calmer la fureur des protestataires. Cette situation avait provoqué une véritable panique où élèves, enseignants, personnel de la direction couraient dans toutes les directions.</p> <p>Comme à l’accoutumée et planifié par les leaders du mouvement, c’est sur la place d’armes Toussaint Louverture que la manifestation démarre chaque jour entre dix heures et midi.</p> <p>Le vendredi 14 juin 2019, suite au passage d'un groupe de protestataires peu nombreux sur l’avenue Barranquilla, précisément au niveau de la route de Saint-Cyr, la circulation allait être paralysée ; un trailer placé en travers de la route, empêchant la circulation des véhicules sur la voie publique.</p> <p>Soulignons que seules les institutions scolaires fonctionnent timidement à Jacmel ; elles sont en période d’examens de fin d’année.</p> </p>
<p> <p>Les protestataires étaient munis de drapeaux noir et rouge, de pancartes et de branches d'arbres pour faire passer leurs revendications. Depuis le carrefour Papaye, en passant par la rue Claire-Heureuse et Bois-Verna jusqu'au centre-ville, des manifestants ont parcouru presque toutes les rues avant de se rendre sur la place publique Charlemagne Péralte. « C'est un signal pour dire adieu à Jovenel Moïse », a déclaré d'entrée de jeu Chavannes Jean-Baptiste, porte-parole du Mouvement des paysans de Papaye (MPP), avant d’ajouter : « Impossible de réaliser un procès PetroCaribe équitable avec un corrompu au palais puisqu'il fait partie du problème.»</p> <p>« Notre bataille consiste à empêcher les pétro-voleurs de faire obstacle au procès PetroCaribe. Jovenel Moïse ne peut pas être en même temps le problème dans le cadre de l'avancement vers un procès équitable et la solution du pays », a soutenu Chavannes Jean-Baptiste qui prend depuis quelques jours la tête de la mobilisation anti-Jovenel Moïse dans les rues. « Ce sont les gens de bien qui doivent définir l’orientation à donner à la vie politique dans le pays. Jovenel est un cancer qui tue à petit feu le pays, c’est pour cela que nous sommes une fois de plus dans les rues pour dire au président Jovenel Moïse que nous voulons qu’il tire sa révérence », a poursuivi le militant politique.</p> <p>Pour sa part, le représentant du Blòk revandikatif Charlemagne Péralte croit dur comme fer que toutes les personnes épinglées dans la dilapidation du fonds PetroCaribe doivent répondre aux questions de la justice. « Nous réclamons la démission du président Jovenel Moïse et l'arrestation de tous ceux impliqués dans ce crime financier », a déclaré le syndicaliste Fanel Pierre, lançant des propos hostiles aux représentants du pouvoir en place qui ont mis à la disposition des hommes en treillis militaire, véhicules et munitions pour faire échec aux revendications de la population.</p> <p>Pour le secrétaire général de l'Association des jeunes réunis pour le développement du Plateau central, les revendications populaires sont justes et fondées. Il a fait remarquer que les fonds dilapidés par nos dirigeants d'hier et d'aujourd'hui pourraient contribuer à la reconstruction d'une Haïti prospère et équilibrée.</p> <p>Notons que des tirs nourris ont été entendus jeudi dans la soirée en vue de créer une situation de panique et la tension dans l'objectif de faire échec au mouvement de protestation de la population contre les dilapideurs du fonds PetroCaribe.</p> </p>
<p> <p>Bien qu’ils aient battu les Bermudes à maintes reprises, les Grenadiers gardent toujours les cicatrices de leur élimination en 1992 (0-1 et 2-1) par cet adversaire dans la course à la qualification de la Coupe du monde de la FIFA, USA 1994. Contre ce petit poucet du groupe, Haïti, s’il faut se fier aux propos du sélectionneur national Marc Collat, « va devoir gagner pour réussir son entrée dans la Gold Cup » avant d’affronter le Nicaragua le 20 juin et le Costa Rica, quatre jours plus tard. </p> <p>Haïti perd une place au ranking de la FIFA</p> <p>Dans le dernier classement mondial de la FIFA, publié ce vendredi 14 juin, soit deux jours avant le coup d’envoi du premier match des Grenadiers dans la Gold Cup contre les Bermudes, prévu ce dimanche 16 juin, Haïti perd une place. Avec 1219 points, les Grenadiers, 11e dans la zone Concacaf, sont pointés en 101e position.</p> <p>En ce qui attrait aux trois adversaires des Grenadiers, le Costa Rica, 3e dans la zone Concacaf et 39e mondial, est de loin l’équipe la mieux placée dans le groupe d’Haïti. Pour sa part, le Nicaragua n’occupe que la 13e place dans la zone. Au niveau mondial, il est 129e. De son côté, les Bermudes, premier adversaire des Grenadiers dans la Gold Cup, sont logés au 22e rang de la zone Concacaf. Avec une place gagnée, les Bermudiens, avec 964 points, sont 174e dans le classement général de la FIFA. </p> <p>De 2000 à 2015, Haïti a participé à six reprises à la Gold Cup. Éliminés au premier tour en 2000, 2007 et 2013, les Grenadiers avaient atteint les huitièmes en 2002, 2009 et 2015. Pour cette septième participation, Marc Collat, le sélectionneur national vise à nouveau les huitièmes de finale. Pour y arriver, Haïti doit obligatoirement prendre l’une des deux premières place de son groupe. </p> <p>Le savez-vous ?</p> <p>Avec une moyenne d’âge de 24,9, Haïti est la sélection nationale la plus jeune de la Gold Cup juste devant son premier adversaire, les Bermudes (25,0), le Nicaragua (27,0) et le Costa Rica (28,6). Parallèlement, en termes de valeur marchande, les 23 Grenadiers viennent en 7e position avec 5, 2 millions euros. Dans ce petit jeu, ils sont juste devant les Bermudes (8e ; 5 ME), Nicaragua (15e ; 2,05 ME), mais loin derrière le Costa Rica (4e ; 17, 18 ME).</p> </p>
<p><p>La finale de l’édition 2019 de la compétition reine du pays est tout simplement inédite puisqu’elle a mis aux prises les deux plus jeunes formations du championnat national, le Real Hope FA et l’Arcahaïe FC. Si l’équipe capoise avait survolé la première moitié de la saison, l’Arcahaïe FC a, quant à lui, fait preuve d’une grande régularité, en s’invitant en finale pour une deuxième fois de suite.</p> <p>Dès la première manche, Esdras Philippe, auteur de l’unique but de la rencontre, avait permis à l’équipe de l’Arcahaïe FC de prendre une sérieuse option sur le titre suprême. Dimanche 9 juin au parc Félix Saint-Victor (Cap-Haïtien), le Real Hope FA, en ouvrant le score sur penalty par Schneider Desamours (meilleur buteur de la compétition avec sept buts), pensait avoir fait le plus difficile. Mais à cinq minutes de la fin du match, Clifford Thomas (85e, 1-1) a permis aux Archelois de remettre les pendules à l’heure.</p> <p>Visiblement paniqué, le Real Hope FA, qui a été écarté récemment de la course à la qualification de la ligue des champions de la Conccaf, ne fait qu’assister au sacre de son homologue archelois, lauréat de la série d’ouverture du championnat haïtien de football professionnel. Il s’agit du premier trophée des Archelois en compétition officielle. Pour sa part, le Real Hope FA doit encore entendre pour répéter l’exploit de 2017, à savoir remporter le titre de champion.</p> <p>Malgré le départ de l’entraîneur Kénel Thomas (Cavaly AS) et de son milieu de terrain Venel Saint-Fort (Tempête FC), l’équipe présidée par Jean Léonard Tout-Puissant, plus connu sous le sobriquet de Izolan, n’a pas lâché prise. Avec Gabriel Michel à la baguette, l’Arcahaïe a su écrire dans le livre du football haïtien l’une des plus belles pages de son histoire.</p> <p>Il est à signaler que l’Arcahaïe, champion de la série d’ouverture 2019 du championnat haïtien de football professionnel, en battant le Real Hope FA (1-0 et 1-1), avait pris la 3e place du classement au terme de la première moitié de la saison avant d’éliminer en barrage le Racing FC (0-0 et 1-0) ; l’AS Capoise en demi-finale (1-0 et 1-2). </p> </p>
