Les yeux noirs de Yaël me scrutent gentiment. Pour que le courant passe entre nous, la jeune femme doit fouiller au-delà de ce qu’elle voit et essayer de me percer en quelques secondes. L’artiste ne s’arrête jamais sur les apparences. On converse poliment, question de mettre l’ambiance, mais j’ai encore l’impression de ne l’avoir pas convaincu. Mais le temps de quelques éclats de rires et des échanges anodins, la glace se rompt et c’est avec grand plaisir qu’elle se confie pendant 55 bonnes minutes. Je comprendrai plus tard qu’en plus de sa tim