L’État absent, Canaan s’autoorganise

À première vue, c’est un immense bidonville où pullulent des constructions anarchiques. Pourtant, les premiers arrivés sur cette « terre promise » se sont organisés pour que des espaces soient réservés aux éventuelles constructions d’infrastructures publiques. Si à certains quartiers ces règles n’ont pas pu être respectées à la longue face aux pressions des nouveaux venus, ce n’est pas le cas dans d’autres où les habitants persistent et signent pour l’aménagement de leur quartier. Et les règlements sont jusque-là respectés avec des routes assez larges et des espaces réservés pour la construction d’écoles, d’hôpitaux, de places publiques…

Valéry Daudier
Par Valéry Daudier
14 juil. 2017 | Lecture : 6 min.
Germain Dulano habite Canaan depuis juin 2010. Il est l’un des premiers habitants de ce vaste territoire occupé par des déplacés du tremblement de terre du 12 janvier 2010 puis par des particuliers venus de partout. Contrairement à d’autres endroits, les habitants de Canaan 1 prolongé, situé dans les hauteurs de Source-Puante, ne veulent pas reproduire des bidonvilles. Topographe de formation, Germain Dulano et d’autres collègues avaient loti la zone. « Au départ, c’était une zone déserte et sa transformation étonne plus d’un aujourd’hui, c
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