<p> <p>Il faudra mentionner l’organisation le week-end écoulée d’une très bonne compétition baptisée «Classic» et qui avait vu le public et plus particulièrement les amateurs d’équitation faire le déplacement en nombre imposant pour assister à cette journée tenue dans une très bonne ambiance.</p> <p>À l’occasion de cette journée équestre au cours de laquelle cavaliers et cavalières avec leurs chevaux offraient une excellente prestation, les résultats enregistrés ont été les suivants :<br /> Catégorie avancée<br /> Blue Ribbon Winners : Anna L. Bonvillain & Tyron and Reginald Mathon & Annabelle<br /> Best Technique Award : Anna L. Bonvillain. <br /> Catégorie intermédiaire<br /> Blue Ribbon Winners : Olivier Kénol & Jonny Dancer, Samar Handal & Iris, and Peterson Henry & Modeta. <br /> Red Ribbon Winners : Anaïs Andersen & Prima and Abigail Fardin & Anabelle. <br /> Best Technique Award : Samar Handal.<br /> Catégorie novice<br /> Blue Ribbon Winners : Liam Mathon & Modeta, Ronaldson Thomas & Prima. <br /> Red Ribbon Winner : Lylis Lamy Michael.<br /> Best Technique Award : Ronaldson Thomas.<br /> Categorie Pathfinder – Caprilli<br /> Blue Ribbon Winners : Tristan Fowler & Modeta, Karim Behrmann & Bisou, Maya Bonvillain & Don Lucas, Markus Andersen & Melfi and Victoria Fowler & Modeta.<br /> Best Technique Award : Karim Behrmann and Markus Andersen.<br /> Catégorie Caprilli<br /> Red Ribbon Winners : Tristan Fowler & Modeta, Maya Bonvillain & Don Lucas, Markus Andersen & Melfi and Victoria Fowler & Modeta.<br /> Lunge Line Category <br /> Red Ribbon Winners : Sandro Patrick Georges & Modeta, Liam Gonzales & Melfi, Ava Bonvillain & Bisou, and Sael Mathon & Modeta.<br /> Green Horses<br /> Normandy Chery & Pietro, Olivier Kenol & Zorba and Luckner Surcoit & Bogart.<br /> À ne pas oublier que le seul et l'unique rendez-vous pour les amateurs et passionnés d’équitation est à l’ACCE les mois de juillet et d’août 2019 à l’occasion de l’«ACCE Summer Program».<br /> Emmanuel Bellevue<br /> manubellevue@yahoo.fr<br /> </p> </p>
<p> <p><strong>Un morceau d’anthologie du Dr Rony Gilot</strong></p> <p>« L’ère duvaliériste démarra sur des pattes de velours. Les résultats des joutes électorales du 22 septembre 1957 une fois proclamés, toutes les dispositions furent prises pour couronner le vainqueur des urnes. Le décret électoral du 23 août avait fixé au 22 octobre la date de prestation de serment du nouvel élu.</p> <p>Ynor Tolijean recueillait des commentaires assez contradictoires sur l’ingéniosité des stratèges de Duvalier. Ceux-ci avaient réussi le tour de force de déterminer Kébreau à escamoter la durée de sa présidence provisoire et à remettre bien vite – ô combien prématurément ! – un pouvoir auquel il avait commencé à prendre goût. N’était l’injonction des invisibles en cette mémorable farce du 1er août 1957, il aurait certainement usé de tous les subterfuges pour prolonger une transition si délicieuse. Mais en Haïti, les politiciens ne désobéissent pas aux oracles. Ynor mesurait déjà, dans son jeune âge, le poids du mysticisme et du vaudou dans la politique haïtienne.</p> <p>Et ce fut dans une concertation aimable et efficiente que le gouvernement du général-président Antonio Th. Kébreau s’adonna à la tâche ingrate de préparer l’intronisation de l’élu du 22 septembre.</p> <p>Avant même d’arborer l’écharpe présidentielle, François Duvalier connut la douleur d’enterrer son ami le plus proche, son compagnon de plume, Lorimer Denis, décédé à la fin du mois de septembre 1957 de façon mystérieuse. Lorimer Denis était précisément perçu comme l’inséparable du nouvel élu. Pratiquant addictif du vaudou, il avait néanmoins touché à toutes les branches du mysticisme et de l’occultisme, de la théurgie à la magie noire, disait-on. On épiloguait sur les travaux qu’il aurait menés pour obtenir des dieux tutélaires de faciliter l’accession de François Duvalier à la présidence du pays. Et l’on s’attendait à ce qu’il gouvernât en tandem ou en alter ego avec le chef d’État. Le destin en avait décidé autrement, au grand désespoir – ou au discret soulagement – de François Duvalier.</p> <p>Des suspicions perfides sur les circonstances de cette mort inopinée ne manquèrent pas d’empester la réputation du président à l’aube de son règne. Les adversaires accablèrent Duvalier du soupçon d’avoir vendu son âme au diable et son ami à Satan pour la conquête du sceptre présidentiel. La rumeur courait son chemin, mais Duvalier ne s’en formalisa pas outre mesure. Et ce fut avec son flegme habituel qu’il s’apprêta à recevoir le sacre, se dépouillant de toute peine, mais ne montrant pas non plus de vanité débordante. L’homme avait encore le triomphe modeste. Le dissimulateur froid remplissait son office avec le détachement et l’assurance du prédestiné.</p> <p>Ynor Tolijean, quant à lui, terminait ses études classiques au Petit Séminaire Collège Saint-Martial. La pension de madame Catinat Lapierre Saint-Jean était fréquentée par la confrérie des Lapierre et des Bolian, originaires de Jacmel et couvant dans les plis de leur foulard froissé et délavé leur foi politique et les larves moribondes de préjugés absurdes.</p> <p>La cérémonie d’intronisation du nouveau président se déroula dans un faste relatif. Le commun des mortels perçut mal l’absence de chefs d’État ou de prestigieuses délégations étrangères. Les stratèges du nouveau pouvoir comblèrent ces carences par le déferlement sur Port-au-Prince de masses humaines impressionnantes et tumultueuses. Du Palais national au Palais législatif en passant par la basilique Notre-Dame, des milliers d’hommes et de femmes, le visage illuminé d’ardente espérance, piaffèrent d’allégresse, brandissant fanions et drapeaux, pour accompagner l’élu sur les marches du trône.</p> <p>Une messe solennelle suivie de Te Deum réunit à la cathédrale de Port-au-Prince les grands corps de l’État. État-major de l’armée chamarré de décorations comme un livre de gloire ouvert sur des poitrines anonymes, députés et sénateurs en jaquette zèl ravèt avec chapeau haut de forme, corps diplomatique attentif au profil des nouveaux maîtres, haute hiérarchie catholique, pieusement recueillie, avec des sourires malicieux mal épinglés sur les visages maussades. Et la tourbe opportuniste des employés et fonctionnaires, prêts à tous les excès de zèle pour conserver leur job.</p> <p>La basilique, pleine comme un œuf, croulant sous les oriflammes et les décorations, retentissait du souffle martial des orgues, ainsi que des applaudissements de tous les militants, nombreux et fiers, artisans obscurs de l’apothéose du jour. Dans leur enthousiasme, ils ne comprenaient ni n’acceptaient que Duvalier cessât brusquement d’être le candidat prévenant et aimable, le compagnon taciturne de l’épopée récente pour devenir un chef d’État au fauteuil sombre et lointain, en attendant que poussent sur son front déjà plissé de rides les cornes fourchues d’un dieu jaloux et terrible.