Poésie/ Hommage à Renan Jean Louis

Eclipse furtive

Le soleil menottes aux poignets effleure la lune en spectacle seul pour tes yeux Nous regardons tous dans les gestes miroir de ton crayon toujours tu nous apportes demain la veille au soir En saison des fleurs et des papillons tu agences les rimes des cyclones en retraite et découpes en morceau les typhons, les nordés à la déraison des libellules ces messieurs qui entrent chez soi sans carte de visite ni rendez-vous anticipé Capitaine de la mappemonde par oeil de limbe nous viennent les consignes de courte paille dans le croisement des astres entrebâillement de fenêtre comme une main tendue fragile et timide à l\'éclipse Six fois dix vents et autant d\'hivers sur des épaules toi arbre-pluviomètre le soleil vit abreuvé de sang pour son rechauffement à la traversée des îles Guide en amont sur les voutes des confluents les pluies prennent corps dans ta gorge les gouttelettes de croix-gamée égrenées au passage des peids nus parlent de toi comme un pois bleu En aval à Jeanne la traitresse enfanteuse des déserts et des lacs de pleine savane nous apaisons la faim par grain de pluie et de misère en convoitise et Gonaïves redevient une chronique obsolète les tsunamis en poings liés par chicane à cent mille rames furieuses n\'ont pas suivi tes ordres savais-tu que la nature gagne toujours le dernier combat? Coucher de soleil en jaune d\'embrasement s\'estompant sur l\'océan du fond de la mer à tornade d\'eau et plus d\'eau en énergie de la surface chaque volcan te crache comme herbes folles en fumée par colonne d\'humains en amas de poussière et gorgée de sang Et voilà une ville en retaille de mémoire et ton nom un souvenir d\'enfance Les torents dansent dans la terre par brumes des cîmes et couteaux d\'établi sans voix de tambour ou cliquetis anonymes ni lacets noués mort deux fois par rumeur et trainée de poudre ton phare s\'est éteint en queue de cyclone dévalant les faux billets sur palette fine adossés aux nuages Capitaine miroir des pluies sauvages quelle est la dernière leçon que tu n\'as eue le temps de nous apprendre saurons-nous calculer la prochaine saison en arc circulaire sans son truisme sur chaque vent comme le cri perdu d\'un oiseau blessé Toi faiseur de cyclone Homme-tempête à quelle est heure ton soleil s\'est couché à la charnière des centenaires.

4 Janvier 2005
Alexis, Eddy-Jackson
Par 4 Janvier 2005 Alexis, Eddy-Jackson
18 janv. 2005 | Lecture : 3 min.
Le soleil menottes aux poignets effleure la lune en spectacle seul pour tes yeux Nous regardons tous dans les gestes miroir de ton crayon toujours tu nous apportes demain la veille au soir En saison des fleurs et des papillons tu agences les rimes des cyclones en retraite et découpes en morceau les typhons, les nordés à la déraison des libellules ces messieurs qui entrent chez soi sans carte de visite ni rendez-vous anticipé Capitaine de la mappemonde par oeil de limbe nous viennent les consignes de courte paille dans l
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