Premiers jours d’octobre 1983, au collège Saint-Pierre, au Champ de Mars, à Port-au-Prince, j’étais assis à côté de Beethova Obas, nous étions alors en classe de rhétorique. Auparavant, on se voyait régulièrement dans la cour de récréation de l’école. À cette époque, nous habitions Carrefour. On prenait souvent le même bus pour rentrer chez nous. Face à notre regard la mer bleue, une offrande toujours renouvelée sur notre trajet. Beethova, rêveur, était souvent plongé dans une rêverie. Il avait l’air d’un poète transporté