</p> <p>De la cathédrale, la cérémonie se transporta au Palais législatif où le docteur François Duvalier délivra son premier message officiel après avoir prêté serment devant les deux branches du Parlement réunies en Assemblée nationale.</p> <p>Après quoi, le chef de l’État entra au Palais national dans un concert de sirènes stridentes. Il se régala ensuite de la somptuosité d’une parade militaire et des notes enivrantes de l’hymne présidentiel. Puis, l’ascenseur le mena à l’étage de son bureau. Il pénétra dans la pièce en compagnie de trois personnes : Lamartinière Honorat, son directeur de cabinet, Lucien Daumec, son secrétaire privé et Nicole Dorcé Alexandre1, une secrétaire administrative. Du seuil, le président promena un regard circulaire sur ce carré magique pour la prise duquel tant de gens se damnaient l’âme ou mouraient dans le désespoir. Il poussa un soupir à la fois de satisfaction et d’orgueil. Durant un court instant de méditation, il fut assailli de pensées indéfinissables. Il dressa le compte de ses efforts, de sa persévérance, de ses luttes pour en arriver là. Il dut également s’imaginer la somme des batailles à livrer, la quantité d’ambitieux et de conspirateurs, d’adversaires et même d’alliés à terrasser pour perdurer tranquillement dans cette enceinte mythique et préserver son pouvoir. »</p> <p>Toute ma gratitude de lecteur au Dr Rony Gilot pour ces belles pages de littérature. Deux cent-vingt-deux pages sorties sous les presses de L’Imprimeur. À lire cet ouvrage ruisselant d’une langue admirable, je suis subjugué par l’envolée de cette prose. Quel bonheur de recommander vivement cet ouvrage au lecteur ! J’ai envie de voir arriver demain Livres en Folie. Quand, – aux côtés de Dany Laferrière, l’écrivain à l’honneur – un auteur d’une si belle étoffe offre ses pages à Livres en Folie, le jour de la Fête Dieu, devient véritablement un festin littéraire.</p> </p>
<p> <p>Depuis 1986, c'est-à-dire depuis plus de trente années, Haïti vit comme dirait l'autre à l'heure d'une transition qui n'en finit pas. La dictature des Duvalier a duré trente ans mais la transition politique qui s'en est suivie en est à sa 33e année. Cette permanence de la transition semble se porter à merveille, puisque les différents acteurs de la société politique haïtienne tout récemment encore, en réclament une autre. Constat provisoire : la démocratie comme système constitutionnel, consensuel et pluraliste tarde à s'implanter durablement en Haïti. Serait-ce dans la perspective de l'individualisme méthodologique, la faute des acteurs politiques (chefs de partis politiques, syndicalistes, parlementaires, société civile etc.) ? On serait amené alors à leur conseiller la lecture quotidienne des œuvres de Montesquieu et de Tocqueville, car on ne saurait vouloir implanter la démocratie comme l'entend l'Occident sans se référer constamment à ces deux philosophes de la politique. Mais au-delà d'une perspective individualiste, quelle autre piste pourrait permettre de comprendre pourquoi la transition politique et démocratique n'en finit pas alors que les Duvalier et leur système politique dictatorial sont partis depuis très longtemps? À quoi peut-on attribuer cette très longue durée de la transition démocratique ?</p> <p>Certains marxistes pourraient être tentés de l'attribuer à la grande faiblesse des appareils d'État en Haïti ou à l'état quasi végétatif de nos structures de classe. Les systémistes seraient peut-être tentés d'attribuer cette faillite de la transition vers la démocratie à une entropie généralisée qui envahirait au fur et à mesure le système haïtien comme une métastase de cancer envahit le corps humain.</p> <p>Le très regretté professeur de science politique Cary Hector lui aussi s'est attelé à cette tâche dans son ouvrage « Haïti: transition post-autoritaire et construction démocratique. Repères et balises exploratoires?</p> <p>Dans cet ouvrage magnifique paru aux Éditions CIDIHCA, le professeur Cary Hector essaie d'apporter une réponse scientifique à la problématique de la transition démocratique en Haïti. Pour cela, il remonte à la période des années 70-83, en examinant et en analysant l'émergence de la presse indépendante et sa relation fondamentale avec le processus de démocratisation. Il signale aussi comme élément important de cette dynamique historique la rupture du 28 novembre 1980... c'est-à-dire l'exil brutal de cette génération de journalistes du Petit Samedi Soir, de Radio Haïti et de Radio Métropole qui symbolisait le vent démocratique qui soufflait sur Haïti dans les années 1970.</p> <p>Un aspect que Cary Hector semble oublier ou méconnaître, c'est le fait que ce renouveau démocratique induit par la presse indépendante des années 1970 était aussi le résultat d'un «deal» entre le Département d'État américain et le régime de Duvalier fils: ouverture démocratique contre investissements dans le secteur de la sous-traitance. La fin des ce «deal» symbolisé par les événements du 28 novembre 1980 représentait aussi le début de la fin pour le régime des Duvalier.</p> <p>L'année 1986, date du départ de Jean Claude Duvalier du pouvoir représente pour l'auteur une autre phase du processus de démocratisation en Haïti. En grande partie, le livre de Cary Hector consiste en une gigantesque tentative d'analyse des différentes phases de la transition démocratique depuis la gouvernance du CNG jusqu'à l'arrivée de Michel Martelly au timon des affaires de la République.</p> <p>Face au demi-échec de la transition, l'auteur s'interroge sur la nécessité de la construction d'une nouvelle « institutionnalité » en Haïti. Il se pose de multiples interrogations sur le devenir de la transition démocratique et envisage des pistes de solution pour la constitution définitive de l'ordre démocratique en Haïti. Nous signalons au passage l'insertion dans cet ouvrage d'une entrevue magnifique que le professeur Cary Hector a eue avec Kari Levitt, qui est la fille du grand économiste Karl Polanyi, auteur de «La grande transformation». Une véritable cerise sur le gâteau. Ce livre s'adresse aux étudiants, aux professionnels, aux hommes politiques, aux économistes, aux sociologues et à tous les citoyens haïtiens soucieux de l'avenir démocratique de ce pays que nous aimons tous. Le Nouvelliste vous recommande de l'acheter lors de la prochaine édition de «Livres en folie».</p> </p>
