Haïti, analyse des prochaines joutes électorales - Enjeux politiques et économiques

Quand il s’agit de joutes électorales chez nous, point besoin d’être un expert en la matière pour se faire une idée de la manière dont ça va se passer tout au long du processus. Malheureusement, cette triste figure emblématique de la culture politique qui s’installe chez nous comme la règle et qui met à nu notre façon médiocre et combien répugnante de faire les choses, traverse des décennies sans toutefois, jusque-là, interpeller la conscience citoyenne chez nos soi-disant leaders qui, d’ailleurs, devraient être considérés comme les défenseurs et pourquoi pas les novateurs de notre société. Car la politique est dynamique, elle évolue avec le temps et l’espace et, par conséquent, elle doit aussi s’y adapter de manière adéquate. Dans toute l’histoire de l’humanité, on a vu des civilisations qui ont vécu toutes sortes de turbulences politiques et économiques, et pourtant leurs objectifs de départ qui sont de trouver la parfaite cohésion entre les différentes couches sociales pour arriver à surmonter ces marasmes auxquels elles font face ne leur échappent jamais. Force est de constater qu’après chaque tumulte politique, économique et social qui a marqué ces civilisations, un grand homme d’État émerge, animé de bravoure, d'héroïsme, et de détermination pour renverser la situation dans laquelle se retrouve son peuple. Oui, il y a toujours eu quelqu’un sorti de l'ombre pour orienter le peuple vers la voie idéale à suivre. Que ce soit en France avec le général Charles de Gaulle, en Inde avec Mohandas Karamchand Gandhi, en Chine avec Mao Zedong, en Afrique du Sud avec Nelson Mandela. Il est certes évident que chacun de ces leaders a suivi à sa propre façon un courant ou une idéologie politique différente mais, ce qui est certain, c’est qu’ils sont tous arrivés à créer une synergie suffisante au sein de leurs sociétés respectives afin d’aboutir à un développement durable pour tous. Qu’en est-il de nos politiciens? Ne ressentent-ils pas vraiment un sentiment d’appartenance au pays comme certains détracteurs veulent le faire croire? N’ont-ils pas peur de se faire coller l’étiquette de conservateurs machiavéliques? La terre d’Haïti n’est-elle plus suffisamment fertile pour faire pousser des leaders comparables aux grands chefs d’État qui ont marqué l’histoire de l’humanité? Peut-on aussi questionner la formation de nos cadres comme l’avait fait dans son discours d’adieu cet ancien ambassadeur américain qui a osé nous suggérer de faire appel aux cadres haïtiens formés dans des universités occidentales? Quelle honte pour la classe politique! Nos politiciens ont-ils mesuré l’ampleur d’une telle déclaration? Si oui, ont –ils pris des mesures appropriées pour redresser la barre? Ces questions-là méritent d’être analysées en profondeur dans l’idée de tenter d’apporter des réponses qui au moins reflètent la réalité. Très bientôt, le peuple haïtien fera face à sa responsabilité de désigner ses nouveaux dirigeants à tous les niveaux. Ces élections représentent un tournant décisif pour l’avenir politique et économique du pays. Au cours de ces cinq dernières années, on a vu de nombreux progrès réalisés à coup sûr dans divers domaines. Si l’on peut citer, comme exemple, les nombreuses constructions d’infrastructures routières et hospitalières réalisées à travers tout le pays, les nouveaux investissements directs étrangers, la redynamisation du secteur touristique et les réformes douanières entamées par l’ancienne administration Martelly Lamothe, sans compter les différents programmes sociaux mis sur pied par cette dernière. Tout cela a entraîné une croissance économique assez considérable. Cependant, les derniers bouleversements politiques qui s’étaient aggravés à la fin de l’année 2014 et qui ont occasionné le départ anticipé de ce jeune fougueux visionnaire à caractère réformateur- je parle de Monsieur Laurent Savaldor Lamothe du coup a fait chuter cet élan économique de manière drastique. Ces élections sont décisives sur le plan politique dans la mesure où l’international commence à faire montre de son impatience vis-à-vis d’Haïti. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, l’ancienne secrétaire d’État américain Madame Hilary Clinton avait déclaré dans une intervention, je cite, le peuple haïtien doit savoir qu’il n’est pas seul au monde et que même la patience a ses limites. C’était un signe de fatigue flagrant. Sans aucun jeu de mots diplomatique. Sur le plan de la politique interne, le CEP doit bien mesurer les retombées néfastes que cela pourrait engendrer dans le pays si les résultats qui seront publiés ne reflètent pas la réalité. Psychologiquement, le pays est déjà prêt pour le chambardement total se basant sur les dernières crises politiques qui ont eu lieu ces derniers temps. Sur le plan économique, si les réformes politiques et économiques d’un pays attirent les investisseurs, il est tout aussi évident que l’inverse les repousse vers d’autres horizons. Dans cet ordre d’idées, on peut reprocher à l'administration Martelly-Lamothe de n’avoir pas pu mettre en application l’intégralité de son plan quinquennal, mais l’histoire retiendra que le slogan «Haïti is open for business» a fait bouger bien des choses dans le domaine des affaires en Haïti. Toutefois, le peuple haïtien ne doit pas considérer les progrès déjà réalisés comme acquis définitifs parce que, dans le monde des affaires, il n’y a pas de sentiment. L’argent qui a été investi doit être capable de générer des profits. D’ où la nécessité pour nos futurs dirigeants de travailler à maintenir un cadre macroéconomique stable pouvant créer des ressources nécessaires. Le jour où nos autorités établies ne seront plus en mesure de garantir la confiance exigée par ces investisseurs, nous allons constater la fermeture en série des entreprises déjà établies au pays au cours de ces cinq dernières années. À mon humble avis, le peuple haïtien aura l’incontournable responsabilité de voter dans le sens du progrès qui est surtout d’assurer une parfaite liaison entre les trois branches du pouvoir. Le CEP, quant à lui, aura un devoir historique de publier les vrais résultats des prochaines élections pour pouvoir non seulement garantir la stabilité politique dans les cinq prochaines années, mais aussi mettre en confiance les investisseurs qui se sont déjà établis dans le pays, en attirer d’autres et, finalement, orienter le pays définitivement vers le cap du vrai changement dont on a tant rêvé !

Quand il s’agit de joutes électorales chez nous, point besoin d’être un expert en la matière pour se faire une idée de la manière dont ça va se passer tout au long du processus. Malheureusement, cette triste figure emblématique de la culture politique qui s’installe chez nous comme la règle et qui met à nu notre façon médiocre et combien répugnante de faire les choses, traverse des décennies sans toutefois, jusque-là, interpeller la conscience citoyenne chez nos soi-disant leaders qui, d’ailleurs, devraient être considérés comme les défenseurs
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