Lire Gary Victor, c’est boire avec les dieux

A quoi servent les mythes si ce n’est qu’à expliquer pourquoi le monde est tel qu’il est, si ce n’est – pour reprendre les mots de Bernard Sergent- à expliquer tout ce qu’on peut imaginer. A quoi sert la littérature si ce n’est qu’à désaxer nos certitudes, embuer nos esprits de perspectives grandioses qui distendent le réel, chavirent notre équilibre et notre vision du monde. La littérature peut-elle s’empêcher de n’être pas épique dans sa façon de restituer la vie ? « Un octobre d’Elyaniz » de Gary Victor est, en ce sens, le roman auquel il a été échu le dur devoir de raconter, avec grâce, des franges de la mythologie haïtienne.

Inrico Dangelo Néard
nricodangelo@gmail.com
Par Inrico Dangelo Néard nricodangelo@gmail.com
18 juin 2014 | Lecture : 4 min.
Dans l'Art du roman (1986), Milan Kundera affirme que "L'esprit du roman est l'esprit de complexité. Chaque roman dit au lecteur : les choses sont plus compliquées que tu ne le penses". Lorsqu’on lit « Un octobre d’Elyaniz », on voit cet énoncé se vêtir de tout le vrai que le fait littéraire puisse engendrer. « Un octobre d’Elyaniz » raconte des dimensions de la réalité haïtienne qui ne répondent presque en rien aux convictions rationnelles d’un étranger profane. C’est un roman dans lequel Gary Victor dit qu’ « Haïti est le pays de l’ombre, de
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