<p><p>Haïti est un pays très riche en Constitutions. D'ailleurs, depuis 1801, notre société politique en produit comme des petits pains. On se demande parfois si cette production énorme de textes constitutionnels n'a pas entravé dans une certaine mesure le développement et la stabilité politique d'Haïti. Nous avons connu à travers ces Constitutions toutes sortes de régimes politiques : empire, royauté, république, dictature et démocratie entre autres. Haïti est avec la France peut être le pays ayant produit le plus de textes constitutionnels. Les États-Unis depuis leur indépendance en 1776, n'en ont connu qu'un seul avec plusieurs amendements afin de l'adapter à l'évolution socio-politique de ce pays. Certains pays comme le Royaume Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et l'Etat d'Israël n'ont pas de Constitutions écrites proprement dit. Dans le cas de la Grande-Bretagne ce sont des textes comme la magna carta ou le bills of Rights qui servent de référence constitutionnelle ou de loi fondamentale. Dans le cas d'Israël, des dissensions d'ordre politique et religieux ont jusqu'à présent empêché une assemblée constituante de converger vers l'adoption d'un texte constitutionnel. On pourrait se demander à la lumière de ces faits ce qui est préférable pour un pays : l'absence de Constitution écrite susceptible de générer une certaine stabilité politique sur le long terme ou l'adoption d'une Constitution écrite avec le risque assuré de son remplacement par une autre de manière récurrente. Les États-Unis ont adopté une solution intermédiaire, c'est-à-dire une Constitution écrite susceptible d'être amendée de manière régulière pour faire face aux évolutions de l'écosystème politique.</p> <p>Haïti en raison de ses multiples soubresauts politiques n'aurait peut-être pas intérêt à emprunter la voie américaine, c'est-à-dire l'adoption d'une Constitution qui ne changerait plus dans son essence mais qui pourrait faire l'objet d'amendements continus sur le modèle américain.</p> <p>Nous n'allons pas nous attarder sur ces considérations car notre propos du jour est plutôt de vous présenter le dernier ouvrage de l'ambassadeur Daniel Supplice intitulé «Haïti, Histoire et Constitutions». Comme on dit, c'est du très beau travail. On sent que M. Daniel Supplice a pris un plaisir jubilatoire en concevant ce travail. L'ouvrage est paru aux éditions C3 de Fred Brutus. Il est composé d'une part des différents textes constitutionnels qui jalonnent notre histoire et d'autre part d'une brillante analyse historique et politique survolant deux siècles d'histoire haïtienne afin de bien faire comprendre au lecteur la dynamique qui sous-tend toutes ses Constitutions. L'auteur qui a une passion toute bénédictine pour la recherche rappelle à notre mémoire certains petits détails oubliés ou peu connus de notre histoire ou de l'histoire globale. Il se pose aussi la question de savoir sous l'empire de quelle Constitution le président Jovenel Moïse a été élu. La Constitution de 1987 ou celle de 1987 amendée ? Beau débat en perspective pour nos constitutionalistes et nos analystes politiques. Comme l'ambassadeur Supplice le dit au début de son ouvrage, ce dernier n'est pas un traité de droit constitutionnel mais est plutôt destiné à l'étudiant, au citoyen, au chercheur et à l'étranger désireux de bien comprendre l'histoire d'Haïti. Ce très bel ouvrage sera présent aux agapes intellectuelles de Livres en Folies. Nous vous recommandons chaudement d’acquérir cet ouvrage de Daniel Supplice.</p> </p>
<p> <p>Le Nouvelliste (L.N.) : Questions-Réponses. Un titre révélateur pour un ouvrage ! S’il y a des questions, il y a des réponses.</p> <p>Sony Lamarre Joseph (S.L.J.) : Certainement ! « Questions-Réponses… Du trou aux résultats réjouissants » est mon dernier titre en date. À travers cette nouvelle parution, je continue mon travail de plaidoyer pour un véritable engagement des citoyennes et citoyens dans les choses de la cité. Je crois que si nous ne participons pas aux prises de décisions, si nous n’alimentons pas de nos souhaits ceux qui les orientent, il ne nous restera qu’à les accepter et le plus souvent les subir. Moi, en tant que journaliste, je crois que nous avons le choix de subir les évènements qui se produisent autour de nous ou de les influencer. Il revient à nous de décider si nous voulons être acteurs ou observateurs de ce que sera notre vie de demain.</p> <p>Questions-Réponses se veut une invitation de l’auteur que je suis aux citoyens, aux entités, aux corps constitués de la communauté à se prendre en charge et, par voie de conséquence, à s’engager à accompagner les structures de décision, d’une part, en questionnant leurs actions ; d’autre part, en faisant part des suggestions et recommandations pour un fonctionnement sain et équitable des systèmes mis en place dans leur environnement de vie.</p> <p>L.N. : Quelle place occupent les leaders religieux dans cette nouvelle publication ?</p> <p>S.L.J. : Questions-Réponses interpelle aussi les leaders religieux pour qu’ils cessent d’esquiver les problèmes sociaux, économiques, éducationnels et environnementaux. Moi, en tant que Sony Lamarre, je leur fais humblement le rappel que l’homme étant un être intégral, seule une approche adressant les préoccupations de son esprit, de son âme et de son corps est susceptible de lui apporter l’équilibre nécessaire à son développement personnel, son épanouissement et sa contribution dans la recherche du bien-être commun. Fort de cela, je réfute l’idée de considérer la prière comme une réponse à tous les problèmes auxquels l’humain est confronté. Dans cette perspective, je dénonce de toutes mes forces cette inclinaison à maintenir le peuple de Dieu dans un régime sans fin d’ambiances dites spirituelles. Des mouvements de jeûne et de prière qui, loin d’apporter la transformation dans la vie de ceux qui y participent, constituent, en réalité, un agréable prétexte pour les paresseux.</p> <p>L.N. : À vous suivre, vous parlez de développement personnel…</p> <p>S.L.J. : Bien entendu. Je parle de développement personnel, de communication, du rôle des femmes au sein des églises locales, du type d’églises locales susceptibles de jouer un rôle dans la transformation d’Haïti, des leaders religieux que nécessitent les églises, du rôle des médias dans la situation du pays, etc.</p> <p> À travers « Questions-Réponses », en tant qu’auteur, je souhaite voir tous les Haïtiens en général, et chaque villageois en particulier, s’engager dans la lutte pour une conscience citoyenne nationale afin de conduire Haïti vers la voie du développement. Et à ce stade, nous sommes tous concernés. Notre pays a aujourd’hui besoin de citoyens-acteurs conscients du rôle à jouer dans la reconstruction de cette nation.</p> <p>Albert Einstein disait qu’une question bien posée est à moitié résolue. Dans cette démarche, Sony Lamarre Joseph invite ses lectrices et lecteurs à prendre l’habitude de se poser les bonnes questions et à s’engager dans le sens de stratégies de résolution qui seront profitables non seulement pour eux, mais aussi et surtout pour leurs communautés.</p> <p>Propos recueillis par Claude Bernard Sérant</p> </p>
<p> <p>Nan woman Yo kenbe yon vòlè, Joslin Twouyo envite nou tounen nan lane 1960 yo, kote peyi a t ap jemi anba yon diktati fewòs ki t ap layite kò l chak jou pi plis. Diktati pa sèlman kraze zo opozan, met baboukèt nan djòl laprès, arete militan andeyò lalwa. Li gen enpak tou sou lavi sitwayen pezib, sou adolesan, sou timoun. Konsa, Joslin Twouyo montre nou jan diktati simen latwoublay sou lavi 2 jenn moun : Mari Elèn ak Sègo ki t ap kontanple kijan yo te ka pran chimen lavi ansanm.</p> <p>Mari Elèn te gen sèlman 17 tan. Li te nan klas reto nan lise jenn fi. Manman l Mona entatad kouche nan yon chanm, depi apre tonton-makout te ale ak papa l « nan yon djip nwa ». Mari Elèn t ap viv kay grann li, Tètè, ki te gen yon boutik. Sègo li menm te yon etidyan nan lamedsin, papa l te yon medsen. Sègo te konn pase lakay Mari Elèn souvan, san li pa janm vrèman fè l deklarasyon damou, men l pa janm rate okazyon pou l di jenn fi a jan « li bèl e entelijan » e se ak yon fi konsa li vle marye.</p> <p>Syèl relasyon Mari Elèn ak Sègo pral vin gri lè yon milisyen ki rele Dieusifò Cherilus (Gwo Djo) pa wè kiyès pou l renmen se Mari Elèn. Sou tan diktati, lè yon makout renmen yon jenn fi, li ka fè l tout kalite menas pou l rive jwenn bout li. Li ka mete aparèy leta anbranl, lage etikèt kamoken sou li ak sou fanmi l, pou l fòse l aksepte l. Gwo Djo pa t wè Mari Elèn se yon timoun 17 tan, yon elèv lekòl ki viktim deja de rejim nan (ak disparisyon papa l e maladi manman l), yon jenn k ap fè jefò pou l gen yon lavi miyò pou li menm ak pou fanmi l.