Les mythes grecs, chers enfants, nous inspirent. La légende de Narcisse participe de ce même élan d'inspiration qui va nous porter à nous demander comment une personne qui est un être social peut-elle pousser son idéal à ne voir qu'elle-même? Distant, supérieur, hautain, Narcisse éprouve une certaine hostilité par rapport à ce qui n'est pas lui. Sans doute, se bouchait-il les oreilles quand Cupidon, Dieu de l'amour chez les Grecs, vantait, dans les temps très anciens, les vertus de ce noble sentiment. L'histoire de Narcisse nous force à soulever des questions nécessaires, à nous demander : est-ce que nous devons vivre seulement pour nous-mêmes? Quelle est la place des autres dans notre vie? En nous prenant trop au sérieux, en nous tournant trop sur nous-mêmes, est-ce que nous ne courons pas fatalement à notre propre perte? Naricsse, au lieu de suivre les leçons de Cupidon, fera plutôt le jeu de Thanatos, le dieu de la mort. Thanatos est l'ennemi implacable des hommes, des femmes, des enfants, des bêtes, des plantes, du monde. Bref, il hait la vie, l'existence, la santé, l'amour et le bonheur. Monstre aux entrailles d'airin, rougies par le feu de la haine, Thanatos conduit à la mort éternelle toutes les personnes qui n'allument pas dans leur coeur une braise d'amour et de lumière pour faire briller le monde.