Discours de M. Ali Moussa Iye

Pour les 20 ans de La Route de l’esclave

Le texte que nous publions ci-après est le discours du coordinateur du projet de l'Unesco La Route de l’esclave, M. Ali Moussa Iye au colloque international organisé à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) du 9 au 13 décembre 2014 pour les 20 ans de la Route de l’esclave. Ont participé à cet important colloque deux représentants du comité scientifique haïtien de la Route de l’esclave, Laënnec Hurbon, vice-président dudit comité et Mme Mireille Fombrun, membre du comité et directrice du Musée Ogier-Fombrun. Le projet de l’Unesco a toujours donné à Haïti une place centrale parce que Haïti est devenue un Etat indépendant à partir de la première grande insurrection victorieuse d’esclaves dans l’histoire, et que la date de cette insurrection, le 23 août, a été choisie comme la date pour le souvenir de la traite et de l’esclavage. Haïti a été également l’un des membres les plus actifs pour la réalisation de ce projet dont l’un des objectifs consiste à promouvoir le tourisme culturel et la solidarité entre les peuples impliqués dans la traite et l’esclavage. Laënnec Hurbon a rappelé dans son intervention les diverses activités réalisées par le comité national haïtien depuis 1997 (colloques internationaux, conférences publiques, publications d’ouvrages, études et expo sur les habitations sucrières coloniales, création d’une association de propriétaires d’habitations sucrières, de professeurs d’histoire, création de comités régionaux, etc. …). Il a notamment insisté avec Mme Mireille Fombrun sur le projet d’un musée de l’esclavage à vocation internationale et susceptible de favoriser une mise en valeur des sites de mémoire de l’esclavage. Pour ce projet deux études de préfaisabilité ont été déjà entreprises. Le comité scientifique haïtien de la route de l’esclave (composé de plusieurs institutions dont l’Université d’Etat, l’IICOM, la société haïtienne d’Histoire, les Archives nationales, le Musée Ogier–Fombrun, le Musée d’Art haïtien du collège St-Pierre) constitué depuis 2013 continue à promouvoir ce projet de musée pour une relance du tourisme culturel et de l’intérêt pour le patrimoine extrêmement riche dont dispose Haïti (forts, palais, lieux de résistance etc…).

Ali Moussa Iye
Par Ali Moussa Iye
20 janv. 2015 | Lecture : 8 min.
Les Africains et les personnes d’ascendance africaine sont les survivants d’un triple déni : - déni de leur humanité et de leur dignité par les tentatives de bestialisation et de chosification engagées par les esclavagistes pour justifier la barbarie de la traite et de l’esclavage; - déni de leur histoire et de leur culture alimenté par les vulgaires et hélas! persistants préjugés sur une Afrique sans civilisation et sans culture significatives qui n’aurait en rien contribué au progrès général de l’humanité; - déni de leur citoyenneté par tout
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