</p> <p>Se pa Gwo Djo sèlman ki reprezante yon danje sosyal pou moun ki t ap viv nan peyi a nan tan modi sa yo. Se tout leta a, se tonton-makout avèk ou san inifòm ble, makout nan lame, makout nan lekòl ak inivèsite : « Gen elèv makout, siveyan makout, pwofesè ak direktè makout ». Joslin Twouyo rekonstitiye klima terè, ensekirite, latwoublay peryòd sonb ane 1960 yo. Menm lè peyi a te dous kou siwo, menm lè lavil la te an penpan nan epòk fèt nwèl, menm lè amorèz te ka al sou Bisantnè al pran bon van ak bwè krèm, makout te fè l tounen lanfè pou tout moun ki pa t mache nan lojik rejim nan.</p> <p>Joslin Twouyo montre nan epòk diktati a, menm sitwayen ki pi pezib ak inosan ki ta genyen pa epanye anba abi ak entimidasyon rejim nan. Mari Elèn se yon jenn fi ekzanplè nan konpòtman l, entelijans li, ak konviksyon l. Menm si l te renmen ak Sègo, li pa t kite lanmou fè l bliye vizyon l, li te kenbe metriz li menm lè tout moun bò kote l te panike. Se modèl sa yo lajenès bezwen, pou peyi a ka espere yon demen miyò. Men tout kalite ak vèti sa yo pa t ase pou pwoteje Mari Elèn kont foli patizan pouvwa a.</p> <p>Kijan istwa a fini ? Eske Mari Elèn ap reziyen l renmen ak Gwo Djo ? Eske lanmou Sègo ak Mari Elèn ap ka reziste kont atak rejim nan ? Pou w jwenn repons sou kesyon sa yo, ou jis gen pou w achte yo kenbe yon vòlè k ap disponib ane sa nan Livres en foli.</p> </p>
<p><p>La publication jumelée, « Jezila gen yon rèv » en créole haïtien, 59 pages, et « Frontières du rêve » en français, 67 pages, de Chantal Volcy-Céant, est une nouvelle, abordant sous divers angles la question de la protection des enfants, précisément celles de jeunes filles. Ces deux textes en un, publié par les éditions des Antilles S.A., en 2019, avec une conception et mise en pages brillamment réalisé par Artwork.ht, sera disponible à livre en folie cette année.</p> <p>Chantal Volcy-Céant, auteure de « Jezila gen yon rèv » en créole haïtien, 59 pages, et « Frontières du rêve » en français, 67 pages, est décrite comme une mère et une grand-mère convaincue que la plus haute responsabilité qu’elle a eue dans sa vie, c’est d’éduquer ses enfants. Elle croit que les questions relatives à l’éducation des enfants et au traitement des filles, sont deux facteurs clé du développement d’Haïti. Elle a donc décidé de faire appel son imagination, via le genre littéraire de la nouvelle, pour discuter de ces problèmes à travers de cet ouvrage qui se veut un plaidoyer pour l’éducation de tous les enfants.</p> <p>Le texte comporte une nouvelle, disponible en français et en créole haïtien, avec pour personnage principal Jezila. Le lecteur est complètement plongé dans l’univers de cette petite héroïne où l’auteure traite la question de l’éducation des enfants, du travail des enfants, des sévices corporels et autres questions poignantes, à travers le rêve qui révèle la nature des désirs les plus enfouis de Jezila qui guideront plus tard ses actions. Tout le monde a le droit de rêver, même ceux et celles qui n’ont jamais connu mieux, espèrent autre chose que leur quotidien. Cependant, cette petite question : « Qu’aimerais-tu être quand tu seras grand ? ». On ne la pose pas à tous les enfants, et dans les histoires de Chantal, la petite Jezila en a été privé, car elle est une « Restavèk ». Sa question à elle, est, et a toujours été : « Que dois-je faire pour toi demain ? »</p> <p>Mais les frontières du rêve ne sont pas les mêmes que ceux du monde réel. Grâce l’imagination fertile de la petite Jezila, elle arrive à aller au-delà, tracer ses propres limites. Pour arriver à réaliser les rêves de son personnage, Chantal place l’éducation en avant. Malheureusement, l’auteure construit un homme pour Jezila, elle lui fait dire : « Mademoiselle, je rêve d’épouser un homme qui sera en mesure de me donner une épicerie bien achalandée, des étagères remplies jusqu’au plafond. Je me vois bien installée derrière ma caisse. » C’est comme si de par elle-même, Jezila n’a pas les capacités nécessaires avec l’appui de l’éducation de changer de vie. La petite pense déjà à se trouver un homme pour pouvoir réussir, une réussite qui ne se limite qu’à satisfaire ses besoins primaires de manière régulière et reproduire sa vie.</p> <p>Hervia Dorsinville</p> <p>Dhervia04@gmail.com</p> </p>
<p> <p>Vient de paraître chez C3 Editions « Mon père, ce héros », recueil de nouvelles réunissant les textes des 10 lauréats du concours national scolaire de nouvelles. Ce concours est créé et porté par le célèbre écrivain Gary Victor via une structure qu’il préside : le Centre pour la promotion de l’excellence, de la culture et de la citoyenneté (CPECC).</p> <p>Identifier les jeunes talents littéraires; les encadrer à travers des ateliers d’écriture pour assurer la relève ; les accompagner pour devenir des modèles et des leaders dans la société, tels sont les trois principaux objectifs poursuivis par ce concours, nous dit Gary Victor, l’écrivain haïtien le plus lu en Haïti.</p> <p>Depuis cinq ans maintenant, des jeunes de différentes écoles secondaires de la République sont invités à prendre leurs plumes pour continuer une nouvelle entamée par un écrivain iconique. De la 1e à la 6e édition à venir, les incipits ont été rédigés respectivement par Dany Laferrière, Lyonel Trouillot, Kettly Mars, Gary Victor, Yanick Lahens, India Desjardins (écrivaine québécoise).</p> <p>Les nouvelles que les jeunes écoliers écrivent à partir de ces incipits sont soumise à l’appréciation d’un jury composé de pointures littéraires et présidé notamment par l’immortel de l’Académie française Dany Laferrière, invité d’honneur de Livres en folie cette année.</p> <p>Pour Etienne Oremil, président de l’Association des professeurs de français d’Haïti (APROFH) qui assiste le CPECC techniquement, ce concours participe grandement à garder le français vivant au sein de nos ensembles scolaires. Créer dans une langue, a-t-il déclaré, c’est manifester sa pleine maitrise de celle-ci. Etienne Oremil a continué son propos en soutenant que ce concours de nouvelles porte plus de jeunes à lire, dans la mesure où ils se sentent en terrain connu ; ils lisent une plume qui est de la même génération qu’eux.</p> <p>Darha Jhennika Noël a 17 ans. Elle vit à Jacmel. Elle fait partie des 10 lauréats de la 5e édition du concours national scolaire de nouvelles. C’est même le titre de sa nouvelle qui a été retenu par les membres du jury pour être le titre de tout le recueil. Avec un sourire de soleil sur son visage, elle a déclaré que ce concours lui a permis d’avoir foi en sa plume et de continuer avec opiniâtreté à produire une littérature qui dénonce les injustices sociales qui rongent Haïti.</p> <p>Le recueil « Mon père, ce héros » sera disponible à Livres en folie sur le kiosque de C3 Editions. La jeunesse à vos marques !</p> </p>
