L’art haïtien, un univers riche sans territoire connu

Alors que s’ouvre au Grand Palais l’exposition « Haïti : deux siècles de création artistique, Le Nouvelliste fait le point avec Gérald Alexis, grand connaisseur de l’univers créatif haïtien et auteur de « Peintres haïtiens », un ouvrage qui a fait date. Alexis explique retards et tournants de ces dernières années dans le monde de la peinture haïtienne. Il explique aussi le paradoxe de ce pays d’artistes sans musée ni grande collection. « Aucune institution publique ou privée n’a eu le souci d’acquérir, pour être conservées, des œuvres marquantes des différents moments dans l’évolution de l’art haïtien », déplore-t-il. Gérald Alexis explique aussi le désamour pour l’art haïtien en Haïti : « La vérité est que l’on ne peut pas penser formation des artistes sans penser formation du public pour lequel, en tout premier lieu, ces artistes travaillent ». Sans musée, ni public, l'art haïtien est un univers riche sans territoire.

Frantz Duval
Par Frantz Duval
17 nov. 2014 | Lecture : 6 min.
Frantz Duval : Cela fait quelque temps qu’il n’a pas été question de grande exposition sur l’art haïtien. Une grande exposition rétrospective est encore plus rare. Avez-vous souvenir de grands rendez-vous du genre dans le passé et de leur particularité ? Gérald Alexis : J’appellerais grande toute exposition qui est accompagnée d’un catalogue avec la fonction première de documenter les œuvres et les différents courants représentés. Si l’on s’en tient à cette définition, je dirai que la première grande exposition d’art haïtien a eu lieu en 1959
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