Jérémie, dis-moi que ta poésie a survécu,
Que tes arbres véritables ont plié leur échine et leurs rêves d’eau et d’oiseaux,
Dis-moi que tes pierres ont gardé leur transparence
Et que le mirroir dans les paupières de tes enfants portent encore les couleurs de l’aube
Dis-moi que le week-end sans fin de la grande mitraille n’a touché qu‘à ton écorce
Dis-moi que seule ta chair a été violée.
Sous tes jupes, dis-moi que tu gardes encore ta sève,
Et le pain, et le jour,
Et que nul gris, nulle fissure, nul nuage n'aura réussi à t’enlever
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