<p><p>Le petit prince est catégorisé comme chef-d’œuvre de la littérature universelle, ce petit texte écrit dans un langage ingénu, poétique et philosophique qui prône l’amitié, l’amour, et la tolérance. Dans un pays comme Haïti, et avec les récents évènements qui ont secoué l’actualité, un tel ouvrage sera d’une fraîcheur pour ses lecteurs et lectrices. Comme on peut le constater dans l'extrait ci-dessous, le ton peut paraître enfantin, car ses phrases sont simples, les dialogues directs, la parole du petit prince coule sans détour, mais le texte comporte une profondeur qui vous pousse à réfléchir au-delà du premier sens des mots du personnage.</p> <p>« Bonjour, dit le prince.</p> <p>Bonjour, dit la fleur.</p> <p>Où sont les hommes ? demanda poliment le petit prince.</p> <p>La fleur, un jour, avait vu passer une caravane :</p> <p>Les hommes ? Il en existe, je crois, six ou sept. Je les ai aperçus il y a des années. Mais on ne sait jamais où les trouver. Le vent les promène. Ils manquent de racines, ça les gêne beaucoup.</p> <p>Adieu, fit le petit prince.</p> <p>Adieu, dit la fleur. »</p> <p>Avoir une traduction en créole haïtien de Le petit prince signifie que notre langue peut soutenir des œuvres de portée universelle, et comme toutes les autres langues, mérite juste d’être travaillée pour donner naissance à des productions littéraires de toute beauté. « Ti prens lan » en ce sens, peut être compris comme un moyen de faire la promotion du créole haïtien de par le monde. La version disponible à Livres en folie cette année est jumelée l’original en français et de la traduction de Gary Victor. On peut apprécier la beauté de la langue dans cet extrait en créole haïtien :</p> <p>« Kisa bagay sa ye ?</p> <p>Se pa yon bagay… Li vole tankou yon zwazo. Se yon avyon…Yon avyon.</p> <p>Mwen te fyè pou m te aprann li, m te konn pran syèl la pou mwen. Alòs, li rele :</p> <p>Kijan ! Ou sot tonbe nan syèl la ?</p> <p>Mwen reponn byen modè : « wi »</p> <p>A ! Sa dwòl vre ! »</p> <p>Le petit prince a laissé sa planète natale, son monde intérieur, il est allé en quête d’un ami, d’une autre personne, car se replier sur soi-même est suffocant. Il rencontre des gens, des animaux, des plantes et des choses, il fait des expériences, questionne tout, toujours en quête de savoir et de nouvelle connaissance. Un vrai esprit d’enfant ! Toute une exploration de l’univers émotionnel du petit prince vous est offerte au travers de son besoin d’amour, d’attention et de tisser des liens. Le monde merveilleux créé par St-Exupéry traduit par Gary est aussi un moyen pour sensibiliser les adultes à l’accompagnement psychologique et social qu’exigent les enfants. Ils ont besoin d’un ami, d’une oreille attentive pour découvrir le monde.</p> <p>Hervia Dorsinville</p> <p>dhervia04@mail.com</p> </p>
<p><p>Ils sont nombreux. Les enfants placés en domesticité. Les « restavèk ». Les « Sélavie ». Ils sont chez nous ou dans le voisinage à subir violences corporelles et mentales. Ces nouveaux esclaves peuplent notre quotidien, il y a fort longtemps. C’est ce constat amer qui a poussé ce travailleur social à soumettre, deux ans de cela, son premier roman à la plus grande foire du livre du pays et à poursuivre l’aventure. Aujourd’hui, Rénold Louis, à travers son nouveau texte, réclame justice pour tous ces gosses dont l’enfance a été volée, prise d’assaut par ces familles « bienfaitrices » de Port-au-Prince.</p> <p>« Aujourd’hui encore, la domesticité infantile bat son plein au niveau de la société. Une situation gangreneuse qui ne cesse d’attirer l’opinion de plus d’un. C’est dans ce contexte que le professeur Rénold Louis, passionné d’une justice équitable, s’est donné pour mission de parler pour les sans-voix », a préfacé Me Thervil Pierrin, aussi « un appel de détresse à une justice en mal d’enfant » met-il en exergue à travers l’idéal d’une justice haïtienne à travers les familles Octave et Télijean. Deux catégories sociales différentes. La première, une famille aisée de la capitale tandis que la seconde en est une modeste de la province, précisément la localité « Tèchèch ». Les Télijean, après avoir « osé » d'intenter en justice contre Madame Octave pour la mort de leur fille de 11 ans, finissent par gagner le procès malgré les ma de la partie adverse.</p> <p>« Un appel de détresse à une justice en mal d’enfant » attire l’attention sur la possibilité d’une justice équitable. La vraie essence de la dame aux yeux bandés. Ce dernier-né de Rénold Louis, outre les diverses lacunes enregistrées tout au long du texte a toutefois le mérite de rappeler aux autorités judiciaires leur mandat en bonne et due forme. « Ce travail à la fois romantique et sociologique met minutieusement en évidence le système judiciaire en Haïti et la situation des enfants en domesticité. Il nous conduira à mieux cerner la problématique du ‘’restavèk’’… à réfléchir sur les impacts socio-juridiques de ce phénomène, mais aussi à vous offrir une source d’inspiration à partir des actions de certains hommes dignes et honnêtes qui, dans l’exercice de leurs fonctions se comportent en de vrais modèles à suivre pour le triomphe de la justice », indique M. Pierrin.</p> <p>Entre fiction, société et État de droit, « Un appel de détresse à une justice en mal d’enfant » sera dans les bacs pour la 25e édition de Livres en folie qui, cette année élit domicile au parc Unibank à Tabarre.</p> </p>
<p> <p>Singulier petit conte qui éclaire sur le côté solaire et lunaire du vodou, «L’aventure de Kibou le vèvè» est après « Djamina » le nouveau récit pour enfants de Gary Victor. L’ouvrage est disponible dans la collection jeunesse des éditions C3. Les 30 pages du texte sont soigneusement illustrées en couleurs par Francisco Silva. Ce court récit où le merveilleux et le réel se côtoie dans une élégante indifférence sera en vente signature à la prochaine édition de Livres en folie.</p> <p> « L’aventure de Kibou le vèvè » est une irrésistible histoire permettant de découvrir le côté obscur et innocent du vodou pour les petits comme pour les grands. L’œuvre s’inscrit dans la même verve que les autres textes de Gary Victor par son côté dénonciateur et d’aventure mystérieux. Kibou serait-il l'envers de Bouki venant d’un autre plan pour établir l’équilibre entre les forces chaotiques et les forces cosmogoniques de notre dimension? Séduisant ce petit garçon missionnaire dépourvu de tout sens de dualité et possédant la capacité de « faire venir sur terre les anges et même les démons ». La physionomie de son crâne correspond au vèvè de la maîtresse Erzula Dantor. Il porte les couleurs de cette divinité de protection et de la guerre. En serait-il le fils ou l’envoyé ?</p> <p> Tout lecteur attentif pourrait discerner le symbolique du texte et de sa sagesse. Dès son réveil, Kibou s’est posé la question. « Qui suis-je ? » Question fondamentale que tout individu qui commence à se réveiller du rêve de la vie pour devenir conscient de sa pluridimensionnalité se pose. D’où cette recommandation du temple d’ Apollon, « Homme connais toi toi-même, et tu connaitras l’univers et les dieux ». Le premier élément de réponse lui sera donnée par un colibri, « Tu es un vèvè ». La réponse complète à cette interrogation cruciale ne nous est donnée que par fragments, « Tu es une clé, lui dit le musicien », « Un brin de constellation, dit le poète ». Tout individu est comme un puzzle même lorsque les éléments sont apparemment discordants, réunis, ils forment un ensemble harmonieux comme une partition de musique ou un long poème. Kibou est apparu dans ce monde comme un loray kale, sans connaitre la naissance. Il fait penser à Melchizedek, roi de Salem dans la Bible.