Ma lettre d’amour à Gaza

Gaza mon amour Gaza ma sœur agonisante mais jamais désespérée Gaza l’étoile tenace de ma dernière espérance écoute quand même ma lettre d’amour je sais qu’il pleut tous les feux de la haine toutes les frappes de l’enfer sur tes enfants tes médecins et tes mosquées Gaza tu ne mourras pas des bombes mais de l’infidélité du monde de l’infécondité des maîtres de la politique Gaza mon amour impromptu j’ai quitté la Reine de Saba pour venir t’épouser avec tes béquilles brisées tes maisons fantômes tes écoles pulvérisées comme des jouets tes hôpitaux remplis de peurs et de tragédie tes ambulances inutiles Gaza mon amour j’ai abandonné Port-au-Prince ma Port-au-Prince ses multiples catastrophes et ses ruines pour aller pleurer sous tes cendres ensanglantées Gaza Gaza mon amour prends mon cœur de poète et fais en le pain de la paix le pain de l’espoir le pain de la délivrance Je n’irai plus prier au Temple de Salomon ni sur le tombeau du Christ si ton sang et tes larmes enfiellées coulent comme un fleuve infatigable par la grâce de tes bourreaux Gaza mon amour Gaza mon grand amour écoute-moi avec tes oreilles profondes Tu réveilles l’éditorialiste en vacances forcées les missiles qui te blessent aux quatre coins de tes entrailles me crucifient chaque jour un peu plus Gaza ma foi d’Abraham et de Daniel tu ouvres les yeux de tous les hommes sur les hideurs de la face cachée de Jérusalem tu rappelles à chacun et tous que l’heure du mensonge sonne plus fort et plus souvent que celle de la Vérité et de l’Espoir Gaza mon amour Gaza mon fol amour Gaza la patrie de ma quête inconnue sait-on ici et là que tu sauras marcher vers le soleil de ton destin sait-on que les papes de l’héroïsme ne connaissent aucune limite quand il faut soulever une montagne Les âmes intrépides et invincibles sont nées avant le Kilimandjaro avant l’Himalaya avant le Macaya Gaza mon amour Gaza mon espoir Gaza ma ferveur Gaza ma prière aucun grand chevalier des médias ne peut éditorialiser tes misères ni tes souffrances ni tes douleurs ni tes blessures aussi amples que des embouchures Gaza mon fol amour Gaza mon volcan en gestation qui a rendez-vous avec la réponse Gaza mon amour Gaza ma flèche inédite Gaza ma passion qui va plus loin que la guerre plus loin que la paix plus loin que le silence apocalyptique Gaza que j’écoute clairement comme les refrains de l’Artibonite comme les oiseaux de ma Bible quisqueyenne comme l’esprit qui chante derrière l’arc-en-ciel de Boutilliers ou du mystère du Môle Saint-Nicolas Gaza mon amour Gaza mon frère jumeau tu ne mourras pas de la bêtise puisque tu dois parler la langue de la lumière et boire à la santé de la victoire Un peuple ne meurt pas parce que ses prédateurs sont mieux armés Un peuple ne disparaît pas à cause d’une pandémie de cécité et de surdité Gaza mon amour notre amour ira plus loin que la méchanceté et toutes les diableries de Caïn.

Jean Claude D. CHERY/ AYITI QUISQUEYA / 5 août 2014.
Par Jean Claude D. CHERY/ AYITI QUISQUEYA / 5 août 2014.
01 sept. 2014 | Lecture : 3 min.
Gaza mon amour Gaza ma sœur agonisante mais jamais désespérée Gaza l’étoile tenace de ma dernière espérance écoute quand même ma lettre d’amour je sais qu’il pleut tous les feux de la haine toutes les frappes de l’enfer sur tes enfants tes médecins et tes mosquées Gaza tu ne mourras pas des bombes mais de l’infidélité du monde de l’infécondité des maîtres de la politique Gaza mon amour impromptu j’ai quitté la Reine de Saba pour venir t’épouser avec tes béquilles brisées tes maisons fantômes tes écoles pulvérisées comme des jouets te
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