</p> <p>La connaissance de soi va rarement sans la découverte par l’individu de sa mission comme maillon de la longue chaine cosmique. La mission de Kibou est de rétablir l’ordre cosmique contre le président fou, force chaotique, en permettant à la musique, la poésie et la danse d’occuper leur place dans le cosmos. On peut découvrir en lui l’archétype des dictateurs aux egos surdimensionnés qui ont marqué l’histoire d’Haïti par leur démence spectaculaire. Avec la complicité d’un sorcier croqueur de blattes, il voulait évoquer des entités démoniaques pour l’aider à garder le pouvoir en se servant de Kibou comme porte des étoiles. « On n’a pas le droit de se servir des vèvès pour faire le mal, toi seul peux ouvrir la porte aux anges, mais aussi aux démons des mauvaises constellations pour qu’ils viennent sur terre ». Paroles de la grande Manbo dont l’illustration a la page 17 du texte renvoie à Ayida Wèdo, assise sur son arc-en-ciel. Avec le support de la reine des guêpes qu’il avait aidé dans son périple, Kibou est parvenu à mettre en déroute les sbires du président fou. Le dessinateur, personnage énigmatique, Âme de Kibou, aide Kibou à retourner dans sa dimension originaire. Le vèvè serait donc un outil neutre de la géométrie sacrée du vodou pouvant être utilisé autant pour le bien que pour le mal. « Le musicien, enfin, composa les musiques qui lui étaient interdites. Le poète déclama partout ses vers. Le major-jonc fit danser les enfants sur toutes les places publiques.» Comme un héros grec, Kibou a rejoint les étoiles après sa mission. Si pour ces compagnons de route il est devenu lointain, pour Miah qui était amoureuse de lui, sa présence continuait à briller au plus profond de son cœur comme son âme sœur.</p> </p>
<p><p>Justine et le génie, tome I et Justine et ses deux autres souhaits, tome II, tels sont les titres que propose Rose Stéphane Bazille à la 25e édition de Livres en folie le jeudi 20 juin 2019. Ces ouvrages de jeunesse inspirés de l’histoire Aladin et la lampe magique, déploient la magie des contes des Mille et une nuits qui frappe l’esprit des enfants sur leur conduite en société et sur la valeur humaine.</p> <p>Ouvrons le tome I. La première intervention surnaturelle sur le cours des événements s’opère au cours d’une rencontre. « Un soir pendant que la petite regardait par la fenêtre de sa chambre, elle remarqua au loin quelque chose de très brillant, mais ne pouvait pas savoir ce que c’était. Piquée par la curiosité, elle décida d’aller voir ce qui se passait. Quand elle fut plus près, elle vit une petite lampe ; elle la ramassa et l’amena chez elle. Au cours de la nuit, elle fut réveillée par un bruit. Elle commença par avoir peur parce que le bruit venait de la lampe. Mais peu à peu, elle reprit ses esprits et décida d’aller voir de plus près. Elle souleva le couvercle et brusquement quelque chose en sortit. Elle fut très effrayée, car une énorme fumée lui barrait la porte. »</p> <p>Au hasard de ce moment, les échanges entre la petite fille et l’entité prennent une allure étrange. Comme dans les contes des Mille et une nuits, le génie lui dit qu’elle a droit à 3 souhaits.</p> <p>Vous êtes curieux de savoir quels sont les vœux de la petite. Il faut se procurer cet ouvrage, ouvrir ses pages pour parcourir cette grande aventure qui ouvre l’imagination dans l’univers du merveilleux.</p> <p>Ce livre que présente la maison d’édition les Livrets méthodistes fera sortir quelques étoiles dans vos yeux.</p> <p>Le deuxième ouvrage poursuit son enchantement sur les petits lecteurs à travers le même personnage. Justine, 12 ans, jolie comme un paquet cadeau, belle comme un arbre de Noël, sage comme une image, vivait avec sa grand-mère à une époque où les génies étaient au service des personnes tout à fait sympathiques.</p> <p>Un jour, elle rencontre un génie qui a la forme d’une queue de poisson. Imaginez l’inconfort d’un esprit capable de grand pouvoir mais qui demeure prisonnier d’une queue de poisson. </p> <p>Le génie se présente à Julie et lui dit qu’elle a droit à trois souhaits. Aussi économe que sage, elle demande à l’esprit d’exaucer seulement un vœu. Esprit prévenant, elle se dit en elle-même qu’un jour viendra où elle aura besoin d’user des autres vœux. Allons ! votre curiosité s’aiguise. Si vous étiez à la place de Justine, vous diriez à l’entité de vous donner ci, de vous donner ça sur place. Et surtout, nous vivons dans une civilisation de la vitesse. Les jeunes n’ont pas de temps à perdre. On veut tout et tout de suite.</p> <p>La suite de l’histoire que propose Rose Stéphane Bazille est empreinte d’une philosophie qui convie les parents aussi à lire cet ouvrage. Que de leçons merveilleuses vous allez en tirer. Et aussi faire des commentaires. Par les temps qui courent où la cupidité et le cynisme sont la règle, il serait de bon ton de se retremper dans la littérature jeunesse pour retrouver l’esprit de liberté, de solidarité et ce bonheur d’aider les autres à vivre la vie en frères.</p> <p>Cette histoire nous rappelle, par certains passages, le crayon magique, un conte de Nathalie Adam. Le personnage Nathan, qui ne vient pas des contes de Mille et une nuits, donne une idée du merveilleux haïtien qui s’ouvre sur l’universel. La magie de l’écriture de Nathan n’était pas dans son crayon magique, elle était plutôt dans son univers intérieur : la confiance en soi, le travail acharné du petit garçon rêvant d’étoiles dans son carnet.</p> <p>Les contes de Rose Stéphane Bazille, à travers les tomes I et II, ont la vertu d’apprendre aux enfants qu’une bonne conduite est une habitude à cultiver. Une saine conduite rejaillit sur la personne qu’elle auréole et sur la société.</p> </p>
<p> <p>Paru en décembre 2015, L' ironie du sort de Pascale Sylvain est un roman-photo, de création hybride qui foisonne photographie et littérature. De 66 pages d'un format égal à une feuille blanche de 81/2 × 16, la couverture soignée par des couleurs discrètes : le blanc, le marron... le noir ; met déjà en évidence l'intrigue. Un homme en costume posé entre deux femmes. Il parait indifférent à l'une. Penchée sur son épaule, l'autre tente de retenir son attention. On s'en fait une idée ! Car l’image, à elle seule, laisse supposer une sorte de rivalité. Le sous -titre, lui, «Une vie, deux femmes ... Mais à quel prix?» finit par faire grimper la pression. Écrit en italique, il interpelle, sème dans l'esprit une multitude d'indices et amorce l'action. Nous sommes emballés. L'image dont le crédit photo revient à PhotoPro Studio et s'accordant au texte aiguise alors fiévreusement une curiosité naissante dès la première page.</p> <p>Comme tout roman-photo, L'ironie du sort est avant tout une combinaison d'informations visuelles et lisibles. Celles-ci se superposent et informent du dialogue des personnages et leurs pensées. Où est l'acteur ? Que fait-il ? À qui parle-t-il ? Elles nous tiennent au courant de tout comme si nous faisions partie de l'histoire. On s'identifie même à tel ou tel acteur pour x ou y raison. Quant aux commentaires de la scénariste qui semblent vouloir nous guider:</p> <p>« Ralph a compris le petit jeu de Bernard mais ne veut pas s'immiscer dans ses déboires. Ce comportement enfantin de Bernard le dérange tellement qu'il ne voit pas le visage triste d'Orna qui le regarde partir. »</p> <p> Ils sont de fond noir et placés tour à tour en haut des pages, encadrés et légèrement incrustés dans les photos. Tout dans le roman s'enchaîne sur le principe de la conversation : Les images, les répliques qui se positionnent au sein des vignettes. Les photos, de cadrage 16×8, dont certaines sont carrées et d'autres rectangulaires, ont l'avantage d'être narratives et jalonnent ainsi de signaux et de connotations.</p> <p>Ces photos sont prises sous plusieurs angles et divers plans. Le plan taille où les acteurs sont à la même distance comme celle qui sépare ordinairement les interlocuteurs ce qui accentue l'intimité et permet de lire leurs réactions psychologiques. On perçoit plus nettement leurs émotions. De la colère. De l'étonnement. De la joie. Le gros plan, quant à lui, mise sur un élément bien précis. Un zoom sur le portrait d'un acteur. Ce qui, bien sûr, laisse entrevoir l'état d'âme dans lequel il est plongé. Le portrait de la page 66, à la fin du roman, qui dénote chez l'acteur un air pensif.</p> <p>L'ironie du sort, ce roman-photo, est de courant réaliste. Les lieux sont variés. Tantôt au bureau où bon nombre de scènes sont tournées, tantôt au bar, à la piscine, à l'hôpital... à la maison. Les personnages, on l'accorde, sont noyés dans le décor de l'histoire. On revoit Orna en Bikini. Ralph sirotant un verre. Sans le cacher, le style vestimentaire, pour le plaisir des yeux, égaie chacune des pages. </p> <p>En dépit du fait que le genre soit marginalisé, souvent pris dans une démarche récurrente, la scénariste Pascale Sylvain a de quoi s'enorgueillir de son roman-photo « L'ironie du sort ». Le lectorat prendra plaisir à délecter les émotions des personnages qui sont d'une fréquence variante. Puisque d'un rythme saccadé, le roman-photo est bien loin des stéréotypes hollywoodiens.</p> </p>
<p><p>« Le Crayon magique », ce livre-jeunesse de Nathalie Adam, réédité cette année par la Maison d’édition Toussaint (MET), transforme en joie les angoisses de Nathan. Ce garçon âgé de 8 ans qui trace les lettres maladroitement sur les lignes de son cahier se croit nul en écriture. Tout le drame de cette histoire se joue sur cette inquiétude.</p> <p>L’écriture illisible de Nathan fait l’objet d’ironie en salle de classe. Angoissé, prenant conscience de ses lettres gribouillées, le garçon n’arrive pas à satisfaire sa professeure. Découragée, elle le néglige un peu.</p> <p>Comment Nathan va-t-il vaincre ce doute pour devenir le meilleur de sa classe en écriture ? Tourmentée par les soucis de son fils, pour l’aider à remonter son moral, la maman de Nathan lui offre un crayon magique. Elle est persuadée que cette solution intelligente aura un impact sur un esprit épris de merveilleux. Comme à cet âge on est fasciné par le monde de la féerie.</p> <p>Comme par magie, les lettres du petit garçon deviennent lisibles et belles une fois qu’il tient entre ses doigts ce crayon. Surprise devant un progrès réalisé en deux temps trois mouvements, la maîtresse tombe en admiration pour l’écriture de Nathan. Comme par enchantement, il devient le meilleur de sa classe. Résultat : le carnet scolaire de Nathan brille d’étoiles.</p> <p>L’histoire progresse. Les angoisses de Nathan refont surface. Comment continuer à être meilleur en écriture ? Ces questions paniquent Nathan qui constate la diminution progressive de ce crayon qu’il croyait différent des autres.</p> <p>Les jours se succèdent et le crayon magique de Nathan se raccourcit de plus en plus. Craignant de réitérer des gribouillages, le gaçon se confie à sa mère. Sa consolatrice a-t-elle d’autres crayons magiques ?</p> <p>Mais ce crayon pourtant n’avait rien de mystérieux.</p> <p>Ce petit ouvrage de 24 pages paru sous le label de la Maison d’édition Toussaint permet aux enfants de cultiver l'ouverture d’esprit sur des choses qui leur semblent difficiles. Il conduit l’enfant à vivre dans la joie de lire l’expérience d’un personnage de papier qui pourrait être comme eux. Il les aide à cultiver l’estime de soi.</p> <p>La morale de l’histoire : beaucoup d’enfants ont besoin d’un tuteur ou d’une tutrice pour les aider à surmonter des doutes qui peuvent constituer un handicap dans leur développement. À travers cette histoire de Nathalie Adam, l’auteure pousse l’enfant à vaincre sa peur, à prendre des risques, à reconnaître sa capacité, pour qu’il découvre en lui le talent caché.</p> </p>
<p><p>« La petite Pétra visite l’Italie », signé Krystel Kanski, invite au voyage. Il fait naître chez le jeune lecteur le goût de partir à la découverte. L’enfant s’initiant à la lecture s’ouvre sur le monde.<br /> Paru en septembre dernier aux éditions Xponential publishing, ce petit livre de 36 pages fait partie de la collection « La petite Pétra ». Cette collection se veut les premiers livres de lecture autonome des jeunes qui apprennent à lire. Un grand éventail d’ouvrages, écrits avec des mots simples, tendent à faciliter l’apprentissage de la lecture chez les petits. <br /> La petite Préta part en voyage pour l’Italie, pays d'Europe. L’Italie est bordée par la Méditerranée et l’Adriatique. Rome, sa capitale, qui abrite le Vatican, est considérée comme le centre de l’art romain et aussi le cœur de la religion catholique. Pétra admire les statues et les églises de cette ville.<br /> Durant sa visite, la petite a visité divers lieux et a appris bien des choses intéressantes sur le pays. Ses paysages à couper le souffle, des monuments tout aussi époustouflants fascinent le visiteur. Son territoire est entouré par la mer et présente donc de très nombreuses plages. La petite est éblouie par les lacs et les lagunes, sa campagne verdoyante à laquelle nul ne peut résister. <br /> L’Italie, ce sont des villes magiques comme la ville de Venise, bâtie sur les rives de la mer Adriatique. Pétra a fait un tour en gondole, voyage durant lequel elle admire la beauté de l’eau de cette contrée. La petite, curieuse, s’informe sur tout : les villes et les monuments, la cuisine italienne, le climat... Elle découvre que l’Italie a une forme de botte. Elle a aussi visité la tour de pise, inclinée et qui l’a fortement marqué. Elle se prend en photo avec la tour. Inoubliable voyage !<br /> Après tout voyage, on revient avec des souvenirs. La petite apporte en cadeau des souvenirs d’Italie à ses amis et leur raconte tout ce qu’elle a pu découvrir dans ce pays aux mille beautés avec sa famille.<br /> « La petite Pétra », un livre qui fera la joie des enfants. Les enfants aiment découvrir. Ils liront à cœur joie le voyage de Pétra, apprendront bien des choses sur l’Italie. Pour un livre jeunesse, c’en est une. A la fin du livre, l’auteur inclut une fiche d’aide pour faciliter la lecture des jeunes lecteurs.<br /> L’ouvrage « La petite Pétra a visité l'Italie » capte l’attention par sa présentation. Il attire l’œil et la curiosité du lecteur. Les dessins, les illustrations, les couleurs toniques et vivantes utilisées plongent l’enfant dans l’histoire que raconte l’auteur. Le rouge représentant l’amour, la passion ; le jaune, couleur du soleil, le symbole de la joie et le vert pour la nature, l’écologie. L’utilisation des couleurs facilite la lecture. La qualité du papier utilisé aussi impressionne. Le papier glacé apporte une finition lisse et une reproduction excellente. L’enfant prend vraiment plaisir à le lire, à partir en voyage.<br /> L’auteur sera en signature à la 25e édition de Livres en folie le 20 juin prochain au parc Unibank, à Tabarre.<br /> Elien Pierre<br /> elienpierre60@yahoo.com</p> </p>
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